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L’incubateur de l’Université Quisqueya, un espace consacré à 100% à la réussite de jeunes entrepreneurs

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Récemment inauguré, l’incubateur QE3 de l’Université Quisqueya est une toute première dans le milieu universitaire haïtien. Il devrait bientôt étudier toutes les idées de projets qui lui seront soumises.

Alors que le quotidien haïtien est rempli de mauvaises nouvelles qui se multiplient à mesure que le pays plonge plus profondément dans la crise, le projet QE3 de l’Université Quisqueya apparaît comme un rayon de soleil prometteur de chaleur pour les jeunes entrepreneurs qui, bien souvent, se heurtent aux difficultés du terrain.

Cette promesse concrète n’est pas encore ouverte aux candidatures pour les idées de projets. Cela devrait se faire d’ici janvier. « Pour l’instant, nous en sommes à la phase de sensibilisation et de communication d’informations afin de permettre aux jeunes de d’apprécier ce que l’incubateur peut leur apporter d’important dans leur vie», déclare Benito Clermont, l’initiateur du QE3. Pour lui, cette partie est essentielle  parce que beaucoup de jeunes ne savent pas ce qu’est un incubateur et ne connaissent pas les avantages qu’il pourrait offrir.

« Un incubateur est un réseau d’experts. Le QE3 vise à créer un lien entre les professionnels habitués au marché et les jeunes entrepreneurs », affirme l’initiateur, qui ne cache pas sa passion pour ce projet qui devrait offrir tout une gamme de services.

Étapes, offres et public cible

Selon Benito Clermont, l’appel à candidatures sera rendu public le moment venu, puisque l’espace est destiné à accueillir même ceux qui n’appartiennent pas à l’Université Quisqueya. Les premières conditions d’éligibilité sont entre autres : avoir une idée d’entreprise, une équipe de deux à trois personnes, une idée pertinente répondant à une question d’intérêt général. « Idée-projet-création-lancement », c’est ainsi que le jeune entrepreneur résume les étapes.

L’entrepreneur bénéficiant des services de l’incubateur bénéficiera aussi de formations complémentaires, de services bureautiques, d’une salle de réunion intégrée à l’espace, d’espaces de travail en groupe et individuel. De plus, le jeune entrepreneur aura toute une équipe de professionnels et d’experts pour le préparer, faire le prototype du projet, jusqu’à la réalisation concrète. L’accompagnement va jusqu’au processus de légalisation.

Recherche de financements, études de terrain, études de marché, tests de produits et services sur le marché, rien n’est laissé au hasard par le programme d’accompagnement. « Nous sommes un espace scientifique, accordant de la valeur à la science », justifie Benito Clermont. Afin de faciliter la gestion des fonds trouvés auprès des investisseurs, un accompagnement de 6 mois minimum sera offert à l’entreprise nouvellement lancée. « Le fait pour l’investisseur de savoir que ce jeune n’est pas seul, et que rien n’est laissé au hasard, le rassurera », estime Benito Clermont.

L’histoire derrière l’idée

Alors qu’il travaillait sur son projet de fin d’études, Bénito Clermont alors délégué de la Faculté des Sciences Économiques et Administratives de l’Université Quisqueya, a constaté qu’il n’y avait pas d’espace pour les étudiants en travaux de fin d’études.  Il a fait la proposition à Maxon Julien, son Doyen de l’époque, d’aménager un espace pour ces étudiants.

« À cette époque, j’avais un bureau, c’était plus pour les autres », déclare le jeune entrepreneur qui a été encore plus motivé par une enquête réalisée auprès des étudiants et qui a fait ressortir leur nécessité d’espace, d’électricité, d’internet et de tranquillité. Après bien des étapes, le projet est parvenu au Recteur Jacky Lumarque qui l’a accueilli avec enthousiasme. «Après une visite à son bureau, le directeur de la communication de l’UniQ, Alain Sauval, m’a  demandé de rejoindre le Recteur Lumarque dans la mise en place d’une structure visant à  aider les jeunes Haïtiens dans la création d’une activité entrepreneuriale », se souvient M. Clermont.

« Gaëlle Jasmin et M. Jasmin m’ont beaucoup aidé sur la rédaction et les stratégies de l’incubateur », a déclaré M. Clermont, poursuivant que le Recteur Jacky Lumarque a demandé à mon Doyen M. Maxon Julien de me donner des professeurs comme encadreurs. «  Le Recteur a mis toutes les ressources en place pour que je puisse arriver à réaliser le projet”.»

« Avant, c’était ETU : espace de travail universitaire avec pour slogan ‘Es-tu ETU?’ », se rappelle Clermont. Ce qui allait changer le projet en ce qu’il est aujourd’hui a été, selon le jeune entrepreneur, la question du Recteur : « Qu’est-ce qu’on va faire avec les étudiants après leur travail de fin d’études ? ».

Ainsi aurait été conçu ce programme d’accompagnement, le jeune homme trouvant le support du Recteur, de son chef de cabinet, de son Doyen qui lui ont permis d’être en contact avec d’autres personnes ayant l’expérience des incubateurs.

Obligations et redevances

Le QE3, selon son initiateur, ne demandera rien en retour au début. Toutefois, une fois que l’entreprise commencera à générer des fonds, un pourcentage, que l’équipe aura à définir à l’avance, sera demandé pour aider à la pérennisation de l’espace et du projet. De plus, le bénéficiaire devra signer un contrat pour respecter les propriétés et les gens de l’espace. Un Accord de non Divulgation (NDA) sera établi pour le respect des idées et droits d’auteur. « Nous, les membres de l’incubateur, serons aussi soumis à la NDA », déclare Benito Clermont.

Un espace pour Le Quotidien News

Benito Clermont ne cache pas sa satisfaction d’avoir Le Quotidien News dans l’incubateur. Selon lui, c’est un journal prometteur, qui acquiert de plus en plus de maturité et qui permettra à plus de gens de connaître l’incubateur. Il profite de l’occasion pour lancer son message aux jeunes : « Nous ne pouvons pas tous laisser le pays. Nous sommes des braves si nous pouvons vivre ici. Nous devons apporter le changement ». Il demande ainsi aux jeunes de le rejoindre afin qu’ils contribuent, eux aussi, à changer le pays.

Ketsia Sara DESPEIGNES

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