Les années de gouvernance du président Jovenel Moïse : quand des citoyens en font le bilan

Alors que beaucoup de voix  se font entendre au sujet du 7 février 2021 et que sont largement débattues des questions comme la Constitution et la durée du mandat du président, certains citoyens livrent leurs impressions de ces années qu’il a passées au pouvoir.

Des citoyens partagent leurs opinions sur le chef de l’État à la veille du 7 février 2021. En effet, plusieurs témoignent comment ils ont vécu ces années du président Jovenel Moise au pouvoir, ainsi que la façon dont ils le perçoivent. Des témoignages qui en disent long sur la situation du pays et ses habitants au cours de ces années.

« Ces dernières années n’ont fait que nous pousser un peu plus vite dans notre descente aux enfers », déclare Léa, d’un air las. Karine partage aussi cet avis. Assise face à son PC à assister à un cours en ligne, elle déclare : « Je ne trouve rien de vraiment positif à accorder à ces années du président ». Elle affirme toutefois que si le président n’a pas encore réussi à gratifier le pays de l’électricité 24/24, la situation électrique de Jérémie, sa ville natale, s’est améliorée au cours de ces dernières années. « C’est peut-être le seul point positif que je lui trouve », déclare-t-elle, la fatigue se lisant sur son visage.

Quant à Job, il montre clairement son dégoût : « Ces années avec ce dirigeant ont été quasiment gaspillées. L’insécurité qui gagne de plus en plus de terrain chaque jour, le coût de la vie qui augmente, pas d’assurance santé. L’hôpital de l’Université d’État d’Haïti est toujours en manque d’accompagnement et dans un état de laisser-aller total,  il n’y a pas eu de nouveaux hôpitaux construits ». Job déplore aussi tout ce que les écoles ont dû subir au cours de ces années d’instabilité où, à tout moment, il est question de problèmes et de protestations.

Un président impopulaire ?

Les années du président ont été marquées par beaucoup de frustrations et de soulèvements. Cela ne manque pas de décevoir Jacques qui affirme avoir honte de lui avoir accordé son vote. « C’est qu’il avait un discours tellement prometteur », poursuit-il. Job continue à exprimer sa frustration face au régime actuel : « C’est un président impopulaire dès ses débuts avec sa bagatelle de 500.000 voix. Cela était le signe de son manque de légitimité et cela ne s’est pas amélioré avec les protestations qui ne manquent pas ».

Selon Jacques, le chef de l’État n’apporte rien comme exemple pour les jeunes. Il déplore le message négatif qu’il leur envoie sur le plan intellectuel. « De plus, ce n’est pas un exemple de leadership et de moralité. En effet, faire des promesses à chaque discours sans pouvoir les respecter, ce n’est pas moral. Or, un leader devrait être une personne de parole », continue-t-il. Un bilan qui témoigne de la frustration de beaucoup de citoyens et qui ne sont pas favorables au gouvernement actuel.

*Noms d’emprunt

Ketsia Sara Despeignes