Michèle D. PIERRE-LOUIS reçoit l’insigne de Chevalier de la Légion d’Honneur
4 min readL’œuvre de Michèle D. PIERRE-LOUIS, ex-Première Ministre haïtienne, vient encore d’être récompenser par l’attribution des insignes de « Chevalier de la Légion d’Honneur », un honneur de premier ordre en République Française.
C’est à la résidence de l’Ambassadeur de la République Française en Haïti que ce 13 Mars 2023, la Présidente de la « Fondation connaissance et liberté (FOKAL), a reçu du diplomate l’insigne de Chevalier de la Légion d’Honneur, une récompense des mérites éminents acquis aux services de la France, soit à titre civil, soit sous les armes. Haïtienne, la professeure à l’Université Quisqueya reçoit cette décoration qui peut également être attribuée à des étrangers soit pour des services culturels, économiques ou autres rendus à la France, soit pour leur défense des droits de l’Homme, des causes humanitaires ou d’autres libertés.
L’Ambassadeur Fabrice MAURIES, dans son discours, a rappelé le parcours de Mme PIERRE-LOUIS qui entre autres, lui a valu cette distinction. « Les grandes étapes de votre riche parcours personnel et professionnel illustrent cette double dimension : celle d’une actrice politique du changement qui a assumé ses responsabilités à la tête de l’État mais aussi celle d’une militante lucide et généreuse de la société civile qui n’a cessé d’agir et de nous alerter pour que dans les domaines politique, humanitaire et culturel, Haïti reste une terre de progrès et non de régression, de réaction ».
Pour l’Ambassadeur MAURIES, la native de Jérémie et deuxième femme à avoir été Première Ministre d’Haïti a eu un parcours enchanté qu’il a pris plaisir de remémorer. « Parallèlement à cette carrière politique, vous avez créé dans les années 90, en Haïti, la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), institution que vous présidez après l’avoir dirigée et qui travaille pour la promotion des droits dans le domaine de l’éducation, de la culture et du développement ».
« Votre activité universitaire est restée intense : vous avez enseigné à Harvard et avez dispensé, depuis le milieu des années 2000 et jusqu’à ce jour, des cours à l’Université Quisqueya, dans les domaines des Sciences de l’éducation puis des Sciences juridiques et politiques. Vous avez publié plusieurs ouvrages, en particulier « La quête de l’ailleurs », « Le refus de l’oubli » et « Quelques réflexions sur l’éducation populaire : la république haïtienne, état des lieux et perspectives ». Nous ne comptons plus vos contributions à de multiples revues telles que Chemins Critiques, dont vous êtes membre du collectif de rédaction, « Boutures », ou « Conjonction » », a-t-il poursuivi avant de rappeler que les multiples activités de la professeure PIERRE-LOUIS lui ont permis d’obtenir plusieurs reconnaissances internationales.
« Dès 1993, la fondation japonaise Yoko Tada vous a décerné un prix d’excellence pour votre contribution à la lutte pour les droits humains en Haïti. Vous avez obtenu deux doctorats « Honoris causa in Humanities », du Saint Michael’s College, en 2004, et de l’université de San Francisco en 2014 », a rappelé l’Ambassadeur français dans son discours. « À la demande de l’actuel Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, vous êtes également devenue membre du Haut Conseil sur les médiations aux côtés d’autres personnalités ».
Pour le diplomate, Mme PIERRE-LOUIS est une femme qui a accompli beaucoup de chose pour Haïti qui a besoin de plus de personnalité comme elle. « Haïti a besoin plus que jamais de personnalités comme la vôtre, qui remette au cœur du projet national, l’intérêt général, la reconstruction des institutions et de l’État et le souci du compromis et du dialogue ».
De son côté, Mme PIERRE-LOUIS n’a pas omis de rendre hommage aux gens et organisations à qui, selon elle, cette distinction revient également. « Après ce détour par les livres et ce qu’ils m’ont appris de cette France qui m’honore, je reviens à nos réalités. Je ne saurais terminer cette prise de parole sans une pensée spéciale pour les organisations de femmes et les féministes haïtiennes qui ont marqué cette année encore la date du 8 mars par des réflexions sur le chemin parcouru, les avancées et les reculs, mais aussi la volonté de continuer cet incessant combat contre les inégalités, les discriminations et les injustices », a-t-elle déclaré dans son discours ce 13 mars.
« Et puis, les artistes dont les créations, fruits d’un imaginaire fécond, continuent de nous étonner, celles et ceux que nous soutenons à FOKAL et au Centre d’art », a-t-elle poursuivi avant d’ajouter : « En dernier lieu, les organisations paysannes avec lesquelles je travaille depuis déjà très longtemps. […] Cette distinction est aussi la leur, c’est ainsi que je le conçois ».
Clovesky André-Gérald PIERRE