Pourquoi le FBI n’avait pas vu venir l’ouragan Trump ?(Point de Vue)
6 min readÊtre candidat à la présidence aux États-Unis, ce devrait être un parcours de combattant. En vacances à Cuba, en 2008, je discutais avec un groupe de Canadiens sur le futur du candidat Obama lors de sa première élection. Je me souviens très bien de leur avoir tenu ce discours : « Vu l’aura, le verbe et le charisme du personnage, il est déjà élu. Pourquoi? Parce que rien ne pourra l’arrêter. Du fait, qu’aux USA, une fois votre candidature connue, vos adversaires paient tous les détectives privés de la place pour cibler au microscope tous les recoins les plus intimes de votre passé. Ils cherchent à connaître même la couleur de ton premier caleçon. N’oubliez pas, cependant, les loupes du FBI – Federal Bureau of Investigation -. Rien n’est laissé au hasard. Donc, si à date, on laisse voguer la galère de Barack, sans une égratignure, sans un scandale, c’est qu’il était déjà né président. Son élection ne serait qu’une formalité ».
Tout ce détour ramène à une seule et unique question : Comment Donald Trump, « ce menteur pathologique,» dont la capacité à « ressentir le spectre complet des émotions humaines a été détruite par son père*1 », a pu passer à travers les mailles de tous ces filets?
Sommes-nous obligés de répéter avec Honoré de Balzac que : « Les lois sont des toiles d’araignées à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites ». Ce qui va suivre s’avèrera être la preuve de la clairvoyance de cet écrivain, le plus emblématique du roman français.
En réalité, plusieurs chauds dossiers ont été dévoilés sur le cas de ce président à la crinière orange. Aucun dirigeant dans le monde n’a hérité d’autant de livres écrits sur sa brève carrière de quatre ans que ce phénomène. Pas même Napoléon Bonaparte. Ne pouvant lire ce fleuve de documentations que charrie l’actualité, sur le téflon Donald, contentons-nous des enquêtes du journaliste franco-suisse Fabrizio Calvi, de Bob Woodward et d’autres, moins connus…
En affaires, Donald Trump avait le flair et son instinct demeurait son meilleur allié pour prendre des décisions stratégiques et cruciales. En
s’avisant de pratiquer la même technique en politique, il s’est royalement fourvoyé jusqu’à révoquer 38 de ses collaborateurs en 4 années de pouvoir.
Avec une éthique mafieuse, il fonctionne au quotidien selon la formule du donnant-donnant. Du coup, un retour d’ascenseur s’invite dans le décor et s’impose au moment opportun : C’est la familia. À la Maison Blanche, cette mentalité semble être sa norme, ou du moins, c’est ce qu’il croit. Vous rêvez du pouvoir, des titres, vous serez servi à souhait. Mais votre fidélité doit être incontestable, sinon un tweet vous surprendra, un de ces petits matins, que : « You are fired » – vous êtes viré -. Ceci explique cela : la loyauté, frisant la bassesse, de William Barr, ministre de la justice, de Mike Pompéo, secrétaire d’État, n’est nullement étrangère à cette attente désinvolte de leur président.
Avant toute chose, un ex-agent spécial dans les rangs du FBI, Myron Fuller, qui avait interrogé Trump, il y a de cela 40 ans (1980), a regretté vivement aujourd’hui, de n’avoir pas continué à enquêter sur lui. Il l’avait interrogé à l’époque à propos de la vente ou le rachat d’un hôtel, le « Fontaine Blue Hotel » de Miami Beach, propriété de la mafia.
Pour défendre son business, Trump embaucha de nombreux avocats, en l ’occurrence son homme de confiance et grand ami, Michael Cohen. Mais parmi eux figurait un truculent homme de loi, de la mafia, du nom de Roy Cohn qui devint plus tard son mentor et son maître à penser.
Ce dernier lui inculqua les six règles d’or pour survivre dans le monde des combines : « Ne jamais s’excuser – Nier – toujours nier – Attaquer – Attaquer et contre-attaquer ». C’est cet instinct animal du tueur qui lui a permis de cheminer dans le milieu des affaires. Tout le monde le craignait et marchait sur des œufs à ses côtés. Cette procédure lui seyait bien. Cependant, en politique, c’est une autre histoire. Ses tweets demeurent une arme redoutable pour faire trembler le monde, autant dans le bon que dans le mauvais sens.
