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L’opposition politique jouera son existence ce dimanche 7 février

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La Constitution haïtienne depuis 1987 a défini le 7 février comme la date de la rentrée présidentielle tous les cinq ans. À trop vouloir passer outre la loi et les règlements, le pays s’apprête malheureusement à vivre, cette année, un weekend inédit et interdit au cardiaque. Il ramènera le 7 février le plus incertain de l’histoire nationale où l’opposition politique va jouer son honneur et son existence.

Les acteurs font monter le suspens. La date tant attendue est arrivée pour que l’opposition finisse par éjecter le chef de l’État qui lui a tenu tête durant quatre ans sans répit. En levée de rideau, elle a provoqué deux journées de paralysie dans le pays. Elle attend les heures qui viennent pour faire le grand boom. Le déclic historique. Celui de détrôner un président et procéder à son remplacement.

L’opposition se sent rassurée, enterre les discordes, trouve un accord pour la gestion de la transition, présente le document. Certes, l’accord est délicat en raison de la distance adoptée par Fanmi Lavalas et de la position de Pitit Desalin, mais un bon pas vient d’être franchi. À cela s’ajoutent les positions de dernières heures de l’église catholique et de la fédération des barreaux d’Haïti (FBH). La réussite totale des deux journées de grève au début de la semaine aaussi apporté sa pierre à l’édification d’une révolte généralisée.

 L’opposition est claire. Elle n’écarte pas la possibilité de recourir au « dechoukay » ce 7 février. Elle a même abouti à réaliser l’impossible, son unification. Reste à savoir si elle va finalement renverser ce mur PHTK qui lui a livré une opposition titanesque depuis déjà quelques années. La phase finale de la bataille anti-gouvernementale touchera à sa fin ce dimanche. Car, soutient André Michel, c’est à Jovenel Moïse de savoir où il veut aller.

En face de l’opposition, le chef de l’État n’est pas ébranlé. Au contraire, il donne l’impression d’un tonneau qui continue de se remplir et de se fortifier. Pour lui, le 7 février qui est important, c’est celui de 2022. À cette date, il procédera à l’installation de son successeur qui sera issu des élections de 2021. Plus rassuré que jamais, il invite plutôt les opposants à rentrer en campagne pour ne pas être surpris au dernier moment. Le chef de l’État pourtant se souvient aigrement des multiples mouvements réalisés par cette opposition. Il connait la capacité de ses opposants à détruire et tout passer sous la flamme. C’est pour cela qu’il dit instruire toute la chaine sécuritaire du pays afin d’offrir aux militants de l’opposition une résistance proportionnelle à sa force de frappe. Un exercice qui s’annonce extrêmement difficile pour l’opposition face à un président, parait-il, cimenté dans son fauteuil.

Daniel Sévère 

danielsevere1984@gmail.com

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