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Pays lock : l’administration de Jovenel Moïse à genoux devant la résistance de la population

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Depuis environ sept semaines, le pays vit une situation de blocage sans pareille dans son histoire. La plupart des activités fonctionnent au ralenti, et d’autres sont paralysées totalement dans presque toutes les communes du pays. Le secteur éducatif, après la première semaine de la réouverture des classes, n’arrive pas à réunir les élèves dans les établissements scolaires pour recevoir le pain de l’instruction. Aucun secteur n’est épargné de ce climat délétère qui s’installe dans le pays. On dirait que le pays n’a pas de gouvernement. On sombre dans l’anarchisme total.

Au menu du quotidien au cours de cette période dite lock, des mouvements de protestation dans les rues sont à constater à longueur de journée. Des centaines d’individus, certaines fois des milliers, défilent dans les rues pour continuer de réclamer la démission du chef de l’Etat, Jovenel Moise. Pas un jour sans une mobilisation programmée ou spontanée dans les rues. Des barricades sont érigées de façon permanente dans certaines zones du pays qui restent impénétrables depuis le début de ces mouvements. Tous les secteurs tentent de prendre la distance par rapport au pouvoir en place. La tête du président de la République est sans cesse demandée pour un retour à la normalité, à l’ordre et au calme.

Alors que l’administration Moise/Lapin annonce des mesures pour reprendre le contrôle de la situation dès le début de cette série en septembre, le climat ne fait que détériorer de jour en jour. Les paroles du chef de l’Etat comme celle de Jean Michel Lapin ne valent rien. Au contraire, à chaque sortie médiatique de ces deux têtes de l’Exécutif, le peuple est incité. En revanche, la mobilisation s’intensifie. La liberté de circulation n’est pas garantie même pour le président de la République et le premier ministre démissionnaire, voire les autres citoyens du pays. Les autorités se montrent impuissantes et dépassées par la situation.

Il est évident que l’administration de Jovenel Moise n’a pas la solution à la crise que traverse la République. Si elle l’avait, elle aurait déjà tout activé pour remettre les pendules à l’heure. Depuis le commencement de la crise, les 6, 7 et juillet 2018, le président Jovenel Moise ne fait que tâtonner pour essayer d’apporter une réponse appropriée à la crise. La démission de Jack Guy Lafontant n’a rien changé. La nomination de Jean Henry Céant avait donné un calme apparent. Son renvoi quelques mois plus tard par la majorité présidentielle à la Chambre basse a sacrifié la possibilité d’un dialogue avec l’aile dure de l’opposition. La nomination de Fritz William Michel a réveillé la population. Les dernières décisions de Jovenel Moise concernant les contrats juteux du secteur énergétiques et les franchises douanières ne calment pas la fureur de la population.

Le peuple est souverain. La voix du peuple est la voix de Dieu. Quand la table est desservie, il faut partir. Le président Jovenel Moise n’a plus une base populaire pour asseoir sa gouvernance. Tous les secteurs importants de la vie nationale se positionnent contre le dauphin de Joseph Michel Martelly, et ils ne veulent pas dialoguer avec lui non plus. Sa légitimité est mise à nu. Le président doit choisir de continuer à gouverner malgré tout au détriment de la population qui réclame son départ sans conditions ou de prendre la voie de la sagesse pour épargner le pays de cet abime sans profondeur qui l’attend.

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