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Haïti/Elections : Camille Chalmers dénonce la constitution du « Conseil Electoral Présidentiel »

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Le porte-parole du Pati Rasin Kan Pèp la, le socio-économiste Camille Chalmers indique que le nouveau Conseil Electoral Provisoire qu’il qualifie d’illégal et d’anticonstitutionnel, sera au service du président de la République, Jovenel Moise. « C’est un Conseil Electoral Présidentiel », a dénoncé le lundi 21 septembre 2020, Camille Chalmers qui confirme l’expulsion dudit parti, d’Anthonal Mortimé et de Guylande Mesadieu suite à la nomination de cette dernière à l’institution électorale. 

À l’instar des autres leaders politiques se réclamant de l’opposition à l’actuelle administration, Camille Chalmers, un des dirigeants du parti Rasin Kan Pèp la, dénonce la mise en place, dans les conditions inappropriées, du nouveau CEP. « C’est un conseil électoral présidentiel, un conseil électoral PHTK, un conseil électoral dont le mandat est de travailler au profit d’un individu, d’un clan, contre les intérêts nationaux », a-t-il confié. 

Selon le socio-économiste, il s’agit d’une gifle à la nation. « C’est un CEP illégal, anticonstitutionnel, qui trahit la tradition en ce qui a trait à la formation des CEP », regrette Camille Chalmers estimant que c’est un pas de plus vers un état délinquant, un état voyou qui ne respecte rien, qui menace l’existence de la nation. De plus, informe M. Chalmers, la constitution interdit de procéder à un référendum pour transformer la constitution contrairement au mandat qui a été donné aux 9 membres de ce nouveau CEP.

D’un autre côté, le directeur exécutif de la Plateforme de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), rappelle que l’indépendance de certains pouvoirs, c’est l’un des éléments fondamentaux garantis la constitution de 1987. « C’est la raison pour laquelle a été créé un  Conseil Electoral qui n’émane pas du Ministère de l’Intérieur ou de la Présidence comme ce fut le cas autrefois mais qui émane de la société, avec un niveau de légitimité susceptible de créer un climat de confiance permettant aux forces politiques de participer à la compétition électorale », explique M. Chalmers.

Camille Chalmers conteste la représentativité des conseillers électoraux

D’après le professeur, aucun des 9 conseillers n’est représentatif des secteurs qu’ils disent représenter au CEP. « L’Eglise Catholique n’est pas représentée, les Cultes Réformés ne sont pas représentés par de organes qui, traditionnellement participent aux concertations avec l’Etat », indique Camille Chalmers. Le porte-parole de Rasin Kan Pèp la ajoute que Guylande Mesadieu ne représente pas le secteur des Droits Humains. « Elle n’a pas été déléguée par la POHDH, ni par le RNDDH, encore moins par la JILAP, fait-il remarquer soulignant que ces organisations sont connues pour leur contribution dans la défense des droits humains, ces  20 et 30 dernières années.

Exclusion de Guyrlande Mesadieu et d’Anthonal Mortimé du Parti Rasin Kan Pèp la

Par ailleurs, M. Chalmers confirme l’expulsion par le comité central du Rasin Kan PèP, de deux défenseurs de droits humains  à savoir Guylande Mesadieu et Anthonal Mortimé. « Nous avons pris cette décision selon les procédures du parti, l’article 52 du statut du parti prévoit l’expulsion automatique d’un membre qui s’écarte de la ligne du parti », explique-t-il.  » Ils ont emprunté une voie totalement incompatible à la ligne politique du parti. Ils ont trahi la lutte des masses. Ils ont trahi tous les principes qui sont à la base des luttes démocratiques menées dans le pays depuis 1986 », enchaine Camille Chalmers dénonçant les défenseurs de droits humains comme étant des collaborateurs du PHTK dans son plan macabre. « C’est extrêmement grave, c’est inacceptable », déplore le socio-économiste.

Les différents secteurs doivent assumer leurs responsabilités

Le Parti ‘’Rasin Kan Pèp la’’ appelle tous les secteurs à lui emboiter le pas, en endossant leurs responsabilités. « Nous demandons à tous d’assumer leurs responsabilités, notamment les différents secteurs qui auraient dû être représentés au Conseil Electoral Provisoire pour protester contre cette « gifle », déclare Camille Chalmers soutenant  que ce CEP va davantage engloutir le pays en le conduisant à une situation de conflit, d’affrontement et d’ingouvernabilité encore plus terrible que celle qui prévaut actuellement. 

Dans la soirée du vendredi 18 septembre 2020, l’Exécutif, à travers le journal Le Moniteur, a rendu public les noms des 9 membres constituant le CEP. Appuyé par les autorités américaines, le pouvoir Tèt Kale semble mettre les bouchées doubles pour renouveler la Constitution du pays et organiser les élections dans des conditions jugées peu propices tant par des membres de partis politiques  que par des organismes de la société civile.

Marc Andris Saint-Louis

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