mar. Déc 24th, 2024

Le Quotidien News

L'actualité en continue

Prolongation de la suspension du déploiement des policiers kenyans en Haïti par la Haute Cour de justice kényane !

4 min read

Le déploiement d’une force internationale spécialisée en Haïti est toujours dans l’impasse malgré le feu vert de l’ONU. La Haute Cour de justice kényane a prolongé le 24 octobre 2023 la suspension du déploiement des policiers kényans en Haïti en attendant une nouvelle audience prévue ce 9 novembre.

En dépit de l’approbation du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le déploiement d’une force internationale spécialisée en Haïti, rien n’est encore garanti du côté du Kenya. Des doutes et des hésitations dominent l’opinion publique au Kenya en ce qui concerne la nécessité du déploiement des policiers kényans en Haïti. À preuve, la Haute Cour de la justice kenyane a prolongé la suspension du déploiement des policiers kenyans en Haïti. Cette décision a été prise peu après que le parti kenyan d’opposition, Thirdway Alliance, a saisi la justice pour s’opposer à un éventuel déploiement des policiers kenyans en Haïti, qui, selon lui, est anticonstitutionnel.

Discorde entre l’avocat des plaignants et le procureur général sur la question !

Selon l’avocat des plaignants, Charles Mitenga, les autorités du Kenya essayent de faire passer du temps pour mieux s’imposer parce que les autorités de la police, de l’Intérieur et le rapporteur de l’Assemblée nationale ne sont pas rendues leurs remarques contrairement à l’avocat des plaignants et au procureur général. « Les ordres de la Cour ne sont pas suivis. À l’heure où nous parlons, 200 policiers kenyans se trouvent en Haïti en reconnaissance. Certains s’entraînent même là-bas. L’autre partie se comporte comme s’il n’y avait pas d’ordre de la Cour », déclare l’avocat des plaignants.

Pour le procureur général, Emmanuel Bitta, ce sujet ne relève pas de la justice, mais du Parlement. Il précise que « la prolongation de la suspension risque de poser un problème de juridiction, car la Cour et le Parlement vont se marcher sur les pieds ». «  Nous pensons que, selon la Constitution, le Parlement reste la première instance », a-t-il poursuivi devant les journalistes. 

Alors qu’une nouvelle audience est prévue pour le 9 novembre 2023, le juge Enock Mwita, entre-temps, maintient sa position en ce qui concerne la suspension du déploiement des policiers kenyans en Haïti. « Cette Cour a été saisie du dossier bien avant toute autre juridiction. Cela n’aurait aucun sens qu’elle se mette de côté et suspende ses ordres. Alors, nous ne ferions qu’un exercice académique. C’est en tout cas mon point de vue », affirme-t-il.

Pourquoi cette réticence de la justice kényane concernant le déploiement d’une force internationale spécialisée en Haïti ?

Selon Ulysse Jean Chenet, les pays du continent africain ont un regard très positif sur Haïti. Et cela n’est pas différent pour le Kenya. « On reconnaît que le gouvernement du Kenya est proche des États-Unis. Le pouvoir en place du Kenya peut avoir des intérêts géopolitiques dans la question du déploiement d’une force multinationale en Haïti, mais il y a des nationalistes kenyans, la justice kenyane et le Parlement kenyan qui ont des éléments très attachés à Haïti, qui comprennent l’importance de l’histoire d’Haïti dans l’histoire de la race noire ainsi que dans l’histoire de l’Afrique en général», explique le Coordonnateur du Mouvement Point Final lors d’une interview accordée à Le Quotidien News ce samedi. « Ces personnes ont un regard très soutenu sur Haïti. En ce sens, elles sont obligées de se questionner sur le bien-fondé d’un éventuel déploiement des policiers kenyans en Haïti », a-t-il poursuivi.

Sur le plan géopolitique, ces personnes comprennent mieux la situation politique d’Haïti que les autorités haïtiennes elles-mêmes, dit-il. « Nous pensons en Haïti que la crise haïtienne est une crise interne alors qu’à travers le monde on considère en majeure partie que la crise haïtienne est externe en raison de l’implication de la communauté internationale», nuance-t-il en soulignant que sur le plan opérationnel cela ne va pas être une partie de plaisir pour une force multinationale de mener des opérations en Haïti pour éradiquer l’insécurité qui fait rage dans le pays.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

Laisser un commentaire