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Les femmes ont été légèrement plus nombreuses que les hommes au cours de l’année 2024, selon l’IHSI

L’institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) à travers un document intitulé « Estimations désagrégées de la population haïtienne en 2024 » a fait savoir que le nouveau chiffre sur la population totale d’Haïti en 2024 s’élève à 11 867 032 habitants. Outre cela, il précise que ces chiffres sont repartis en 5 993 144 femmes ( 50.5 %) et 5 873 888 hommes (49.5 %).

Le nouveau chiffre sur la population totale d’Haïti en 2024 s’élève à 11 867 032 habitants, a révélé l’IHSI en soulignant que ces chiffres sont repartis en 5 993 144 femmes (50. 5 %) et 5 873 888 hommes (49.5 %). Ce qui revient à dire, selon l’IHSI que « les femmes sont légèrement plus nombreuses que les hommes ». Par ailleurs, l’IHSI précise que le nouveau chiffre sur la population totale d’Haïti en 2024 (11 867 032 habitants) est inférieur à celui (12 394 537 habitants) que l’IHSI avait projeté pour 2024 lors de ses travaux conjoints en 2007 avec le CELADE. Cette différence de niveau, explique l’IHSI, vient du fait qu’entre-temps, des faits marquants, influençant l’évolution de la population, ont été enregistrés.

À en croire l’IHSI, plusieurs nouveaux éléments ont été pris en compte lors de la révision des ‘’Estimations et Projections’’, notamment le tremblement de terre, les mouvements de population, les cyclones et les inondations, l’insécurité, la pandémie COVID-19. « Tous ces facteurs négatifs ont évidemment impacté les composantes démographiques, provoquant ainsi un ralentissement dans la croissance de la population», a souligné l’IHSI dans son document intitulé :« Estimations désagrégées de la population haïtienne en 2024 ».

Ces estimations, selon l’IHSI, ont été réalisées pour les cent quarante (140) anciennes communes. « Elles n’ont pas pu prendre en compte les nouvelles entités géographiques qui ont été créées de 2015 à 2021, à cause du manque de précision relevé dans les délimitations physiques des nouvelles divisions et subdivisions territoriales ». Cependant, l’IHSI est en train de réfléchir avec les institutions étatiques compétentes en la matière afin de trouver la solution appropriée à ce problème qui représente un obstacle au développement de la cartographie censitaire. « Une fois ce problème de délimitation résolu par les institutions concernées, les nouvelles communes seront immédiatement intégrées dans les estimations désagrégées de la population », rassure l’IHSI à travers son document.

Répartition de la population par département

La répartition de la population par département, selon l’IHSI, présente de fortes inégalités. « Le département de l’Ouest, par exemple, contient plus d’un tiers de la population totale du pays. On peut même penser que ce pourcentage serait plus élevé s’il n’y avait pas tous ces déplacements de la population de la Zone Métropolitaine de Port-au-Prince vers d’autres départements ou à l’extérieur du pays, fuyant l’insécurité généralisée », fait remarquer l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique. Le département de l’Ouest est suivi de l’Artibonite avec 16% de la population totale, le Nord 10% puis le Sud 8%, a ajouté l’IHSI précisant que ces quatre départements contiennent, à eux seuls, plus de deux tiers de la population totale du pays (68.0%). Le poids démographique des six autres départements, affirme l’IHSI, varie de 7.2%, pour le Centre à 3,4%, pour les Nippes.

Densité démographique : l’IHSI en parle

En ce qui a trait à la densité démographique, il importe de souligner qu’en se référant à l’IHSI, elle résulte du rapport entre le volume de la population et la superficie de l’unité géographique de référence. Elle s’interprète comme le nombre moyen d’habitants au kilomètre carré. Dans le département de l’Ouest, l’IHSI a fait remarquer que « la concentration se révèle particulièrement forte ». Malgré le poids important de ce département dans la population totale du pays (34.0%), il n’occupe que 18,4% du territoire national, presque la même proportion (18,06%) pour le département de l’Artibonite qui, lui, ne contient que 16.0% de la population totale, a révélé l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique en notant par ailleurs que le département du Nord, à un degré moindre, accuse aussi un certain déséquilibre en termes d’occupation d’espace, puisqu’il contient 9.9% de la population totale pour une occupation de 8.0% de la superficie totale du pays. Cependant, la situation est différente pour les autres départements, selon l’IHSI.

