Les cours de l’Institut Français seront désormais repris par l’Université Quisqueya
4 min readCe lundi 27 juin 2022, l’institut Français en Haiti (IFH) et l’Université Quisqueya (UniQ) ont signé une convention pour la reprise des cours de français au sein de l’UniQ. La cérémonie s’est déroulée à l’UniQ, où le Recteur Jacky Lumarque et Pascal Hajaali, Directeur de l’IFH et Conseiller Culturel et de Coopération de l’Ambassade de France en Haïti ont participé à la signature de cet accord.
Pour avoir plus d’informations à propos de cet accord, le journal Le Quotidien News s’est entretenu avec celle qui est à l’origine du projet, Sybille COLIMON, directrice de ProUniQ, l’entité qui aura la charge de dispenser ces cours. « Cet accord consiste à accueillir un catalogue de cours allant du niveau A1 (utilisateur élémentaire) jusqu’au niveau C2 d’utilisateur indépendant, expérimenté. Ces cours s’alignent effectivement sur le cadre européen de référence pour les langues (CECRL) », a-t-elle indiqué. C’est donc, selon ses propres mots, une convention entre l’Institut Français et l’Université Quisqueya à travers ProUniQ pour l’offre des cours de français. « Nous reprenons leur offre de cours, dit-elle, et nous avons leurs catalogues disponibles pour les étudiants de l’Université Quisqueya et la population en général ».
Que represente cet accord en termes d’opportunités pour l’UniQ? Dans son discours lors de la cérémonie, Mme COLIMON avait déjà mentionné que: « C’était en effet une alliance opportune qui nous permettra de renforcer notre offre à nos étudiants qui apprennent dans une langue qu’ils maîtrisent peu et pour les meilleurs à moins de 80% ». Elle a aussi indiqué que celapermettrait aussi de diversifier leur clientèle car ProUniQ donne déjà des cours de langue à travers son académie de langue à des professionnels. « Les cours sont aussi disponibles pour les étudiants de l’UniQ parce qu’ils ont un tarif particulier et qu’ils tomberont sous un régime spécial s’ils sont inscrits à la Faculté des sciences de l’éducation », a précisé Mme COLIMON.
Cependant, la directrice de ProUniQ a aussi informé du caractère brusque de cet accord. Scellé en seulement deux mois, dit-elle, l’un des principaux challenges à relever sera de trouver un espace pour accueillir tout ce beau monde. Pour cela, l’Université, à travers ses différentes entités comme le Vice-rectorat aux Affaires Académiques (VRAAC), fera le nécessaire pour coordonner l’horaire déjà programmé avec celui des cours dispensés par la ProUniQ pour une meilleure disponibilités des salles. Un autre challenge sera aussi de garder, selon elle, le même niveau qu’offrait l’Institut. « Cela n’est pas très difficile étant donné qu’il y a un transfert de compétences pédagogiques, car nous récupérons aussi les professeurs chargés de dispenser ces cours », a-t-elle fait remarquer.
Elle a aussi indiqué que « le plus difficile sera d’innover ». Ce n’est pas « seulement de prendre les cours tels qu’ils étaient dispensés, dit-elle, sans pour autant aller plus loin mais y ajouter quand même une valeur ». D’après Mme COLIMON, les badges seront confectionnés pour le contrôle de ce nouveau flux de personnes qui auront accès au campus.
“ Réussir à garder la première clientèle qui est de 6000 personnes inscrites par année et d’avoir un peu plus que cela. Mais aussi faire en sorte que ce partenariat puisse s’implanter à la Faculté des sciences de l’éducation plus précisément pour les étudiants en linguistique ”, figure parmi les objectifs qui sont, dans un premier temps à atteindre selon la directrice. “Pour l’instant, poursuit Mme Colimon, nous sommes aussi en train de voir comment se déroulera le partenariat durant les premiers mois et de déterminer les objectifs à fixer pour que ce partenariat soit porteur pour l’Université Quisqueya”.
Même si ProUniQ garde les cours en intégralité, les certifications restent la propriété de l’institut. Mme COLIMON a aussi souligné la necessité de rapatrier ces certifications à l’Université Quisqueya pour en devenir l’examinateur national. Ce qui concorde avec les mots du Recteur Lumarque dans son discours lors de la cérémonie, qui a stipulé que toutes les bonnes collaborations doivent, à un moment donné, pouvoir voler de ses propres ailes.
L’Institut Français a donc fait le choix de l’Université Quisqueya pour une question de stabilité, a déclaré M. Pascal Hajaali dans son discours lors de la signature. Les personnels étrangers de l’Institut ont été rapatriés et il fallait trouver une institution capable de prendre en main la formation que proposait jusqu’à présent l’Institut. Mme COLIMON a confié qu’elle a été approché à cet effet par M. Micael Pavy, ancien Directeur des cours de l’IFH, qui a aussi pris part à la cérémonie via Zoom.
En plus du personnel, la ProUniQ bénéficiera aussi du matériel didactique de l’Institut comme les livres achetés à prix coûtant et elle a aussi pu récupérer la licence pour l’utilisation d’un logiciel didactique.
JOSEPH Yevgueny