Produits pétroliers : « les pertes ont déjà atteint la barre des 16 milliards de gourdes »
3 min readLe constat est patent. La situation de l’économie haïtienne est alarmante. Et, tous les secteurs sont en decrescendo suites aux troubles politiques qui prévalent dans le pays depuis quelque temps. À preuve, les pertes des produits pétroliers ont déjà atteint le pic de 16 milliards de gourdes, selon Ronald Gray Décembre.
Au cours de ce point de presse du lundi 17 juin, le ministre démissionnaire de l’Économie et des Finances (MEF), Ronald Gray Décembre a fait d’énormes révélations concernant les pertes déjà enregistrées dans l’administration publique des suites aux évènements socio-politiques qui ont des conséquences néfastes sur les finances publiques.
D’après le grand argentier de la République, pour ce mois de juin, 80 milliards de gourdes devraient être déjà collectées selon les prévisions qui ont été faites, mais en raison des mouvements populeux effectués par la population ajoutée aux journées de grèves enregistrées au sein des deux institutions chargées de collecter des taxes, seulement 45, 2 milliards de gourdes ont été recueillies. Ce qui a déjà causé à l’Etat un manque à gagner évalué à plus de 35 milliards de gourdes sans compter les pertes de ressources pétrolières.
Pour ce qui est des produits pétroliers, Ronald Décembre a informé que l’État à un manque à gagner de l’ordre de 16 milliards de gourdes. Cette perte a notamment été accumulée le fait que sur chaque gallon de carburant vendu sur le marché, l’Etat rembourse aux compagnies pétrolières 89 gourdes sur la gazoline et 71 gourdes sur le diesel, a-t-il expliqué.
En outre, toujours dans ses déclarations, pour tenir le prix à la pompe, l’État fait une autre perte de huit milliards de gourdes d’environ. Une situation qui, selon ses propos, est très préoccupante en termes de finances publiques vu que les compagnies pétrolières doivent toujours trouver de l’argent pour continuer à approvisionner le marché.
Toutefois, Ronald Décembre estime que les troubles sociopolitiques répétitives dans le pays qui paralysent le fonctionnement de l’administration publique mettent l’État dans l’impossibilité de restituer cet argent aux compagnies pétrolières dans l’immédiat. A cet effet, un compromis a été trouvé entre ces deux parties pour permettre à ce que ce produit soit toujours disponible sur le territoire, a-t-il poursuivi.
À souligner qu’en dépit de la libéralisation du marché , on a constaté qu’au début de cette année qu’une certaine rareté de carburant dans le pays. Selon des responsables des compagnies pétrolières, ce problème était dû à cause que l’État ne remboursait pas ses dettes accumulées dans la subvention des prix des produits pétroliers. Aux dires de M. Décembre faisant croire que l’Etat est aujourd’hui dans l’incapacité de restituer de l’argent aux compagnies pétrolières dans l’immédiat vu des pertes connues, le pays ne risquerait-il pas d’avoir une prochaine rareté de carburant ?
Peterson Jean Gilles
Source : Le National