Les départements les plus densément peuplés sont l’Ouest et le Nord qui représentent des densités de loin supérieures à la moyenne nationale avec, respectivement, 811 et 554 habitants au kilomètre carré, contre 438 pour l’ensemble du pays, a révélé l’IHSI. Dans l’autre extrême, poursuit l’IHSI, on retrouve les départements du Nord-Est, le Centre et la Grande Anse qui affichent des valeurs nettement en dessous de la moyenne (respectivement 266, 244 et 298 habitants au kilomètre carré). « Par ailleurs, il convient également de noter que le département de l’Artibonite qui vient en deuxième position, en termes de pondération (16.0%) dans la population totale du pays, dispose d’une densité de 388 hab. / km2, inférieure à celle du département du Nord (554 hab. / km2) qui représente seulement 9.9% de la population totale », poursuit l’IHSI.

En ce qui concerne la distribution de la population par sexe, l’IHSI affirme qu’elle met en exergue, à l’échelle nationale, la différence numérique entre les hommes et les femmes. « Le rapport de masculinité, indiquant le nombre d’hommes pour cent femmes, illustre bien cette situation : 98 hommes pour 100 femmes au niveau national ; 95,5 hommes pour 100 femmes en milieu urbain et 103,2 hommes pour 100 femmes en milieu rural », a-t-on précisé.

À l’échelle départementale, l’IHSI a fait savoir que le déficit d’hommes est remarqué dans cinq (5) départements, plus particulièrement dans l’Ouest (94,4%), le Nord (96,3%), le Sud-Est (97,6%), l’Artibonite (97,6%) et le Nord-Ouest (97,9%). D’un autre côté, précise l’IHSI, les cinq autres départements accusent plutôt des excédents d’hommes avec des rapports de masculinité de 100,3% pour le Nord-Est, 103,0% pour le Sud et de 103,1% pour le Centre ; viennent ensuite la Grande Anse et les Nippes qui présentent des excédents d’homme les plus prononcés avec, respectivement, des rapports de masculinité de 106,4% et 107,7%. Les modèles de migrations internes typiques du pays pourraient servir d’éléments d’explication. Aussi, l’IHSI a précisé qu’une forte présence féminine à travers les flux migratoires pourrait provoquer un excédent d’hommes dans les zones de départ et creuser le déficit d’hommes dans les zones d’arrivée.

Cependant, la répartition suivant le milieu de résidence permet de constater que tant à l’échelle totale qu’en milieu urbain, les hommes sont en infériorité numérique par rapport aux femmes, constate l’IHSI. À l’exception de la Grande Anse et les Nippes, explique l’IHSI, tous les départements ont moins d’hommes que de femmes en milieu urbain. En milieu rural, la situation est tout autre. Hormis les départements de l’Ouest qui affichent un déficit très prononcé (88,7%) et du Sud-Est un peu moindre (99,3%), les hommes ont nettement le dessus sur les femmes dans les autres départements. « La Grande Anse et les Nippes ont même atteint des taux de masculinité d’environ 110.0%», a souligné l’IHSI.

L’importance des statistiques démocratiques dans un pays

Suivant l’IHSI, les statistiques démographiques sont des informations de base très importantes pour tout processus de planification du développement économique et social d’une population. « Haïti fait face actuellement à une carence aigüe de données récentes sur l’effectif de la population », explique l’IHSI. Généralement, avance-t-il, ces informations sont tirées des recensements, des enquêtes nationales, des statistiques vitales, des projections de population et/ou des estimations intercensitaires.

Toutefois, l’IHSI a rappelé que le dernier recensement de la population effectué en Haïti remonte à l’année 2003. « Le pays n’a pas pu réaliser son Cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (Ve RGPH) à cause de la grande crise multisectorielle, particulièrement sécuritaire, qu’il traverse depuis plusieurs années », déplore l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique affirmant que cette situation constitue un handicap majeur en matière de planification de projets de développement économique et social déconcentré. Et « pour combler ce vide, en dépit des nombreuses contraintes structurelles et conjoncturelles, l’Institut a procédé, pour l’année 2024, à des « Estimations désagrégées de la population haïtienne, au milieu de l’année ».

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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