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Pour les 179 ans d’indépendance de la République Dominicaine, Abinader indique qu’il n’y a pas de solution dominicaine aux problèmes d’Haïti

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Ce lundi 27 février 2023 marquait les 179 ans de la restauration de l’indépendance de la République Dominicaine après deux décennies passées sous la tutelle de l’État d’Haïti. 179 ans après les évènements de 1844, entre la République Dominicaine et Haïti, existe une forme de relation Nord-Sud entre les deux pays du Sud. Luis Abinader a profité de cette circonstance pour défendre sa politique vis-à-vis d’Haïti.

Depuis cette dernière décennie, entre les deux Républiques de l’Île d’Hispaniola, existe une relation des moins courtoises. Sur fond de déportations massives de migrants haïtiens ou de construction de murs frontaliers du coté dominicain, les deux pays s’apprêtent à devoir vivre une crise diplomatique, malgré l’absence de réponses côté haïtien. Dans son allocution par devant l’Assemblée Nationale dominicaine ce 27 février 2023, le Président dominicain qui souhaiterait se faire réélire en 2024 a saisi l’occasion pour rappeler que sa politique ne va pas s’adoucir à l’égard d’Haïti.  

Luis Abinader ne semble pas décidé à intervenir afin de proposer des solutions à la crise haïtienne. Les intérêts dominicains sont ses seules préoccupations. « Il n’y a pas et il n’y aura pas de solution dominicaine aux problèmes d’Haïti », a-t-il déclaré ce lundi devant l’Assemblée Nationale dominicaine.

De son côté, le Premier Ministre Ariel Henry n’a pas raté l’occasion de transmettre ses vœux à la République voisine. « Au nom du peuple haïtien et du Gouvernement de la République, j’adresse mes vœux de progrès à la République Dominicaine, la nation sœur, à l’occasion des 179 ans de son indépendance. Puisse-t-elle continuer à prospérer dans la paix, la justice et la bienveillance fraternelle », a-t-il déclaré sur Twitter ce 27 février.

Les déportations massives se poursuivent

« Au cours de cette dernière année, 171 000 expulsions ont été effectuées contre 85 000 en 2021, ce qui représente une augmentation de 102 %. En 2019, les déportations étaient de 67 400 et pour mettre les données en perspective, en 2011, il y en avait 8 636 », a fait savoir le Président Luis Abinader dans son discours. Selon lui, son Gouvernement est le premier à avoir fait ce qu’il considère comme un exploit. « Jamais auparavant un Gouvernement n’a autant fait pour protéger l’intégrité territoriale de la République Dominicaine le long de sa frontière, ni fait preuve d’autant de fermeté dans notre politique d’immigration, conforme aux droits de l’Homme, mais sans hésitation quant à son application ». 54 kilomètres de murs frontaliers ont déjà été érigés en 2022 entre les deux pays, et la fin des travaux est prévue pour mai 2023.

« Je tiens à préciser que notre politique d’immigration est définie uniquement par le Gouvernement dominicain et nous l’exécuterons toujours pour défendre notre souveraineté », a-t-il ajouté, selon  l’AFP.

Si la République Dominicaine rapatrie les Haïtiens qui passent de façon irrégulière, ses ressortissants ne subissent pas moins le même sort quand ils essayent de traverser d’autres frontières. En effet, ce  3 mars, les garde-côtes américains ont annoncé le rapatriement de 26 migrants dominicains et de 61 Haïtiens qui tentaient d’atteindre une île portoricaine. Au total, du 1er octobre 2022 au 28 février 2023, les garde-côtes américains ont arrêté pas moins de 462 Dominicains et 98 Haïtiens dans les eaux portoricaines.

Clovesky André-Gérald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com 

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