Peu nombreux, des manifestants continuent d’exiger la démission de Jovenel Moïse
3 min readÀ l’appel de l’opposition réunie au sein de l’Alternative consensuelle, des manifestants ont foulé le macadam ce vendredi. Les manifestants, plus d’une centaine, ont profité de la présence en Haïti du numéro trois du Département d’État, David Hale, pour continuer d’exiger la démission du président Jovenel Moïse. Partie du carrefour de l’aéroport, rebaptisé carrefour de la résistance par l’opposition, la manifestation a arpenté la route de l’aéroport en direction de l’ambassade américaine à Tabarre.
Selon Me André Michel, l’un des fers de lance de l’opposition qui a lancé la manif de ce vendredi, il n’y a pas de cohabitation, encore moins de négociation possible avec Jovenel Moïse au pouvoir. « Les Américains nous demandent de former un gouvernement avec Jovenel Moïse. Nous réfutons cette proposition. Il faut écouter la voix du peuple, de tous les secteurs organisés, qui exigent la démission de Jovenel Moïse. Les Américains ne doivent pas s’entêter à supporter quelqu’un rejeté par la population, coupable de corruption et de violation des droits humains. On ne peut pas négocier avec Jovenel Moïse alors que 155 personnes sont assassinées durant les manifestations », a-t-il fait savoir, invitant les Américains à la raison.
Le sénateur des Nippes Nènel Cassy a expliqué que la manifestation de ce vendredi est un message clair envoyé aux États-Unis. « Avec nos amis des États-Unis nous voulons lutter ensemble contre le terrorisme, contre les crimes transnationaux, contre le trafic de la drogue, contre la corruption […]. En ce sens, il est impératif que les États-Unis entendent le cri du peuple haïtien qui les exhorte à ne pas être complices des crimes commis en Haïti par le régime de Jovenel Moïse. Il est temps pour les Américains d’accompagner les Haïtiens dans la lutte pour le changement », estime Nènel Cassy.
La manifestation de ce vendredi, comme celles des 10 et 18 novembre, n’a pas fait recette. Questionnés à cet effet, André Michel et Nènel Cassy ont préféré mettre l’accent sur le sens de la démarche et non l’affluence de participants. Pour André Michel, cette faible affluence ne pose aucun problème. « Après 8 semaines de mobilisation, c’est normal d’avoir une cassure ou un relâchement. Le plus important c’est que le peuple est avec nous, le combat continue. Nous portons les revendications de tous les Haïtiens », a-t-il soutenu.
Pour sa part, Nènel Cassy croit que l’important était d’envoyer un message. « Tout le monde peut constater l’adhésion du peuple haïtien à cette bataille. Ce n’est plus une question de la quantité de manifestants dans les rues. Ce qui est important c’est le message envoyé par la population. Aux Gonaïves, nous avons fait une démonstration de force. À Port-au-Prince nous avions voulu envoyer un message. Les deux activités ont réussi », analyse-t-il.
Les manifestants n’ont pas pu atteindre l’ambassade américaine comme ils le souhaitaient. Un dispositif de sécurité a été établi au niveau du Parc historique de la canne à sucre. Les agents du CIMO ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants dont certains lançaient des pierres. Au moins un véhicule a été incendié sur la route de l’aéroport où des pneus enflammés ont été également remarqués.
Source Le Nouvelliste Haiti