Un certain Ronald Fino, un informateur du FBI et fils de mafioso, confirme les alliances de Trump avec la sangsue. La mafia avait un pied dans le casino de Trump, à Atlantic City, grâce au syndicat. La Trump Tower a été construite avec le concours de la mafia. Jeff Stein, journaliste d’investigation, maintient que Trump devait être un indicateur du FBI. « En ayant un poker sous le coude », nous pouvons commencer à comprendre pourquoi tout son entourage a effectué un tour en prison, sauf lui.
Un très grand chef de la mafia russe, David Bogatin, établi aux États-Unis en 1980, pour affaires, est allé voir Trump. Pour blanchir sa masse d’argent, il acheta 5 appartements cash de la Trump Tower. Quand il les vendit plus tard, il a reçu de l’argent plus blanc que blanc. En dernier décompte, et en fermant les yeux, Donald a facilité 1300 transactions de « vente » des appartements de la Trump Tower de New-York.
Après la chute de l’Union Soviétique, Vyasheslav Yvankov, une figure mythique du crime organisé russe, était recherché par toutes les polices du monde, le FBI, le Scotland Yard… Il était en mission aux USA pour réorganiser la mafia russophone. Où était sa planque? Ne cherchez pas trop loin! On l’a cueilli à Brooklyn, mais auparavant, il était au frais au Trump Tower en plein Manhattan. Mentionnons en passant, selon les enquêtes, que la mafia en Russie est une branche du SVR, le service secret soviétique, anciennement le KGB.
Après son divorce avec Ivana, Donald faisait la fête avec Jeff Epstein et ses amis. Où se trouve présentement ce sulfureux personnage. Vous connaissez son roman, sa chute et sa fin!
Avec une dette de 4 milliards de dollars, aucune banque occidentale ne voulait rien savoir de Trump. Finalement, selon les enquêtes, les Russes sont venus à sa rescousse en inventant la société Bayrock, « pour sauver le golden Boy ».
Un certain Felix Sater, un agent immobilier débonnaire, fut nommé à la tête de cette société de financement. Et ce Sater se révéla être un ami d’enfance de Michael Cohen, l’avocat et fidèle ami de Trump. Ce dernier avait pour tâche de pousser le projet de la construction d’un Trump Tower à Moscou fin 2013. Un appartement a même été offert à Vladimir Poutine au dernier étage de ce complexe. Mais la candidature de Trump à la présidence en 2015 a tout chambardé.
Toutefois, Michael Cohen a été arrêté pendant le mandat de Trump sous l’ordre de Robert Mueller, pour outrage au tribunal, parce qu’il ne voulait pas mouiller les doigts de son ami-président, dans l’ingérence des Russes, lors de la campagne électorale de 2016.
Et en fin de compte, l’ancien directeur du FBI, James Comey (2013-2017) compare Trump à un chef mafieux. Y en a tellement d’histoires abracadabrantes à énumérer sur le personnage qu’on peut faire le tour du monde 10 fois, sans parvenir à éplucher la moitié des chapîtres.
Alors, la grosse question : Trump, a-t-il muselé le FBI dont le mandat est de défendre l’intégrité des institutions américaines supportées par la Constitution? À vous lecteurs de tirer vos propres conclusions. Les faits sont là, les enquêtes sont là. Pour de plus amples connaissances, je vous invite à lire : « Un parrain à la Maison Blanche » de Fabrizio Calvi ». Veuillez voir aussi les vidéos : « Trump et la Mafia*2 » et « Trump face au FBI*3 ». Vous en aurez pour votre patience.
En tâtant ces documents, vous aurez sans nul doute, à vous interroger sur les valeurs que vos parents, la chrétienté et la société vous ont inculquées. Sont-elles de la même étoffe pour ces gens là? Le fait d’y penser seulement, vous apporte la triste conclusion : C’est non! Devant ces chevaliers aux longues jambes, la corruption, chez-nous, n’est qu’une petite promenade matinale à la messe de 4 :00!
Néanmoins, l’Amérique l’a échappé belle. L’éthique mafieuse est allergique à la démocratie. Verrouillez, une fois pour toutes, les portes du 1600 de la Pennsylvania Avenue, à double tour. Un deuxième essai serait en gestation.
Max Dorismond
NOTE
1 – Too Much and Never Enough (Trop et jamais assez), de Mary L. Trump (éd Albin Michel)
2 – Trump et la Mafia :
3 – Trump face au FBI : https://youtu.be/diUgG7kTvM0