Prendre des mesures concrètes pour résoudre la crise haïtienne, demande Défenseurs Plus au CPT
3 min readDepuis l’éclatement de la vague de violence le 29 février dernier, la situation des droits humains en Haïti continue de détériorer. En effet, les gangs armés commettent leurs exactions en toute impunité. Face à ce constat alarmant, le Collectif Défenseurs Plus exhorte le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à entamer en urgence des actions concrètes, pouvant aboutir à une solution à la crise sans précédent.
Le Collectif Défenseurs Plus dénonce avec la plus grande vigueur les cas d’assassinats, dont les deux missionnaires évangéliques américains assassinés à Lizon, dans la commune de Croix-des-Bouquets, le 23 mai dernier. « Les exactions et les violations graves des droits fondamentaux du peuple haïtien se poursuivent en toute impunité », déplore l’organisme. Il signale également les cas d’enlèvements suivis de séquestrations contre rançons, ainsi que les attaques perpétrées à l’encontre des bâtiments publics, dont ceux de la Police Nationale d’Haïti. « Les groupes armés adoptent de nouvelles stratégies, comme la destruction des infrastructures publiques, et ont pris le contrôle de nouveaux territoires, dont Gressier et Thomazeau », précise le Collectif.
Selon l’organisme de défense des droits humains, l’inaction des nouveaux dirigeants ne fait qu’empirer la crise humanitaire et sécuritaire du pays, laissant la population dans un état d’extrêmes vulnérabilités et de violations flagrantes des droits humains. D’après les chiffres alarmants avancés par cette structure, au cours des cinq premiers mois de l’année, plus de 5 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. L’insécurité généralisée a provoqué environ 2 700 cas d’assassinats, et 400 mille personnes sans logement.
Dans un document publié ce 31 mai 2024, le Collectif Défenseurs dit prendre acte de la désignation du nouveau Premier ministre, Garry Conille à la tête du CPT. Cependant, la structure formule des recommandations aux nouveaux dirigeants, notamment la restauration de l’autorité de l’État et l’amélioration des conditions sécuritaires du pays, des mesures pour favoriser la croissance économique, la mise en place d’un gouvernement pour l’organisation des élections crédibles dans un délai raisonnable, entre autres.
« Il y a au moins quatre cent mille personnes sans logement qui doivent trouver l’accompagnement du gouvernement haïtien pour se loger dignement. Les cinq millions de personnes qui meurent de faim doivent pouvoir se nourrir au nom du droit à l’alimentation garanti par les lois haïtiennes et les conventions internationalement reconnues. De plus, les hôpitaux doivent reprendre leur fonctionnement en toute quiétude afin de prodiguer des soins nécessaires aux malades. Il est également crucial que les nouveaux dirigeants du pays coordonnent une réponse humanitaire efficace et gèrent les aides internationales ainsi que le budget de la République de façon transparente, efficiente et efficace », souligne ladite organisation.
Ainsi, le collectif appelle à un soutien actif aux initiatives de protection des droits humains, à la réparation des victimes de violences armées et à la mise en place de mesures contre l’impunité et la corruption au sein de l’État.Toutefois, il exige le fonctionnement des parquets et des tribunaux du pays afin que les responsables de crimes et de violations des droits humains soient traduits en justice.
Marie-Alla Clerville