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Le système de santé Haïtien : vers une révision des configurations institutionnelles?

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de santé en place aujourd’hui y répondent avec peine.  L’insuffisance de moyens a des conséquences tragiques. La faible performance de ce système de Santé mérite également une attention critique. Si les arrangements institutionnels actuellement en place sont défaillants, un programme de réformes est à mettre sur l’agenda.

ETATS DES LIEUX : Un système de santé sous tension

Des besoins et des demandes mal couverts

Au nord comme au sud, le système de santé est sous tension. Une grande part de la pression trouve sa source du côté des besoins et de la demande. Dans un pays comme Haïti, le vieillissement de la population, les modes de vie contemporains et la plus grande exigence des usagers sont certainement des défis importants, que ce soit en termes de financement, d’activités à mettre en œuvre ou d’interaction avec la population.

Les taux élevés de mortalité infantile et maternelle, les maladies infectieuses témoignent que rien n’est réglé. Il faut dire les causes derrière ces problèmes de santé sont connues et techniquement maîtrisables. Il s’agit, entre autres, du non-accès à l’eau potable, de la malnutrition, de la faible éducation des parents, d’une croissance démographique non maîtrisée ect.

A ce tableau « Originel » des problèmes de santé, sont venues s’ajouter d’autres charges supplémentaires. Comme la transition épidémiologique, l’urbanisation, les nouveaux modes de vie et le vieillissement de la population conduisant à un poids croissant des maladies cardio-vasculaires, du diabète, des accidents de la voie publique(AVP). La situation semble particulièrement compliquée de jour en jour.

Une marge de Manœuvre réduite

Haïti démontre une capacité variable de réponse à ces problèmes anciens ou nouveaux. Le premier défi reste la mise en place effective d’un système de santé de base. Il faut dire également que la couverture sanitaire des populations rurales reste incomplète pour ne pas dire inexistante.

Du côté des traitements médicamenteux, tant la disponibilité que l’accessibilité des traitements posent problème. La faible disponibilité de traitements efficaces découle avant tout, du sous-investissement dans la recherche pharmaceutique pour les maladies tropicales.

Une autre contrainte majeure du côté de l’offre est l’insuffisance d’un personnel qualifié. Formé en nombre insuffisant, ce dernier est également mal distribué. Partout, les zones rurales restent mal couvertes.

UN BESOIN DE RÉFORMES? 

Face à tous les besoins sanitaires non couverts du pays, il ne faut pas s’en tenir uniquement à une exigence politique de ressources financières supplémentaires. Il faut oser aussi poser la question du bon usage des ressources déjà disponibles. Au-delà de l’insuffisance des moyens, il y a peut-être des solutions institutionnelles défaillantes.

Au regard des défis, le système de santé en place d’aujourd’hui est largement fait défaut. Ce qui est caractérisé par l’inaccessibilité des soins et l’inégalité face aux maladies. La qualité médiocre des soins et des services a également été mise en exergue. Les frustrations des usagers sont ainsi bien connues. Ces résultats insatisfaisants, on peut bien sûr les imputer à l’insuffisance des ressources.

Revoir les arrangements institutionnels

Mener à bien une réforme est une exigence difficile. Les défis sont tant de l’ordre de la technicité (Analyse des problèmes et conception du nouveau modèle), de la gestion (la mise en œuvre de changements) que de la politique (acceptation de la réforme par les différentes parties prenantes).

Mon hypothèse est que, dans beaucoup de pays, y compris Haïti, le ministère de la santé occupe trop de postes simultanément. Cette ubiquité génère de nombreux conflits d’intérêts qui se traduisent principalement par une faible recevabilité des structures de santé vis-à-vis des autres parties prenantes, les non étatiques en particulier et les usagers en premier.

Si le modèle organisationnel « tous les pouvoirs dans une même main » a peut-être eu un sens durant les années 1960, nous suspectons que ce modèle est inadéquat aujourd’hui.

En Conclusion, on peut dit que le système de santé en place en Haïti est largement en deçà des besoins et attentes de la population. Nous sommes très loin encore d’avoir atteint l’objectif fondamental de la santé pour tous. Sans contester l’idée que la première cause est l’insuffisance de ressources consacrées à la santé, il faut oser une seconde hypothèse : le vice est peut-être aussi dans l’arrangement institutionnel qui sous-tend le système de santé.

Si on est sérieux quant à l’objectif d’offrir des soins de qualité de base au plus grand nombre et aux plus pauvres en particulier, il faut en fait renforcer les structures de santé qui leurs sont destinées. En réalité, cela ne sera toutefois possible que si l’on concède qu’il y a aussi une nécessité de réforme des institutions qui déterminent ces centres de santé et hôpitaux de références. 

DIEUFORT Danove Jose-Karly, médecin en formation à la FMP/EBMO/UEH

Représentant des étudiants de la FMP au rectorat de l’UEH

Coordonnateur départemental nord de la CJH*(Coalition de la Jeunesse Haïtienne)

Vice-coordonnateur REZISTANS SANTE

Directeur administratif de BIG BANG Santé

Responsable de Santé LPPT*(lespwa pou pitit tè a)

djkdieufort3@gmail.com

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