L’année scolaire 2019-2020, une année académique bouleversée
3 min readEn dépit des efforts de la part des décideurs haïtiens pour une amélioration dans le système éducatif, ce secteur demeure une énigme et il est indubitable que nous sommes encore loin du changement escompté.
Henry Christophe, homme d’État, qui régna dans le Nord soutenait déjà que l’éducation élève l’homme à la dignité de son être. Selon lui, il faut travailler non seulement le marbre pour construire de grands bâtiments, mais aussi l’humain pour pouvoir parler d’éducation des masses. L’ancien chef d’État, le premier président du régime PHTK pour montrer son intérêt dans l’éducation a non seulement fait de l’éducation l’un des grands « E » de ses priorités durant son règne, mais il a également instauré un programme baptisé PSUGO.
Comparativement à une année académique normale, l’année 2019-2020 est bouleversée. La rentrée scolaire qui devrait avoir eu lieu le lundi 09 septembre 2019 a été interrompue par une instabilité politique aigue causant un pays lock paralysant toutes les activités sur le territoire national pendant plus de trois mois. Quelques semaines après une reprise vers la normalisation, coronavirus, pandémie mortelle, a fait son apparition sur le sol haïtien suite à deux cas suspectés par le gouvernement et ce dernier a décrété le 19 mars l’état d’urgence sanitaire sur le territoire national, ce qui a provoqué un apprentissage boiteux durant cette année scolaire.
Dès lors, pour sauver le reste de l’année académique, certains enseignants d’établissements privés poursuivent leur programme en donnant des cours en ligne. D’autres enseignants des établissements publics qui, malgré la plateforme baptisée « PRATIC » mise sur pied par le ministère de l’éducation nationale et d’autres mesures prises comme des cours préparés par la Radio éducative dudit ministère pour faciliter un apprentissage pour tous, ne parviennent pas à mener à bien leur projet jusqu’à la levée de l’urgence sanitaire dans les écoles censées reprendre leurs activités scolaires le 10 août, ce qui crée une répartition inégale du programme scolaire. Alors que nous sommes tous égaux en droit.
A partir de ce fait, la discrimination en termes de droit s’amplifie. Malgré la réouverture des classes, certains établissements publics ne rouvrent plus leurs portes. Parmi ceux qui rouvrent,une absence des professeurs dument constatée suscite la fureur de certains élèves issus de différents lycées de la zone métropolitaine. Frustrés, ils gagnent les rues, lancent des attaques contre le collège CANADO où, par exemple, ils ont lancé des pierres brisé plusieurs vitres et arraché la barrière principale de l’institution.
Nonobstant la tenue des examens officiels, il faut ajouter à cela que certains élèves en pleine période d’évaluation dans différentes communes protestent contre les examens disant que le ministère n’a pas tenu ses promesses de supprimer quelques éléments dans le programme académique.
Ainsi donc, on constate un désordre complet dans l’année scolaire alors que l’éducation est la condition sine qua non pour fonder une société haïtienne bien structurée.
Baby Stanley PIERRE