L’inquiétude du bas peuple face à l’imminence du confinement
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À l’heure actuelle, le COVID-19, avant même d’éveiller la vigilance des citoyens sur les mesures préventives, ne fait que rappeler les fameux moments de « pays lock ». On constate donc le début d’un moment d’affolement et de compétition de stockage des produits pour ceux qui ont la possibilité de se ressourcer depuis après la déclaration du Président de la république sur la présence Coronavirus sur le sol haïtien.
Les supermarchés sont presque vides, certains se donnent à tue-tête pour trouver de quoi se nourrir et s’approvisionner aussi pour les jours de confinement à venir. On peut constater aussi que les banques sont déjà surchargées à force de recevoir trop de personnes à la fois. Ce qui est tout à fait contraire aux principes préventifs.
Cette situation met les personnes économiquement vulnérables dans une profonde inquiétude. Ceux qui n’ont même pas la possibilité de subvenir à leurs besoins quotidiens se sentent déjà en danger de mort. Ce groupement se plaint aussi pour la hausse des prix des produits de première nécessité sur lesquels une interdiction totale a été déjà fixée.
Dans cette foulée, une marchande des produits alimentaires, Rosana, ne cache pas sa frustration face à l’exagération des grands magasins : » les pris commencent à grimper, les clients refusent de nous comprendre. Ils croient que la faute est à nous les détaillants. «
Dans la même veine, Norilia, fidèle à la clientèle, dévoile son mécontentement face à son incapacité d’acheter même le peu des produits dont elle a besoin pour nourrir sa famille. Cette mère de trois enfants se trouve dans l’obligation de vivre jour après jour dans l’espoir que la providence ne sera pas inactive lorsque viendra le moment du confinement. » Jezi pap kite grangou touye pitit mwen yo nan moman difisil sa a » suppose-t-elle tout en ignorant les risques de contamination du Covid-19.
Pendant que l’État donne des instructions pour se protéger contre le COVID-19, un autre virus, plus préoccupant paraît-il, ronge la classe des plus pauvres. La faim.
Dépourvue de capacité de s’approvisionner et sans argent, la population risque de s’effondrer en mourant lentement. A l’Etat de dire maintenant comment les plus vulnérables seront assistés pour supporter tout ça.
À titre de rappel, en 2019, le pays a connu une crise politique exceptionnelle avec de grandes conséquences sur les plans économique et psychologique. Ce qui a obligé bon nombre de gens de rester chez eux pour s’éviter des ennuis gratuits avec les acteurs qui se guerroyaient pour le contrôle de la circulation.
