ONU : Haïti fait abstention à une Résolution sur la protection des civils et le respect des obligations humanitaires à Gaza
3 min readDepuis le 7 octobre dernier, une attaque lancée contre l’État hébreux d’Israël par le Hamas a relancé un conflit initié depuis 1948, à la création de l’État d’Israël. Les réactions d’Israël, immédiates et disproportionnées, avec une série de bombardements, ont intensifié la crise humanitaire dans la bande de Gaza. Pas plus tard que cette semaine, l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté une Résolution appelant à une trêve humanitaire. Pour sa part, Haïti a fait abstention à cette Résolution alors que bien avant, elle avait appelé à freiner l’escalade…
C’est au cours du deuxième jour d’une session d’urgence de l’Assemblée générale sur la crise israélo-palestinienne que le vote s’est déroulé cette semaine, alors que la guerre persiste entre les deux pays. Dans l’impasse notamment face au soutien des États-Unis, le Conseil de Sécurité ne peut pas intervenir alors que la ville de Gaza se retrouve assiégée. Lors de cette Résolution, 120 États ont voté en faveur, 14 contre, dont les États-Unis d’Amérique, l’État hébreux d’Israël lui-même, l’Autriche, le Guatemala ou encore le Paraguay, et 45 pays se sont abstenus, dont Haïti qui pourtant, avait appelé à « freiner l’escalade afin d’éviter un embrasement de toute la région ».
Lors de cette réunion du Conseil, les 193 États membres, contrairement au Conseil de Sécurité, disposaient chacun d’un droit de vote, sans aucun véto. Cependant, cette Résolution n’avait rien de contraignant, cependant, elle garde une valeur symbolique forte. Lors de sa prise de parole au nom du groupe des 22 pays arabes, Mahmoud Daifallah Hmoud, ambassadeur de la Jordanie, pays auteur de la Résolution, a fait l’éloge de cette dernière. « Alors que nous sommes témoins d’une invasion terrestre d’Israël au moment où nous parlons, et en l’absence d’action déterminée du Conseil de Sécurité, la Résolution a un objectif simple mais vital, en ligne avec la raison d’être des Nations Unies : la paix », a-t-il déclaré.
Le RNDDH écrit au Gouvernement haïtien
Après le vote d’abstention de la République d’Haïti à l’Assemblée Générale, le Réseau National de Défense des Droits Humains a envoyé une lettre ouverte au Premier Ministre Ariel Henry, lui demandant de reconnaître que « ce sont des crimes de guerre et des violations massives des droits humains qui sont perpétrés par l’État d’Israël, au nom de son devoir à la riposte ». « Le monde entier doit agir pour mettre fin à cette effusion de sang, appeler à un cessez-le-feu immédiat et au respect des droits humains et de la dignité des personnes, et demander des comptes aux auteurs des crimes internationaux », a écrit le RNDDH au chef du Gouvernement.
L’organisation de défense des droits humains a demandé au Gouvernement de dénoncer « l’attaque israélienne en cours sur Gaza, les crimes de guerre et les violations du droit international commis, d’appeler à un cessez-le-feu immédiat et de prendre des mesures concrètes pour assurer la protection du peuple palestinien contre les attaques indiscriminées d’Israël ».
Le RNDDH a exigé « une enquête indépendante sur les crimes commis dans le contexte de la Palestine et d’Israël, demande que les responsables rendent des comptes, et soutient sans équivoque et sans condition le travail du bureau du procureur de la CPI dans son enquête indépendante sur les crimes internationaux commis dans le cadre de la situation en Palestine ».
Clovesky André-Gérald PIERRE