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L’éducation économique et financière pour construire l’avenir en Haïti

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Du lundi 30 mai au vendredi 3 juin 2022, le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), la Banque de la République D’Haïti (BRH) ainsi que d’autres partenaires ont réalisé un « Atelier national d’orientation et d’intégration de l’éducation sociale et financière dans les curricula d’enseignement en Haïti ». 

C’est avec la participation de nombreux professionnels des sciences de l’éducation, de la finance, mais aussi d’autres partenaires comme le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), des représentants de l’Aflatoun international que les deux institutions (MENFP et BRH) ont réalisé cet atelier de réflexion dans le but d’inscrire l’éducation sociale et financière dans les curricula de l’enseignement en Haïti.

Pour le Ministre de l’économie et des finances, M. Patrick Boisvert, ce projet bénéficiera à toute la population haïtienne qui aura les connaissances nécessaires pour se créer une vie décente dans le pays. «Ce qui est visée à travers cette démarche, c’est la sensibilisation, l’inclusion, ainsi que la participation de toutes les filles et de tous les fils du pays aux activités économiques et financière par une compréhension des voies et moyens disponibles et un accès équitable aux instruments et outils disponibles. Chacun sera donc habilité à évoluer dans le pays selon ses aptitudes, ses intérêts et ses besoins », explique-t-il lors de la conférence de lancement le lundi 30 mai à l’hôtel Karibe.

Pour le Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Jean Baden Dubois, tous les secteurs de la vie nationale pourront à l’avenir bénéficier des bienfaits de cette entreprise, et elle n’est pas que l’affaire des jeunes. « Quand nous parlons d’éducation économique et financière, dit-il, très souvent nous pensons à ceux qui sont dans les zones défavorisées, nous pensons aux jeunes. Mais je vais vous dire une vérité, l’éducation économique et financière est aussi pour les adultes, c’est aussi pour les chefs d’entreprises, c’est aussi pour les responsables et les leaders, que ce soit au niveau politique, au niveau du gouvernement ou au niveau religieux ». 

« Ce sont des notions qui doivent être apprises à l’école pour que l’enfant sache ce que veut dire payer des taxes, et pourquoi est-ce qu’on paye des taxes », a affirmé M. Dubois. Selon lui, il est vrai que toute la population est visée quand il s’agit d’inclusion financière, mais les jeunes de moins de 21 ans représentent plus de la moitié de la population haïtienne, et donc doivent faire l’objet d’une attention spéciale et d’un plus grand effort. C’est dans cette optique que le Ministre de l’économie et des finances a affirmé qu’il faut inciter la population, dès les plus jeunes âges, à s’intéresser aux affaires économiques et financières. « L’enseignement formel représente donc une fenêtre d’opportunité pour les concitoyennes et les concitoyens qui, dès leur plus jeune âge, auront développé une culture financière, une curiosité pour les chiffres, en lien avec l’économie, les finances en générale, les finances publiques du pays en particulier et une certaine capacité de faire de bons choix, tant individuels que collectifs », a-t-il précisé.

 « L’éducation économique et financière inclue les parents d’élèves, les conseils d’écoles, les chefs d’établissements qui s’ils ne comprennent pas les mérites de ce Plan National d’Éducation Financière, je pense qu’on aura beau avoir les meilleurs curricula qui soient, ça ne nous mènera nulle part. Et je suis heureux de constater que certains nombres de chefs d’établissement privés participent à ce forum avec nous », a affirmé  Nesmy Manigat.

Pour le Ministre Manigat, il faut aujourd’hui inverser la tendance, et mettre en œuvre des plans afin d’éviter au mieux la déperdition scolaire. « Si cela n’est pas fait, souligne-t-il, la même tendance continuera : trois élèves sur cent seulement iront à l’université, moins de 10% finiront leurs études secondaires parce que depuis la sixième année fondamentale, la déperdition est de 33%. Ils étudient, récitent mais ils ne comprennent pas, de même que certains professeurs, 25% des adolescents arrivent au secondaire. La réforme que nous voulons devra nous conduire à casser certains tabous sur une école qui ne marche plus ».

Clovesky André-Gérald Pierre

cloveskypierre1@cloveskypierre

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