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Les droits humains en Haïti bafoués dans toute leur intégralité!

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Depuis 74 ans, le 10 décembre ramène la Journée internationale des droits de l’Homme. Cette journée est l’occasion de rappeler à chacun que tous les êtres humains, sans distinction, naissent libres et égaux en dignité et en droits. Cette journée est célébrée dans la plupart des pays du globe, y compris Haïti. Pourtant, en Haïti, la question des droits humains n’existe que sur le papier pour plusieurs.

En Haïti, depuis quelques années, la situation sécuritaire et humanitaire est très compliquée. La population devient de plus en plus vulnérable. En effet, les crises récurrentes survenues ces dernières années ont fragilisé des secteurs qui étaient en voie de développement dans le pays. Les droits fondamentaux de la personne sont de plus en plus piétinés à travers le pays. Ainsi,  les personnes vivant avec un handicap physique, ou encore les enfants qui grandissent dans la rue ou dans les quartiers défavorisés deviennent de plus en plus vulnérables. 

D’un côté, il y a la misère et l’inflation qui bloquent totalement le développement durable. Les crises socio-politiques et économiques survenues durant ces cinq dernières années enfoncent beaucoup plus la nation dans un trou. La situation sanitaire et humanitaire est déplorable. Après la lutte contre la pandémie de la covid-19, à présent c’est le choléra qui revient, alors que le pays vit l’un des moments les plus sombres de son existence. Les hôpitaux sont incapables de répondre correctement aux demandes de la population et les gens meurent de tous les maux, sous les yeux de tous.

D’un autre côté, la crise sécuritaire, la pénurie du carburant et les récents bouleversements socio-politiques ont eu de lourdes conséquences sur la vie quotidienne. D’ailleurs, après cet épisode, le dollar est passé de 115.52 gourdes en septembre à 141.74 gourdes en décembre, selon le taux de référence calculé par la Banque de la République d’Haïti (BRH). Parallèlement, le taux de chômage s’accroît et le nombre de personnes qui vivent dans l’insécurité alimentaire avoisinent les 4.5 millions, selon l’IPC. La misère, la faim et l’insécurité menacent d’anéantir la nation.

Malgré l’implication des innombrables Organisations Non-Gouvernementales (ONG) qui opèrent dans le pays, chaque année Haïti fait un pas en arrière. Quoique surnommée « La République des ONG » ou encore « l’empire humanitaire » par certains, l’insécurité prend toutes les formes dans cette République. Quels que soient les types d’insécurité : sociale, alimentaire, foncière, criminelle et routière, elles ont toutes leur place dans le débat sur l’insécurité en Haïti.

En matière de droits humains, Haïti est en régression. Point besoin de lunettes pour le constater. Des vies se perdent quotidiennement. D’ailleurs, en Haïti, il existe tellement de manière de perdre la vie qu’il ne suffit plus uniquement de mourir. Car, entre la délinquance, la prostitution juvénile et forcée et l’intégration des gangs armés, ce sont des milliers de jeunes Haïtiens qui meurent d’une manière ou d’une autre dans le pays. En effet, tous les jours, des enfants, des adolescents, des jeunes, des adultes et des vieillards meurent d’une mort particulière.

Les violences criminelles perpétrées par les gangs armés sont devenues incontrôlables. Le nombre de victimes de séquestration contre rançon, de vols, d’agressions physiques et sexuelles, de viols collectifs, de balles perdues, d’assassinats au cours de ces quatre dernières années est difficile à déterminer avec exactitude. Pourtant, les gangs circulent librement et font comme bon leur semble, particulièrement dans la capitale haïtienne. Ces derniers violent les droits dits universels et inaliénables de la personne humaine, sous les yeux des autorités étatiques.

Certains quartiers du pays sont presque vides, d’autres sont devenus des zones de non-droit. Plusieurs massacres ont été effectués comme au Bel-Air, à la Saline,  à Carrefour-Feuilles,  à Grand-Ravine,  à Martissant,  à Cité-Soleil,  à la Croix-des-Bouquets ou Pernier, sans compter les nombreuses fusillades meurtrières perpétrées d’un endroit à l’autre ou pour une raison ou une autre.

Ces massacres ont causé des milliers de morts, plusieurs personnes portées disparues et de nombreux fugitifs. La dernière catégorie comprend ceux qui laissent un quartier ou une ville pour se réfugier dans une autre ou sur une place publique et ceux qui quittent le pays pour s’installer en République Dominicaine, aux États-Unis, ou en Turquie où ils subissent des traitements presqu’aussi inhumains que ce qu’ils subissaient en Haïti. Cependant, dans la majorité des cas, la justice ferme les yeux et le Gouvernement garde le silence.

En plein 21e siècle, l’accès aux soins de santé de qualité, à l’instruction, à la nourriture, à l’électricité, à l’eau potable est un luxe que plus de la moitié de la population ne peut pas se payer. Même la satisfaction des besoins primaires et fondamentaux est un casse-tête. La population haïtienne quémande le pain quotidien, la sécurité et  s’adresse au Gouvernement en place qui fait la sourde oreille. À l’aube de l’an 2023, la question des droits de  l’Homme reste à un point mort en Haïti! Les conditions de vie des Haïtiens ne sont pas acceptables et encore moins humaines. Il faut impérativement que l’État et la justice se réveillent de leur lit de mort, sinon la nation haïtienne risque de disparaître.

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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