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L’amour de la musique en héritage

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L’organisation Friends of Music Education for Haiti (FMEH), fondée par feu le grand violoniste Rommel Joseph, dirigée actuellement par sa fille, l’excellente violoniste Victoria Joseph, a produit le dimanche 7 juillet 2019 un formidable concert de musique classique, «Héritage», avec l’orchestre «Vibrayiti» au Villate à Pétion-Ville.

«Vibrayiti», orchestre à cordes principalement, avait sollicité pour la pleine réussite de ses performances le concours des invités suivants : le flûtiste Ricardy Gilot, la violoniste américaine et «concert master» Cécilia Johnson, le violoncelliste d’origines portoricaines Andrès Vera, le violoniste Claude H.A. Benoît, le chef d’orchestre Pierre Leroy, le tambourineur Wélélé Noubout et la maîtresse de cérémonie, la cantatrice Nicole Saint-Victor.

Un programme exécuté en deux parties 

On entama la première partie avec le fameux «concerto pour 4 violons en si mineur» RV580#10, opus 3, de Antonio Vivaldi. Quatre exécutants étaient en relief : premier violon : Cécilia Johnson ; deuxième violon : Jonathan Pérodin ; troisième violon : Sarah Colimon ; quatrième violon : la jeune recrue au talent prometteur, Fritz Ariel Moïse. Les quatre concertistes ont agréablement interagi, tantôt en solo ou en soutien.

«Vibrayiti», dirigé par le chef d’orchestre Christian Pérodin, exécuta par la suite le fameux «concerto pour viola en do mineur» de Henri Casadésus (1879-1947), du moins le mouvement  «Allegro molto ma maestoso», avec la soliste Victoria Joseph au viola.

La concertiste a dialogué avec l’ensemble – la soutenant ou fusionnant avec elle-, dans cette pièce conçue dans le style de Jean Sébastien Bach.

En dernier lieu, le chef d’orchestre Pierre Leroy dirigea l’orchestre et le violoncelliste Andrès Vera, en relief, dans « Andante cantabile» de Pyotr Ilyich Tchaikovsky (1840-1893).

Après un court intermède, au cours duquel les membres de «Vibrayiti» furent présentés au public par Nicole Saint-Victor, on aborda la deuxième partie du programme par la « Holberg Suite, Opus 40» du compositeur norvégien Edvard Grieg (1843-1907). Composition en cinq parties : Praeludium, Sarabande, Gavotte, Air, Rigaudon. Séquences contrastées par les mouvements Allegro et Andante.

À notre humble avis, dans cette composition, on ne sent pas tellement l’âme norvégienne ou scandinave, mais des influences où l’on reconnaît les empreintes de Mozart, de Beethoven et même de Bach par moments. Étape scolaire, peut-être chez ce créateur devant incarner plus tard le romantisme et le nationalisme norvégiens, la poésie scandinave. Chef d’orchestre : Pierre Leroy.

En deuxième position, Christian Pérodin, arrangeur et chef d’orchestre, soumit à notre appréciation sa version orchestrale de « N ap travèse», composition de Julio Racine (1945-…) à l’origine pour voix et orchestre. Version instrumentale en cette circonstance. L’arrangeur et orchestrateur s’est permis ici d’heureuses initiatives harmoniques, ajoutant un peu plus de tensions et de modernité à cette œuvre, ainsi que certaines transitions . Bravo Christian ! Ah ! L’accord final !

Par contre « Pa ban m chay pote» du compositeur Dickens Princivil, dirigé par le même chef d’orchestre, fut exécuté et respecté dans l’esprit et la lettre. Les courbes mélodiques de cette œuvre sont très haïtiennes, elles nous rappellent celles de certains contes chantés. On aurait même envie de parler de mode. Composition plaintive, élégiaque et en mineur, à souhait. Solo de flûte en introduction assez courte. Ponctuations de cordes-, mouvement lent.

Pour terminer « Koze Dantan» de Christopher Ducasse (1992-…) nous fut proposé sous la direction de Pierre Leroy. Composition d’allure folklorique, en partie rythmée en «Yanvalou», avec la présence du percussionniste Woulélé Noubout, en partie méditative et pausée. En relief : les violons. Il y a comme un refrain obsédant, alternant avec d’autres épisodes.

Les concertistes furent très applaudis par l’assistance, avec remises de bouquets et récompenses. Christian Pérodin ne manqua pas de remercier ses invités et ses collaborateurs ayant contribué au succès du spectacle. Le public imposant, comblant la salle, a donné sa quote-part dans cette réussite. La sonorisation adéquate, excellente était due à Patrick Audant de « Musiclab ».

C’était un agréable après-midi contrastant dans ce dimanche tendu par les manifestations citoyennes et politiques.

Le Nouvelliste

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