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RIGOLO

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             La chaleur de l’herbe était à son plus haut degré. Je transpirais au point d’être explosé sur ce gazon ras. Je bâillais à bouche ouverte le peu d’air que me contenait. J’avais envie de sauter pour franchir cet espace de torture, ou de pleurnicher pour implorer pitié à ma douleur. Cependant, je n’y pouvais rien, car je restais bouche bée et impuissant de mes capacités. Malgré cela, ils continuaient à me frapper au-delà de leurs forces pour d’extrême transversal. J’avais une peur de souris lorsqu’on me maltraitait ainsi. Pourtant malgré le déploiement réel de mon effort pour ne pas sangloter si désespérément, je ne pouvais que malhabilement constater les dégâts. Ils avaient cru que c’était la faute à eux-mêmes et m’avaient pris pour continuer mon sort horrible. J’étais tristement désemparé de ma volonté d’agir. Par contre, ils ne signalaient aucun signe de pitié douloureuse et continuaient leurs boulots.

 J’avais pris une frappe si forte, qui me répondait au fond de mes entrailles, jusqu’à atteindre cruellement ma vessie. À un moment donné, je croyais que j’allais mourir, mais je luttais pour reprendre ma forme. Ils me malmenaient tellement pendant longtemps au point qu’ils se fatiguaient de me frapper et ils avaient interrompu momentanément.

Ce temps était pour moi un temps de gloire, et j’avais réjoui à la dimension d’un détenu évadé. J’en profitais comme si c’était ces dernières heures que je restais à vivre. Semblerait que ces derniers moquaient de ma parfaite illusion ? Mais, qu’ai-je fait de mal ? Étais-je né pour cela ? Dès lors je touchais l’apogée même de ma détresse, car ils me frappaient encore et encore après la pause. Cette fois ci, c’était plus fort qu’avant et avec plus d’intelligence et de tactique juste pour qu’ils puissent aboutir à leurs secrètes destinations. L’un d’eux me lançait maladroitement par sa main droite. Étant dans l’air, je contemplais de mes yeux des lourds nuages. En retombant, j’avais peur de s’écraser en mille miettes, j’essayais de me retenir mais sans succès.

 Heureusement pour moi, un autre parmi eux me rattrapait, j’avais cru que c’était pour me sauver la vie, pourtant c’était pour me frapper à nouveau. J’avais entendu un bruit énorme qui veut s’en prendre à mes tympans, comme si ce bruit était lié d’une façon ou d’une autre à mon dessein. L’un deux me pesait durement de ses lourdes semelles pour me démanteler.

Je plaignais beaucoup trop et à chaque violent coup de pied. Ils étaient des vraies sentinelles, compétitives et sans états d’âme. Ils me battaient pour rebondir dans un dur poteau qui gardait encore ma marque. Je voulais échapper à ce sanglot, mais ma rondeur fatale m’a pu m’en empêcher. Ils m’avaient maltraité tellement longtemps que je ne me souviens pas depuis quand. J’étais recouvert de sueur, par terre, sous la chaleur de ce gazon ras. L’un d’eux semblait être pris par une compassion de ma souffrance pour m’essuyer avec son maillot dans une extrémité de l’emplacement où j’étais. Et illico presto, il m’avait lancé fougueusement par ses deux mains, sans pour autant cesser mon martyre. Ce jour-là, j’avais pénétré violemment la douleur jusqu’à monopoliser son fort intérieur. J’étais fatigué d’être cet anesthésique qui me rendait inconscient de moi-même. Pourquoi être si inquiet de ma souffrance ? Pourquoi faire autant de casse-tête ?

Je n’étais que ce ballon dans un match de foot…

#Sphérithéiste.

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