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L’inflation concerne beaucoup plus  fortement les produits d’importation, estime l’IHSI dans son bulletin de septembre

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La dégradation des conditions de vie dans le pays est à l’image des indicateurs macroéconomiques. Avec une hausse de 38,7% en glissement annuel observée en septembre 2022, l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) met des chiffres sur la dégradation des conditions économiques du pays. D’après l’IHSI, l’inflation concerne davantage les produits importés.

Avec une population qui dépend en grande partie de l’importation pour tous ses besoins en alimentation et en équipements, une insécurité qui paralyse toutes les sphères d’activité, et une crise politique qui empêche tout effort de développement depuis bientôt cinq ans, le pays est en proie à une crise économique grave. L’inflation longtemps considérée « à deux chiffres » frôle le dessous de la barre des 40%, et l’insécurité alimentaire crée une crise humanitaire sans précédent.

Dans son bulletin « Le Coin de l’IPC » pour le mois de septembre 2022, l’IHSI observe une hausse au niveau des indicateurs macroéconomiques du pays. « Un renchérissement important a été observé en septembre 2022 au niveau de l’Indice Général des Prix à la Consommation (IPC, 100 en 2017-2018), soit 250.2 contre 234.9 en août. Il en résulte une augmentation mensuelle de 6.5 % et une inflation annualisée de 38.7 % », lit-on dans ce bulletin de l’institution. Selon l’IHSI, l’inflation concerne beaucoup plus fortement les produits d’importation – dont le taux passe au-dessus des 50% – que les produits locaux. « Il faut souligner qu’une flambée des prix a été observée au niveau des produits importés, soit 52.0 % en glissement annuel. Les produits locaux ne sont pas non plus en reste avec une hausse de 30.9 % de leur Indice », indique l’IHSI dans son bulletin.

Avec l’inflation par le taux de change, l’insécurité et les tensions sur la scène internationale qui créent une inflation d’ordre mondial, cette situation est inévitable en Haïti sans une politique de redressement. Pour l’économiste Guy Mary Hyppolite, plusieurs facteurs contribuent à créer  cette situation, et la fin n’est pas pour tout de suite. « Toutes les données montrent que l’inflation ne s’arrêtera pas. L’insécurité entrave la circulation des personnes et des biens, la balance commerciale est en parfait déséquilibre et en particulier celle avec la République Dominicaine, et les touristes ainsi que la diaspora sont redirigés vers la République Dominicaine à cause de l’insécurité », prévient l’économiste.

Selon l’IHSI, toutes les régions du pays ont contribué à l’accroissement de l’inflation du mois de septembre 2022, et « les variations les plus significatives par rapport au mois de septembre 2021 sont observées au niveau des régions Aire Métropolitaine et Sud qui ont crû respectivement de 29,5% et 41% ». Également, toutes les fonctions de la consommation sont en hausse selon le « Coin de l’IPC » pour le mois de septembre 2022. « L’augmentation de l’IPC provient de la hausse de quasiment toutes les fonctions de consommation, dont les plus importantes sont : « ‘’Produits alimentaires et boissons non alcoolisées’’ (8.2 % sur un mois et 44.3 % sur un an), ‘’Articles d’habillement et chaussures’’ (5.3 % sur un mois et 40.9 % sur un an), ‘’Santé ‘’ (5.1 % sur un mois et 31.2 % sur un an) et ‘’Restaurants’’ (5.4 % sur un mois et 31.1 % sur un an) », lit-on dans ce dernier bulletin de l’IHSI.

Pour l’économiste Guy Mary Hyppolite, seule une politique gouvernementale visant à réduire le poids du commerce d’importation peut épargner le pays de cet état de fait. « Tant que nous n’aurons pas une politique gouvernementale qui incite le secteur privé à rentrer dans la production nationale au dépens du commerce d’importation, le problème subsistera », a-t-il affirmé dans une interview accordée au journal Le Quotidien News. Tandis que l’économie du pays est à son plus bas, les Haïtiens vivant à l’étranger qui constituent, avec les transferts de fonds, la source de rentrée de devises étrangères la plus importante font face à de graves difficultés dans certains pays de la région, et beaucoup sont rapatriés vers le pays, comme c’est le cas en République Dominicaine, aggravant ainsi la crise en Haïti même.

Clovesky André-Gérald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

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