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Une page est tournée.  L’ère d’Ariel Henry touche à sa fin. Il doit s’organiser pour un départ ordonné en vue de l’installation du nouveau Gouvernement qui arrive sous peu. Ceci une fois acquis, il démissionnera de son poste pour laisser travailler la nouvelle équipe. Cette fois-ci bicéphale avec un Collège présidentiel de 9 membres.

Ce qu’on craignait le plus est arrivé. Les politiciens ont récidivé. Ils ont fait pareil qu’en 2004, vingt ans après. Ils s’agitent sans relâche et, au bout du compte, on décide à leur place. On décide de leur sort. La CARICOM est en train d’agir comme le nouveau souverain d’Haïti! 

On s’en doutait. Cette énième gifle était prévisible vue l’opacité et le déficit de cohérence des oppositions depuis la fin des années 90. Leur incapacité de se regrouper derrière des projets viables. Même pour déstabiliser les Gouvernements, elles n’arrivent  pas à s’entendre. Au couronnement de tout ça, c’est l’histoire qui se répète.

Le pays est en passe de plonger tout droit vers une catastrophe. Vers un problème de leadership criant. Les décisions qui étaient prises, initialement,  par une ou, tout au moins, deux personnes, vont être prises par sept dirigeants dont certains seront des figurants (puisque le pouvoir de décision réel est l’apanage des groupes qu’ils représentent). Des temps records pour trancher sur tout dans un pays placé sous respiration artificielle. 

On a vendu notre droit d’aînesse. On n’a plus le droit de choisir de par nous-mêmes.  Les politiciens qui dénonçaient le choix du Gouvernement d’Ariel de demander de l’aide internationale acceptent volontiers de s’embarquer dans cette opération suicidaire. Ils se comportent  comme des chômeurs qui cherchent des opportunités. Comme de potentiels employés de la CARICOM qui acceptent un emploi sur conditionnement malgré les risques plausibles et imminents.

Pourquoi des structures et acteurs ayant proposé et défendu des projets plus adaptés ont-ils accepté de faire ce compromis? Qu’est-ce qui empêche les acteurs de rester plus près de la logique constitutionnelle? Pourquoi faut-il diriger de concert avec un Gouvernement qui a sciemment refusé le dialogue et qui a été renversé? Notre humiliation est profonde. L’avidité de nos politiciens, le sous-développement de nos élites, la méchanceté des uns et des autres ne nous ont pas donné d’autres choix que d’accepter cet affront de trop.

Et si nous nous revenons au Conseil Présidentiel, pourquoi imposer à un pays en détresse économique où la population souffre de famine et de misères de toutes sortes une telle formule budgétivore? Pourquoi des « soit disant » patriotes se sont-ils embarqués dans une telle démarche? Quelle chance a le pays de réussir cette transition aussi controversée? Quel espoir pour la nation de pouvoir enfin respirer après trois ans  d’insécurité chronique?

C’est une évidence qu’on est mal embarqué. Que cette classe politique a tout prouvé: Son amateurisme, sa cupidité, son apatridie, etc. Ce modèle original de Gouvernance inclusive interpelle et nous sommes curieux de voir la suite. 

Daniel SÉVÈRE 

danielsevere1984@gmail.com

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