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Le Suspense!

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Tout n’est pas dit. La logique « adelante » du pouvoir fonctionne jusqu’ici. Mais des signes avant-coureurs montrent que le doute commence à envahir les capitaines du bateau.

Dieu seul sait sur quel précipice nous nous aventurons dans cette entreprise du référendum. L’idée de changer la constitution est légitime vu que la nation dans sa totalité en parle sans cesse. Cependant, la manière de procéder fait défaut. L’insistance du chef de l’État prête aussi à équivoque.

A l’heure actuelle, aucune condition n’est réunie pour la tenue de ce referendum constitutionnel. S’il y en a, c’est seulement dans la tête de l’équipe à la commande parait-il.  Sur plan sécuritaire, les gangs font la loi. Ils contrôlent tout. Même l’État en quelque sorte qui assiste pantois les seigneurs de la mort agissant en toute impunité.

Face à l’impossibilité évidente de ce scrutin, la communauté internationale attire l’attention de l’équipe au pouvoir sur la nécessité de rétracter. Elle prend ses distances officiellement à ce processus, estime-t-elle, vicié à la base. Le pouvoir, malgré tout, n’en fait qu’à sa tête. Il n’y a  aucun obstacle, juge l’exécutif.

La division a envahi le palais national, les conseillers du président sont en désaccord sur ce projet. Le parti politique sous la bannière duquel, Jovenel Moïse a été élu a quitté le navire. Il n’en reste pas moins que l’équipe au pouvoir demeure ferme sur la barre.

Tout bien considéré, si le blanc a parlé et le pouvoir ne s’obtempère pas, ce ne sont pas les manifs de rue qui allaient les contraindre à faire machine arrière. Bref, un processus sanglant est prévu pour certains, une imposition programmée pour d’autres et un voyage vers l’impossible pour une autre catégorie. Le pouvoir fait monter le suspense à travers son insistance. Il  ferme ses yeux sur les difficultés : insécurité, non inclusive, absence de consensus, interdiction de la constitution hattienne de 1987 amendée,  qui entravent ce processus.

Il  est prêt à aller jusqu’à l’aboutissement du projet pour lequel, il a mis sur pied un conseil électoral provisoire  non assermenté avec des missions illégales. Ce CEP a tout fait pour respecter le momentum. À la question de l’insécurité, le pouvoir rassure: « tout est sous contrôle. » Paradoxalement, le conseil est obligé de relocaliser 35 des centres de vote placés dans des quartiers de la capitale, repère des gangs. Un suspens de plus!

Survient tout récemment le rebondissement inquiétant du coronavirus.De là, semblerait-il, le doute commence à surgir. Le gouvernement, quelle carte reste-t-il à jouer pour sauver le referendum ? A en croire les conseillers, si la pandémie continue avec cette tendance à la hausse, elle risque d’hypothéquer le processus. Sera-t-elle une occasion pour l’exécutif de sauver l’honneur ou à l’opposition de voir arriver ce qu’elle n’arrête pas de solliciter ? Il n’est que d’attendre.

Daniel Sévère

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