593 écoles privées et 56 écoles publiques sont contraintes de fermer leurs portes ou de se déplacer en vue d’échapper à la terreur des criminels armés, selon Antoine Augustin, ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle. Dépassé par les évènements, M. Augustin appelle à un cessez-le-feu auprès des artisans de la violence afin de faciliter la reprise des activités académiques dans les écoles à Port-au-Prince.
La fermeture des écoles risque d’avoir des conséquences psychologiques sur les enfants. « Les enfants vivent à présent sans loisir. Il n’y a plus de cinéma à Port-au-Prince. Et en plus, ils assistent à toutes sortes de violences. C’est dans cet environnement que vit notre jeunesse », a déploré M. Augustin au micro de la presse le 21 mars 2025. Il a souligné que cette situation aura sans doute des répercussions sur les enfants. « Ils auront des problèmes psychiques et des traumatismes qu’on pourrait qualifier d’une forme de souffrance humaine », a-t-il indiqué.
Il y a aujourd’hui une nécessité pour que les activités académiques reprennent à travers Port-au-Prince, affirme le professeur Augustin tout en demandant à celles et ceux qui sèment la terreur dans la capitale un cessez-le-feu afin de permettre aux enfants de retourner à l’école. « Il n’y a aucune autre voie possible qu’on peut donner à notre jeunesse, mis à part le chemin de l’école », a énoncé le sociologue Antoine Augustin.
Toutefois, pour compenser les heures de cours perdues à cause du climat d’insécurité qui bat son plein à Port-au-Prince, le titulaire du MENFP entend mettre sur pied des séances de cours de rattrapage.
« Il y a les gangsters à cravate et les bandits armés dans les quartiers populaires. Les gangsters à cravate, ce sont des opérateurs politiques, économiques et autres. En revanche, les bandits dans les quartiers populaires ont leurs cousins, leurs cousines dans les lycées et les écoles privées qui ferment leurs portes dans le centre-ville de Port-au-Prince », a expliqué M. Augustin. Ce dernier a souligné que cette situation d’insécurité impacte le système éducatif à tous les niveaux.
À en croire celui qui fait partie du pouvoir en place, le pays est ‘’désinstitutionnalisé’’, déshumanisé. Selon lui, il y a deux forces en présence sur le terrain. « Il y a un projet qui veut nous exterminer, nous déraciner et un projet visant à refaire le pays », a-t-il soutenu en soulignant par ailleurs que la crise actuelle a atteint sa phase terminale. « Nous sommes un pays en guerre », a-t-il martelé.
Le MENFP fait face à deux difficultés majeures, selon le ministre. « Il y a les problèmes conjoncturels liés aux revendications des professeurs, à savoir la question du salaire des professeurs, la fonctionnalité des écoles, la nomination des professeurs et les problèmes structurels, à savoir quelle éducation pour quelle société », a énuméré M. Augustin.
« Nous avons nommé environ 4000 enseignants. La carte du débit des enseignants est prête, nous sommes tout simplement en train d’attendre la Banque Nationale de Crédit (BNC) qui fait face aussi à ses propres difficultés », a dit M. Augustin en guise de réaction à certains problèmes précités.
La rédaction