2 décembre 2025

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Organiser les élections dans l’état actuel risque de plonger Haïti dans une crise politique plus profonde, estime Schultz Simpssie CAZIR


« Si l’on décide d’organiser des élections dans les conditions actuelles du pays, c’est-à-dire sans la conférence nationale, sans la réforme constitutionnelle et sans repenser le système électoral, Haïti risque de s’enliser davantage dans une crise politique pour les dix prochaines années », met en garde Schultz Simpssie CAZIR, secrétaire général de « Ansanm Pou Ayiti», lors de sa participation à l’émission « 45 Minit Pou Yon Envite » du journal Le Quotidien News présentée par Cluford Dubois, le 24 novembre 2025.

L’organisation des élections joue un rôle fondamental dans l’exercice démocratique d’une société. Les élections permettent de renouveler le personnel politique et d’assurer la vie démocratique d’un pays. Malheureusement, en Haïti, elles sont souvent entachées d’irrégularités et de fraudes, provoquant ainsi des crises postélectorales. C’est pourquoi Schultz Simpssie CAZIR estime qu’il est nécessaire de repenser la question électorale en Haïti. « Nous avons voté pour Aristide et Martelly, cela n’a pas fonctionné. Aujourd’hui, c’est notre société qui est malade. Par conséquent, nous devons la soigner. Nous devons apprendre à exercer le pouvoir différemment », affirme-t-il.


Le leader du parti « Ansanm Pou Ayiti » rappelle qu’en Haïti, un président voit fréquemment ses mains liées. « Quelqu’un qui devient sénateur entre dans un cycle de corruption sans précédent », déclare-t-il, insistant sur l’importance de changer ces pratiques avant d’aborder la question de l’organisation des élections.


Pour concrétiser cette nouvelle vision, les citoyens doivent en comprendre l’enjeu. Selon M. Cazir, vouloir organiser des élections aujourd’hui « sans la conférence nationale, sans la réforme constitutionnelle et sans repenser le système électoral, c’est risquer de plonger le pays encore davantage dans le chaos pour les dix prochaines années ».

L’échec du CPT

Il n’y a aucune possibilité que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) puisse rester au pouvoir au-delà du 7 février 2026, estime le chef du parti politique « Ansanm pou Ayiti », tout en soulignant que le CPT a échoué dans sa mission de rétablir la sécurité dans le pays ainsi que dans sa mission d’organiser la conférence nationale. « Le CPT a mis en place un CEP bancal, qui a lancé un processus électoral fragile, risquant de plonger le pays dans une crise politique aiguë », fait remarquer le leader politique.

Celui qui se considère comme un patriote a également déclaré que le gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé a manqué à sa mission. « Ce gouvernement s’est montré impuissant face à la crise sécuritaire à laquelle le pays est confronté », a-t-il noté, affirmant que ce gouvernement n’a pas sa place à la tête du pays.

Aujourd’hui, nous avons besoin d’une transition d’une durée d’un an, issue d’une conférence nationale. « C’est une période pour repenser Haïti », martèle-t-il, tout en refusant de soumettre une proposition de sortie de crise. « La meilleure option n’est pas de présenter une proposition sur la table des négociations, mais de promouvoir l’organisation de la conférence nationale », explique-t-il. « C’est dans cette conférence nationale que nous prendrons des décisions pour Haïti », ajoute M. Cazir.

Pour Haïti, ce qui importe aujourd’hui n’est ni l’organisation des élections ni la mise en place d’un gouvernement. « Le pays doit emprunter la voie de la stabilité, c’est cela le plus important », souligne l’homme politique.

« Une autre Haïti est possible »

Le secrétaire général du parti souhaite voir émerger une nouvelle société. « Notre combat aujourd’hui est de construire une société d’opportunités. Une société qui offre à chaque Haïtien la possibilité de réaliser ses rêves dans son pays », affirme-t-il. « Nous nous battons pour une société dans laquelle un Haïtien pourra obtenir du crédit pour créer son entreprise s’il a une bonne idée », ajoute-t-il.

La lutte de M. Cazir ne s’arrête pas là. « Nous voulons faire d’Haïti une terre de justice où la corruption et l’impunité ne seront plus considérées comme la norme », déclare-t-il. Selon lui, il n’est pas seul dans ce combat et s’adresse aux jeunes engagés à ses côtés : « De nombreux jeunes se battent avec nous. Je leur demande de poursuivre ce combat. Nous devons investir davantage d’énergie pour faire d’Haïti le pays dont nous avons tant rêvé et que nous méritons », conclut-il.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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