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Quel plan pour la PNH?

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La Police Nationale d’Haïti (PNH) ne communique pas officiellement le nombre d’agents encore au service de l’institution. Cette structure qui a remplacé l’armée démobilisée par le Président Aristide, se trouve présentement dans une mauvaise passe.

Ce corps armé est au bord de l’implosion. Des politiciens friands du pouvoir l’ont réduit à sa plus simple expression. Ils l’ont politisé et font de lui le marchepied des bandits.

Il est un secret de polichinelle que cette institution se vide de ses éléments. Beaucoup ont déjà rejoint les États-Unis via le programme humanitaire lancé en janvier 2023 par le Gouvernement américain. Personne ne sait exactement l’effectif de ceux qui sont en attente de leur email pour quitter le pays.

Toutes les conditions sont réunies pour que cette institution soit démantelée comme c’est le cas pour plusieurs autres. Depuis les incidents du 12 mars 2021, à Village de Dieu, les policiers n’arrêtent pas de se faire massacrer par les gangs armés soutenus par des clans non identifiés.  Ils sont assassinés comme des sauvages, et sans honneur. Ils sont les proies faciles des gangs armés.

Les récents événements doivent tous nous interpeller. Si l’on considère l’incendie des sous-commissariats de Portail Léogane et de Bon Repos, la totalité des structures policières détruites (commissariats,  postes et antennes) avoisine une trentaine. Quel projet dissimule le laxisme du haut commandement de la PNH?

Qu’est-ce que le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) est-il en train de mijoter? Pourquoi avons-nous l’impression stupide que les autorités se réjouissent que chaque commissariat et sous-commissariat tombe sous le contrôle des civils armés? Pourquoi avons-nous  l’impression que le banditisme est toléré par l’État ?

Quel que soit le plan, l’institution mérite d’être protégée. Pourquoi laisser aux gangs armés ternir l’image d’un si noble corps? Quand les gangs humilient des policiers, publient des vidéos en se réjouissant de l’occupation d’un poste de police ou de l’incendie d’un des véhicules blindés de la PNH, c’est à l’image, à la noblesse de l’institution qu’ils s’attaquent. Quand l’un des Caïds exhibe les images de son (ses) drone (s) montrant les faits et gestes de la police au centre-ville. Quand il profère des injures ignobles face policiers, ce n’est pas d’un agent qu’il s’agit, mais c’est de l’humiliation de l’institution.

Ce n’est pas parce que des éléments du corps n’inspirent pas confiance qu’on doit accuser toute l’institution. Ce n’est pas parce qu’on appelle à l’aide étrangère qu’on doit détruire ce corps. À ce rythme où nous sommes en train de progresser, nous finirons sous peu par complètement ruiner cette institution. Quel est le vrai projet qui cache derrière tout ça ?

Nous avons affaire à des anarchistes.  Des arrivistes qui sont en train de fragiliser toute une institution aux fins de garder le pouvoir. Au point qu’elle n’a même pas pu protéger le premier citoyen de la nation. Dieu seul sait ce que dissimule cette insouciance des autorités qui livrent le pays à une escalade de violences sans précédent. 

Daniel SÉVÈRE 

danielsevere1984@gmail.com

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