Le soleil luit à nouveau sur Haïti

La population commence de nouveau à vaquer à ses activités trois jours après le 7 février 2021, qui était annoncé par l’opposition comme une journée noire sur Haiti. Presque tous les secteurs commencent à reprendre souffle, hormisle système éducatif considéré comme grande victime de ces crises interminables. Parallèlement, la situation politique demeure tendue notamment à Port-au-Prince.

Durant le weekend notamment dans la matinée du 7 février, les rues en Haïti étaient désertes. Toutes les activités étaient paralysées incluant l’informel. On a vécu un début de semaine totalement mortet ceci, à tous les niveaux.  Par peur d’être victimes des événements qui s’annonçaient terribles, les gens ont fui les artères laissant la voie libre aux antagonistes d’engager la raide prévue.

La grande vague est passée. La population, toujours sceptique, commence à sortir de son petit coin. Le mardi 9 février, on constate de plus en plus de gens dans les rues. À Port-au-Prince comme dans les villes de province, on sent revenir la vie. Un calme apparent persiste même quand les enjeux demeurent grands au niveau politique. Le décor a changé. Il y a une animation plus importante dans les rues. Le commerce informel, le transport en commun, les entreprises publiques et privées, les banques, les supermarchés, tous ils recommencent à fonctionner. On dirait un nouveau soleil pointe sur ce pays fragile comme de la dynamite.

Malgré cette reprise, les occupants des rues ne sont pas rassurés. Le scepticisme persiste. On doute, à n’importe quelle minute, le basculement de la situation au regard des contradictions du moment. L’opposition donne l’impression de baisser pavillon contre une détermination plus poussée du chef de l’État, Jovenel Moïse, à éclipser ses adversaires. Une attitude qualifiée de dictature par la société civile et les opposants politiques.

Interrogé par le journal, les riverains n’ont pas caché leur impatience de voir revenir la stabilité dans le pays. Les interviewés émettent des opinions controversées. Quant aux protagonistes, ils laissent pressentir la venue imminente des jours très improbables sur le pays. En attendant, les acteurs multiplient leurs manœuvres prêtant à équivoque. Le pouvoir fait monter la pression suite à ces décisions en cascade assimilable à une accentuation d’une velléité dictatoriale. L’opposition de son coté, incapable de profiter des faux pas de l’exécutif, fait persister le doute qu’elle n’est pas crédible.

Entretemps, un juge de la Cour de cassation est  placé sous les verrous. D’autres collègues sont renvoyés indépendamment de leur volonté en retraite. Un avis de recherche est lancé contre l’ancien maire de Port-au-Prince, Youri Chévry. Parallèlement le président, pour certain illégal, continue de maintenir le cap sur la tenue des élections, du referendum et de son projet d’électrification 24/24. Il n’arrête non plus d’appeler ses opposants, qui pourtant désignent le président de la transition, au dialogue.

Daniel Sévère

danielsevere1984@gmail.com