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Mariah, aussi humaine que ses mots

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Au moment ou même l’humanité est un luxe, Mariah, à travers l’écriture essaie de faire ressortir l’humain qui sommeille en elle. Ce qu’elle pense que d’autres cachent en vue de paraitre pour plaire. Avec sa plume, elle se décrit, elle partage son enfance volée et ses envies d’être meilleure. Elle s’offre tel un livre ouvert pour faire l’équilibre entre l’humain et les mots.

Mariah Chancy Shéba Baptiste est née un 16 mars à Port-au-Prince. Elle a fait ses études au Collège Marie-Anne. Elle prépare actuellement une licence en sciences politiques et philosophiques à l’IERAH/ISERSS de l’Université d’Etat d’Haïti, spécialisation genre et théories politiques. Elle fait partie du comité des femmes écrivains du centre PEN dont elle est aussi membre. Elle est poète, écrivain, nouvelliste et elle s’exerce à la Maison des écrivains. Elle a été redactrice au Nouvelliste et au journal le National. Elle est enseignante au Collège Marie-Anne où elle travaille avec des enfants. Son amour pour l’humain l’a poussé à travailler depuis des années avec eux afin de mieux les préparer pour affronter l’avenir.

Elle a publié son premier magazine l’an dernier, « Rêver d’arc-en-ciel », créé pour les enfants de 7 à 14 ans. Cependant, la crise qui traverse le pays a dérangé la vente alors que la sortie était un succès. Le deuxième numéro prévu cette année est bloquée pour manque de ressources financières et humaines. La publication est à repenser. L’idée du magazine vient de sa vie de nomade, tantôt avec son père, tantôt sa mère et parfois loin des deux. Elle veut partager ses expériences aux enfants à travers l’imaginaire haïtien. L’absence de magazine haïtienne l’avait aussi poussé à en créé un pour aider les enfants à découvrir d’autres princes charmants autre que ceux de Disney. D’où son titre : « Acceptation et droits à la différence »

« Mon envie d’écrire est sorti de mon enfance difficile loin de mes parents biologiques et pour compenser ce vide, j’écrivais à des personnages imaginaires rencontrés dans les livres que je raffolais. Ensuite, c’est devenu un metier quand je faisais la philo » nous a-t-elle confié.

Ses proches l’avaient toujours encouragé. Toutefois, sa peur de publier un roman ou un recueil tire sa source de son manque de confiance en elle face à tous les grands auteurs qu’elle rencontre à travers les livres qui se coincent dans sa somptueuse bibliothèque. Pour l’instant, elle a participé sur deux livres collectifs, un sur l’enfance et l’autre qui décrit la situation chaotique du pays. Elle a d’autres publications avec le centre PEN: Femme, culture et altérité et des recueils de poèmes et de nouveaux collectifs. Actuellement, elle a un recueil de poëmes en cours d’édition.

«Comme tout écrivain, je m’attends à ce que mes livres touchent l’âme des gens, je veux faire un impact positif sur la vie de mes lecteurs qui sont majoritairement des enfants. Je veux leur permettre de grandir avec cohérence et équilibre » : poursuit-elle, en précisant qu’un écrivain doit avoir un métier en parallèle parce qu’on ne peut vivre de l’écriture seulement si on est best-seller et pour ça, y en a que peu qui vivent de leur création.

« Je veux avoir des lecteurs et lectrices qui peuvent me prendre en exemple par mes actes morales ou physique. Il est difficile de rester humain face aux situations actuelles du pays, il n’est pas sans effet sur les enfants qui assistent à toutes les dépravations et les crises sociales. Restons plus humain que possible pour donner l’exemple aux generations futures« : conclut-elle.

Mariah ne promet rien. Cependant, elle demande à ses lecteurs et lectrices de patienter pour la suite des événements à venir. Le second numero du magazine est en cours et son recueil n’attend que la période de paix pour adoucir les cœurs impatients.

Genevieve Fleury

genevievef359@gmail.com

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