Lumène Nelson, une femme engagée dans la vie politique du pays

Lumène Nelson se définit comme une femme dynamique, pleine de fougue, avec une forte capacité de gestion des ressources humaines. Très active dans la politique, elle croit que les femmes doivent s’y immerger davantage.

Lumène Nelson se campe en conquistador  au sein d’une gente féminine qui se cherche encore dans une société gangrenée par le machisme. Née un 4 février à Lamantin, Lumène se définit comme une jeune femme dynamique, très fougueuse, ayant une importante estime de soi, et notamment dotée d’une grande capacité à manager un groupe tant son sens du leadership est aigu.

Après sa terminale au Collège Catherine Flon, Mme Nelson intègre la Faculté de linguistique appliquée (FLA) de l’Université d’État d’Haïti(UEH), de 2008 à 2012. Toujours en quête du savoir, elle enchaîne une formation continue à l’Institut National de Gestion et de Hautes Études Internationales(INAGHEI), en Administration publique. Sans compter les innombrables formations qu’elle suit en ligne, particulièrement avec l’Université de Laval. Elle est par ailleurs une jeune cadre au Ministère de l’intérieur et des Collectivités territoriales, elle y travaille comme Coordonnatrice adjointe d’un bureau de délégation.

Une militante aguerrie pour la cause des femmes

« Il paraît toujours difficile à une femme d’investir le terrain politique en Haïti. On les voit peu dans des postes à responsabilités, voire sur une fonction élective. Et même dans le milieu professionnel, une femme peine à s’intégrer »,  indique Lumène Nelson, militante à l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL). C’est justement la raison pour laquelle elle décide de faire carrière dans la politique. « Donc, j’ai décidé de m’engager sur cette voie afin d’aider, autant que faire se peut, les femmes à mieux se positionner dans la société », explique  celle qui est aussi consultante auprès des femmes leaders des collectiv ités territoriales.

En 2016, Lumène Nelson met sur pied un bureau d’études sur l’évolution des conditions des femmes en Haïti, la Société nationale d’appui et de renforcement  des femmes (SNAREF) dans le but de mieux accompagner la gente féminine qui, selon elle, connaît une  incontestable discrimination. « Les femmes en Haïti se heurtent à de multiples blocages qui obstruent leur émergence tant  dans le milieu professionnel qu’en politique. Cela doit cesser »,  déclare la Directrice générale de SNAREF, Lumène Nelson, qui explore le terrain politique haïtien depuis 2013.

Comment se libérer du machisme ?

Le machisme est pesant et plus insupportable que jamais. Ce vieux jeu s’arrête à la modernité qui laisse l’opportunité aux femmes de se libérer sur la voie de l’émancipation. Ainsi, la formatrice politique, Lumène Nelson, croit en plusieurs stratégies pouvant aboutir à cette  émancipation. « La première chose consiste à se former davantage afin de pouvoir produire nos propres arguments. Ensuite, il convient de se mettre la pression, d’être très rigoureuse dans ce que l’on fait. Enfin, les femmes doivent développer davantage leur sens du leadership », indique la femme leader, reconnaissant toutefois que ses  ont besoin de redoubler d’efforts  pour s’imposer dans leur communauté.

Sa lecture de la conjoncture politique actuelle en Haïti

Selon la militante de  l’OPL, Mme Lumène Nelson, cette crise conjoncturelle qui sévit le pays n’est que la résultante du manque d’implication de la jeunesse dans la sphère politique. « C’est justement parce que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique, que l’on se trouve dans cette impasse aujourd’hui », affirme-t-elle. « Si les jeunes femmes et les hommes décidaient de s’impliquer avec intelligence dans la politique, on ne serait pas là où nous sommes aujourd’hui. Car, ils auraient fait la différence aux élections autant comme candidats que comme électeurs. Leurs choix seraient plus éclairés », estime la Directrice générale de la SNAREF.

En ce sens, le seul moyen pour Mme Nelson d’échapper à ce carcan est de s’impliquer davantage dans la politique afin de barrer le passage aux ‘’dilapidateurs’’. « La politique c’est l’affaire de tous. Par conséquent, il n’est point de bon ton de rester dans sa zone de confort en laissant la politique aux corrompus. Au contraire, nous devons nous organiser, nous autres au niveau de la jeunesse, afin de faire la différence », martèle la consultante en gestion des Collectivités  territoriales, qui espère marquer son passage dans la politique haïtienne.

Lumène Nelson entend continuer à accompagner les femmes du mieux  possible. Fort de son expérience, elle espère proposer sous peu un ouvrage afin d’accompagner les femmes dans le développement de leur leadership.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com