Pour Ariel Henry, Haïti peut utiliser l’eau de la rivière Massacre dans le respect du Traité de 1929
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Lors de son allocution à la 78e Assemblée Générale des Nations Unies le 22 septembre 2023, le Premier ministre Ariel Henry a réaffirmé le droit souverain du peuple haïtien d’utiliser les ressources hydriques binationales, comme le fait la République Dominicaine et a revendiqué une répartition équitable des eaux de cette rivière ». Il a rappelé par ailleurs qu’Haïti est « un peuple généreux et solidaire qui croit au dialogue et à la possibilité de partager des ressources communes».
Alors que toutes les frontières haïtiano-dominicaines sont fermées sur ordre du Président Luis Abinader en signe de protestation contre la construction du canal sur la rivière Massacre par la société civile haïtienne, le chef de la Primature, Ariel Henry, à la tribune des Nations Unies, se contente de jouer la carte de l’apaisement tout en réaffirmant « le droit souverain du peuple haïtien d’utiliser les ressources hydriques binationales comme le fait la République Dominicaine en revendiquant une répartition équitable des eaux de cette rivière ».
La situation de tension existant entre les deux pays de l’île autour de la construction du canal sur la rivière Massacre par les Haïtiens crée un « malaise inutile », estime le Dr Henry. « Haïti n’est en guerre avec personne. Les Haïtiens sont un peuple généreux et solidaire qui croit au dialogue et à la possibilité de partager des ressources communes », a-t-il souligné.
La carte de l’apaisement : la voie du dialogue
Dans les relations internationales, le moyen privilégié par plus d’un pour résoudre les conflits entre deux États ou deux pays prend souvent en compte la voie du dialogue. Et cela n’est pas différent pour celui qui dirige le pays avec un Exécutif monocéphale depuis 2 ans. « Le peuple haïtien choisit la voie du dialogue et de la négociation pour régler pacifiquement le différend dans le respect des instruments juridiques internationaux déjà signés de bonne foi entre les deux États en 1929 et en 2021 », a indiqué M. Henry lors de son intervention.
Par ailleurs, il a rappelé que « la violence entre pays frères ne peut laisser que des regrets ». Ainsi soutient-il que « la rivière Massacre, une trop grande scène de frictions historiques et actuelles entre la République d’Haïti et la République Dominicaine, nous invite à faire de notre mieux pour ne pas réveiller les vieux démons, ressusciter d’anciennes blessures ni en causer d’autres».
Sur le plan sécuritaire : les mots du Premier ministre Ariel Henry
À Port-au-Prince et dans certaines villes de province, le constat est sans appel: la violence des gangs armés continue de hanter le quotidien de la population. Les bandes armées tuent et pillent. Elles s’imposent en maîtres des lieux. Les gens fuient leur foyer. Laisser le pays est comme devenu aujourd’hui une nécessité pour plus d’un. L’exode massif des Haïtiens vers d’autres pays ne cesse d’augmenter. Le Dr Ariel Henry est préoccupé par cet état de fait. « Je sollicite aujourd’hui, une fois de plus, du haut de cette tribune, d’aider les Haïtiens à demeurer chez eux », a-t-il soutenu en affirmant que les Haïtiens sont des milliers à chercher ailleurs un mieux-être et la tranquillité que leur terre natale ne leur offre plus, dans un monde où il existe de moins en moins des Eldorados à cause des aléas climatiques et des crises économiques récurrentes.
Selon le Chef de la Primature, la question sécuritaire demeure la plus grande priorité de son Gouvernement, la circulation des armes à feu, les enlèvements contre rançon, les massacres constituent des préoccupations majeures de son administration. « Je demande à la communauté internationale d’agir vite », exhorte le neurochirurgien, rappelant que dans l’histoire, Haïti représente une figure emblématique de liberté et de solidarité. « Haïti a toujours répondu présent pour venir en aide à des peuples frères dans leurs luttes légitime pour la liberté et l’autodétermination […]», rappelle-t-il. « Je sollicite cet appui, cette solidarité fraternelle afin de nous aider à tourner cette page sombre», conclut le Dr Henry.
Jackson Junior RINVIL
