RANAMSA : la structure qui prend fait et cause pour les madan sara en Haïti
3 min readVictimes de discriminations et de violences, humiliées, des ‘’madan Sara’’ d’Haïti se regroupent au sein du Rasanbleman Nasyonal Madan Sara yo (RANAMSA) afin de défendre leurs droits. Mélita Pierre, la coordonnatrice nationale du RANAMSA, propose donc, à travers cette structure, du soutien financier, de l’assistance technique et de l’accompagnement légal à ces fameuses commerçantes.
Avec la naissance du Rasanbleman Nasyonal Madan Sara yo (RANAMSA), ‘’les madan sara’’ d’Haïti ne seront plus seules. « RANAMSA se range du côté des ‘’madan sara’’, et s’engage dans une lutte visant à leur accorder tout ce qui leur revient de droit », a déclaré Mélita Pierre, la coordonnatrice de RENAMSA. Il s’agit en effet, pour la titulaire de cette structure, d’entreprendre toute activité susceptible de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des propriétaires de petites entreprises notamment les ‘’madan sara’’.
Ainsi, le RANAMSA entend travailler à la mise en place d’une chambre de commerce du secteur informel (CKSE) en vue de fournir un encadrement et accorder du crédit aux ‘’madan sara’’, aux artisans et aux autres. De plus, cette structure compte mettre en œuvre un programme d’assistance légale consistant à conseiller et accompagner ces marchands et marchandes dans leurs démarches au niveau de la justice quand ils/elles sont en difficulté.
Des programmes de formation et d’intégration sociale, économique et culturel au profit des entrepreneures vulnérables particulièrement les femmes handicapées sont également prévus, a fait savoir Madame Pierre. Celle-ci ajoute que, via un programme d’éducation civique, le RENAMSA entend promouvoir la participation des madan sara à la vie politique du pays.
Par ailleurs, la coordonnatrice nationale du RENAMSA dénonce les discriminations dont sont l’objet ces commerçantes en dépit de leur supériorité numérique dans le monde commercial et dans le secteur informel en particulier. « Nous les madan sara, nous sommes majoritaires, par contre nous sommes tenues à l’écart. Nous sommes la vie, mais aussi nous sommes méprisées, humiliées », a confié Mélita Pierre. « Pourquoi les madans sara n’ont-elles pas accès au prêt ? », se questionne-t-elle.
Tout en déplorant le fait que des madan sara soient souvent victimes de violence en alors qu’elles vaquent à leurs activités commerciales, le RENAMSA appelle à la collaboration de plusieurs secteurs dont les acteurs de la chaine pénale en vue de les protéger et de leur rendre justice. « Nous allons travailler conjointement avec la Police Nationale d’Haïti, les avocats, les juges de paix pour défendre les madan sara », a expliqué Mélita Pierre.
Plus loin, le RANAMSA dit s’ouvrir aussi aux hommes évoluant dans ce secteur car, reconnait-il, de nos jours ces derniers entreprennent presque toutes les activités commerciales autrefois réservées aux femmes. « Rejoignez-nous messieurs afin de protéger les madan sara », a proposé la responsable qui met en avant les résultats obtenus par ces infatigables commerçantes. « Nos enfants deviennent des médecins, des ingénieurs », a-t-elle fait savoir.
La responsable du RENAMSA dit regretter, par ailleurs, le fait que les partis politiques ne s’intéressent à la cause des madan sara. « Les membres des partis politiques ne parlent pas des madans sara », a indiqué Melita Pierre avant de lancer une mise en garde aux candidats qui seront bientôt en quête de voix. « Sans les madan sara, il n’y aura pas d’élections dans le pays » a prévenu la coordonnatrice du RENAMSA.
Marc Andris Saint-Louis