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Quelle probabilité pour que les élections se tiennent dans le pays?

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Tout porte à croire qu’on fonce tout droit vers une transition politique. La stabilité politique devant conduire à la tenue des prochaines joutes électorales n’est pas garantie dans le pays. Les acteurs sociopolitiques partagent tous cet avis. Seule, l’équipe au pouvoir et la communauté internationale y croient encore. Cependant, techniquement le moment n’est pas propice.

S’il faut noter que l’opposition n’a jamais permis que les élections se réalisent à temps, il est aussi important de souligner que le Président de la République n’a, à aucun moment, prouvé qu’il veut réellement convoquer la nation aux urnes. Il a toujours fustigé le Parlement dans lequel il avait pourtant la majorité dans les deux branches. Mais en réalité, il n’a pas su exploiter favorablement les circonstances, car à l’époque il n’était pas si autant décrié qu’il l’est maintenant. Il n’a pas renouvelé le premier tiers du Sénat. Il a fait monter contre lui la pression populaire en raison de sa volonté manifeste de ne pas honorer ses promesses, ni de tenir parole. Au fil du temps, il devient de plus en plus impopulaire et hypothèque du coup sa chance de renouveler le personnel politique.

Toutes les portes semblent déjà verrouillées. À moins de huit mois de la fin de son mandat selon l’opposition, il n’est mathématiquement pas possible qu’il y  ait des élections dans le pays

D’ailleurs, le Conseil Électoral Provisoire (CEP) en place vient de jeter l’éponge. Le Président sera-t-il capable de monter un nouveau CEP en un mois? Dans l’affirmative, les conseillers auront-ils le temps nécessaire pour mettre la machine en branle? Là encore, la tenue des nouveaux scrutins s’annonce irréalisable.

Dans le cas où la thèse du 7 février 2021 ne s’impose pas, Jovenel Moïse aura fort à faire pour relever ces défis. Les secteurs concernés qui doivent déléguer des membres au nouveau conseil se sont quasiment retranchés dans l’opposition exigeant, comme les politiques, le départ du chef de la nation. Seul un consensus concerté pouvait les stimuler. Là encore, le locataire du Palais national en déficit de légitimité, estime presque impossible de pouvoir discuter avec ces groupes. D’une façon ou d’une autre, le nœud gordien reste intact.

À ce tournant, l’on a le sentiment que le pays remonte le sens unique avec une triple possibilité: soit se faire écraser par des véhicules plus puissants, soit tué des innocents, soit se faire prendre par la police. Quelle que soit l’une ou l’autre possibilité, c’est nous qui devrons payer l’addition. M. le Président, est-il toujours possible de réaliser des élections libres, honnêtes, transparentes et démocratiques sous ton règne?

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