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« Le Serment des Aradas » de Jean-Claude Martineau, en vedette dans un webinaire de l’Université Quisqueya

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Ce jeudi 2 mars, l’Université Quisqueya a organisé un webinaire autour de l’ouvrage du célèbre parolier et conteur haïtien Jean-Claude Martineau : «Le Serment des Aradas». Plusieurs intervenants,  dont Raymond Jeanty, le traducteur de l’œuvre, ont  participé à cet évènement. L’auteur lui-même, populairement connu sous le patronyme de Koralen, était au rendez-vous depuis Montréal pour discuter autour de cette œuvre fabuleuse qui est considérée comme la mémoire de l’histoire d’Haïti.

Préalablement publié dans la langue de Shakespeare en 2015, ce roman a eu un grand succès auprès de la communauté anglophone. Pour reprendre la modératrice du webinaire, Darline Alexis,  il était inadmissible que les écoliers, étudiants et la communauté haïtienne en général ne puissent pas profiter de cet ouvrage. Ainsi, l’Université Quisqueya et Le Nouvelliste se sont mis ensemble pour faire traduire en français l’œuvre afin de la rendre accessible au public local. « Le Serment des Aradas » a été publié en mai 2022 en Haïti par PressUniQ, le service d’édition de l’Université Quisqueya, dirigé par Dr Alain Sauval. Cet ouvrage d’environ 300 pages met à l’honneur les anciens esclaves de la colonie et les héros et héroïnes de l’indépendance haïtienne.

« Le Serment des Aradas » est une œuvre magistrale qui raconte l’histoire d’Haïti sous un jour particulier. Cette œuvre raconte l’histoire et les douleurs des anciens esclaves noirs à l’époque coloniale. Cet ouvrage raconte les péripéties des ancêtres, des tribus d’Afrique à la colonie de Saint-Domingue. Jean-Claude Martineau en bon conteur a trouvé la meilleure manière de raconter l’histoire de son pays, en plein 21e siècle. D’ailleurs, ce récit envoûtant contient des personnages historiques familiers comme Henry Christophe, Toussaint Louverture ou encore Jean-Jacques Dessalines. L’encre singulière de Jean-Claude Martineau et le ton qu’il donne à sa plume font de cette œuvre une merveille.

Jean-Claude Martineau se passe de présentation. En effet, il est inutile de s’attarder sur des présentations de Koralen, cet artiste pluridisciplinaire qui a longtemps enrichi le milieu culturel haïtien, à travers ses œuvres littéraires, sa poésie, ses compositions, sa musique, ses contes, pour n’énumérer que ceux-là. Le Président de l’Association des Professeurs de Français en Haïti (APROFH) Etienne Oremil, a été le premier à intervenir sur « Le Serment des Aradas ».  Ce dernier a fait une présentation des principaux personnages du roman. « C’est un livre qui a trop tardé à être accessible pour la communauté francophone. Les personnages peuvent inspirer les jeunes d’aujourd’hui, en termes de sagesse, de curiosité intellectuelle ou encore de dévouement pour la cause de leur communauté », a  soutenu Etienne Oremil.

« À travers cet ouvrage historique, Koralen entreprend une reconstruction historique de l’avènement de la révolution anti-esclavagiste. Koralen dans un récit bien ficelé raconte Haïti à l’époque coloniale. J’ai eu la surprise de rencontrer dans ce roman, un chef révolutionnaire dont on parle très peu dans nos livres d’histoire, Lamour Dérance. Je recommande vivement ce roman, même à ceux qui disent ne pas aimer la lecture », conclut le professeur.

Le traducteur de l’œuvre en français, Raymond Jeanty, s’est exprimé via un texte écrit, car il ne pouvait pas participer physiquement à la discussion. Il n’a pas manqué de mentionner le coup de foudre qu’il a eu pour ce texte de Koralen et l’expérience incroyable d’apporter sa propre contribution à cette œuvre.

La discussion allait bon train. Koralen s’est exprimé à son tour sur son roman en revenant sur les raisons qui l’ont motivé à l’écrire. La première raison était le besoin de dire la vérité aux étrangers. D’ailleurs, l’auteur confie que l’histoire n’était pas écrite pour les Haïtiens, ce qui explique le choix de l’anglais comme vecteur pour faire passer le message. « Beaucoup d’Haïtiens connaissent l’histoire aussi bien ou encore mieux que moi. Je voulais que d’autres nations lient connaissance avec notre histoire », confie l’auteur. Koralen souligne également l’importance de la mémoire dans la transmission des valeurs, des connaissances et de la culture d’une génération à une autre. « La transmission de l’histoire est importante et le plus important est de ne jamais permettre aux étrangers de la raconter à votre place », soutient Koralen.

« Le serment des Aradas » est en effet, la mémoire des ancêtres. D’ailleurs, l’encre de Jean-Claude Martineau raconte l’histoire d’Haïti en commençant par ses racines. Cette œuvre se veut le miroir de la vérité de l’histoire haïtienne, le reflet de la vraie identité du peuple haïtien et permet de déconstruire de nombreux mythes négatifs comme le populaire adage « Depi nan ginen nèg rayi nèg ». Jean-Claude Martineau a laissé un superbe héritage pour les générations futures. Entre-temps, les lecteurs attendent impatiemment une version créole de cet ouvrage et pourquoi pas une adaptation cinématographique de l’œuvre.

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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