Le 18 novembre commémoré écologiquement
3 min readDans le souci de commémorer la bataille de Vertières de manière innovante et rationnelle, un groupe de jeunes de la commune de Ouanaminthe a organisé, durant la matinée du 18 novembre, une manifestation cyclo-environnementale pour inciter la population à prendre conscience de la crise de la rareté du carburant et l’encourager à réduire ses dépenses en énergie fossile.
La bataille de Vertières a toujours été commémorée en Haïti par des défilés arborant les couleurs nationales dans les rues du pays. Les villes du Cap, de Port-au-Prince, des Gonaïves, etc. étaient les principaux champs de reproduction des prouesses historiques reconstituées au son des pas des majorettes et des différents corps d’élite et accompagnées par des morceaux de musique joués par les fanfares.
Cependant, depuis 2018, les dates symboliques sont devenues des occasions de violences gratuites, de manifestations socio-politiques qui ont eu pour conséquences de faire passer les dates historiques sous silence. Vertières n’est plus une épopée aux yeux des Haïtiens. Plus de manifestations programmées, ni de marches pacifiques, ni de revendications sociales. Les jeunes de la commune de Ouanaminthe, conscients de cette honte, ont alors décidé de commémorer cette date à leur manière.
L’objectif visé a été de mettre l’accent sur la protection de l’environnement, de promouvoir l’énergie renouvelable et le développement durable. Cette manifestation intitulée : « Apye oubyen sou bekàn, nou tout ka fèl » a été réalisée dans le centre-ville de Ouanaminthe, partant dans la cour de la douane vers 7 heures du matin pour finir dans la cour de la prison civile de Fort-Liberté située à Morne-Casse vers midi. Le parcours a été effectué à vélo, avec des pancartes comportant des messages de conscientisation.
«Au début, il n y avait que quelques participants, mais en chemin, nous avons été rejoints par des curieux qui voulaient savoir l’objectif de cette manifestation écologique en chevauchant eu aussi leur bicyclette » , a expliqué Sanchez Pierre, l’un des organisateurs de l’activité.
Arrivés à destination, les initiateurs ont donné une conférence de presse sur la manière de réaliser l’objectif de cette marche. Ils ont en premier lieu critiqué le complexe des Haïtiens de circuler à pied et de préférer systématiquement la moto ou le tap-tap, synonymes de pollution d’air et d’accident. En second lieu, ils ont proposé des solutions pour combattre les dépenses journalières en matière de transports et ont préconisé une activité physique bénéfique pour la santé du cœur. Ils ont aussi proposé aux autorités de penser à d’autres alternatives et de recourir à des produits créés en Haiti à base d’énergies renouvelables existant dans le sous-sol haïtien.
Préoccupés par la dégradation de l’environnement, les participants sont sortis satisfaits de cette manifestation réussie. Pour une première réalisation, les habitants ont été étonnés de voir l’ampleur de l’activité, dont et les absents ont eu le regret de n’y avoir pas participé. Ils projettent de poursuivre leur action pour la fin de l’année et de repenser le combat contre la pollution.
Pour conclure, Sanchez Pierre a lancé un message à l’égard des autorités concernées : « L’environnement doit être au centre des décisions politiques dans le pays. Il fait partie des grandes priorités du développement durable. Il est maintenant temps que l’État haïtien adopte des modèles de développement durable adaptés au territoire haïtien ! »
Genevieve Fleury
genevievef359@gmail.com