Les camps d’été perdent peu à peu leur prestige !
3 min readEn plein mois de juillet, la température est à son plus haut degré. Les fruits d’été débordent des paniers. Et bien sûr, ce sont les vacances d’été ! Cette période chaude de l’année est de loin la préférée dans la Caraïbe. En Haïti, la plage, les jeux, les excursions à la campagne et les camps d’été sont toujours au programme à partir de juillet. Cependant, depuis quelques années déjà, les vacances d’été ne sont plus les mêmes. Les camps d’été se font de plus en rares et les rares qui sont proposés réduisent considérablement leurs activités.
Durant les vacances d’été, les jeux et les activités pour jeunes, enfants et même pour adultes constituent les principales préoccupations de tout un chacun. Les gens se retrouvent fort souvent dans l’embarras du choix. Les vacances sont un moment de répit, un moment pour souffler un peu, se détendre et reprendre des forces. La plupart des gens profitent de cette période pour prendre congé, se rendre à la plage et faire du tourisme local. C’est le moment de passer du temps avec sa famille, loin des bruits et des pressions de la ville. Les sorties nocturnes, les ballades entre amis, les excursions et la dégustation de bons plats sont toujours au menu.
Les activités pour les jeunes et les enfants sont multiples durant cette période. Les camps d’été sont de toute évidence l’activité qui est la plus prisée. Partout dans la capitale haïtienne comme dans les villes de province, les jeunes trouvent un espace pour se divertir, apprendre et passer du bon temps en dehors de la maison. Diverses associations ouvrent leurs portes pour accueillir des enfants surtout ceux dont les parents sont trop occupés. Cet espace est aménagé spécialement pour l’apprentissage et l’amusement des jeunes. Mis à part les jeux, les camps d’été entreprennent des activités très instructives comme la couture, la peinture, la lecture et l’écriture et des sorties.
Depuis plusieurs années, les activités des camps d’été ralentissent. D’abord à cause des crises économiques et politiques qui persistent, puis suite à la Covid-19, beaucoup d’associations ont été obligées de suspendre leurs activités vacancières. Ces deux dernières années ont été vraiment les plus difficiles pour ce secteur. Les regroupements interdits en 2020 suite aux retombées de la Covid-19 ont causé du tort. Parallèlement, cette même année, la crise sécuritaire qui sévit dans le pays a explosé. Les crimes perpétrés un peu partout terrorisent tout le monde et certaines zones deviennent impraticables.
Les journées au bord de la plage, les séjours à la campagne et les visites des sites touristiques et historiques ne sont presque plus possibles à cause de l’insécurité, se plaignent les responsables de camps d’été. Cette année plus que les précédentes, les déplacements sont vraiment limités. Avec le kidnapping et l’invasion des groupes armés, beaucoup de camps d’été se voient obligés de limiter leurs déplacements ou de complètement les supprimer.
La crise sécuritaire a aussi un fort impact sur le nombre d’enfants participant aux camps d’été. Ce nombre se réduit au fur et à mesure. Les parents préfèrent garder leurs enfants à la maison et s’inscrivent dans une dynamique de méfiance et ne font plus confiance à personne. Alors, cette année, beaucoup d’enfants se retrouvent à la maison avec leurs gadgets électroniques au lieu de profiter pleinement de leur enfance et d’apprendre par le biais des jeux. En raison du fait que les enfants ne participent plus aux camps d’été, beaucoup d’associations ont dû totalement se retirer.
Cette année, les vacances arrivent dans un contexte très difficile. L’offre d’activités vacancières diminue, à cause de la situation sécuritaire, économique et politique du pays. Les enfants et les jeunes ne trouvent pratiquement plus d’activités pour se divertir, surtout ceux qui habitent dans les quartiers fragiles.
Leyla Bath-Schéba Pierre Louis
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