Le groupe ‘’Fantom 509’’ désormais une source de préoccupation

Depuis le massacre au village de Dieu, le groupe baptisé ‘’Fantom 509’’ reprend ses activités dans la capitale haïtienne. Bilan deux morts policières, des scènes de pillage, d’incendie et de vol. La communauté internationale et les organismes des droits humains préoccupés sortent de leur mutisme tout en qualifiant ces dissidents.

Les membres du « Fantom 509 » sont réputés pour leur capacité à tout saboter sur leur passage. L’exécutif les qualifie de « terroristes ». Un peu rétractés, ils reprennent du service depuis la semaine dernière occasionnant l’incendie et le pillage de l’Universal Motors et l’Autoplaza un peu moindre et fait un mort au rang de la PNH. Le lundi 22 mars, leur présence dans la rue a couté la vie à un policier sans compter les multiples véhicules de l’État qu’ils ont incendié les semaines antérieures. Les Fantom 509 sont désormais dans le viseur de la communauté internationale et la société civile haïtienne.

Les Etats-Unis d’Amérique n’en démordent pas. Elles qualifient cette corporation ‘’d’organisation criminelle’’ et appelle leurs ressortissants à la vigilance. « L’organisation criminelle connue sous le nom de fantom 509 est actuellement active dans les quartiers de Pétion-Ville et de Delmas à Port-au-Prince. Ce groupe est connu pour ses actions violentes et sa capacité à se relocaliser rapidement, nous vous encourageons à limiter les déplacements dans ces zones […] », écrit l’ambassade américaine à Port-au-Prince quelques temps après que ce groupe ait affronté mortellement les agents de la PNH.

Le BINUH abonde dans le même sens pour déplorer les actes criminels que des policiers ne cessent de commettre sur leurs collègues. Le BINUH signale que ce groupe redoutable et horrifiant a occasionné une perte en vie humaine au rang de l’institution policière et cinq en février dernier. La structure de l’ONU par ailleurs se dit attrister devant cette situation qui devient de plus en plus préoccupante.

La FJKL n’emprunte pas le chemin inverse. Selon elle, les organismes des droits humains ont leur mot à dire pour que le temps ne leur dépasse pas. « La Fondasyon Je Klere (FJKL) invite les défenseurs des Droits de l’Homme, de la liberté, de l’état de droit, des valeurs d’une société juste et prospère à réfléchir sur cette question et à ne pas fuir le débat avant qu’il ne soit trop tard », appelle la FJKL qui se questionne sur le courant qui pourrait bien traverser l’institution policière en ajoutant: » analysant le discours et les agissements de Fantom 509, la FJKL se demande si la Police nationale d’Haïti serait traversée par un courant fasciste ? ».

« La FJKL rappelle que le discours et les agissements de Fantom 509 n’ont guère été observés en Haïti même au moment où les forces Armées d’Haïti multipliaient les coups d’Etat ; Qu’il faut remonter à l’Haïti d’avant 1915 pour trouver trace de tels agissements effrayants de groupes armés en Haïti. La FJKL constate enfin qu’une frange non négligeable de la PNH adhère au discours et aux méthodes d’action de Fantom 509 comme en témoigne la passivité observée des policiers en poste quand Fantom 509 sème le désordre et l’anarchie », critique l’organisme des droits de l’homme qui dit voir dans les agissements et discours de ce groupe rebelle une variante du discours du parti au pouvoir qui prône le règne « du banditisme légal”. Elle conclut à cet effet que ce groupe défend donc les idéaux du pouvoir en place.

In fine, la FJKL soutient: « Fondasyon Je Klere (FJKL) note que Fantom 509 a un discours et des agissements qui prônent la suprématie de la force sur le pouvoir civil, l’éducation, le droit et la justice ;la FJKL note également que le discours et les agissements de Fantom 509 rejettent les droits de l’homme, la démocratie, la séparation des pouvoirs, l’Etat de droit, le respect de la discipline et de la hiérarchie au sein de la PNH, le droit à la propriété privée et le respect de la dignité humaine ».

Olry Dubois