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RNDDH : « Massacres à Bel-Air et à Cité Soleil sous le regard indifférent des autorités étatiques »

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Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a enquêté sur les dernières attaques armées enregistrées à Bel-Air et à Cité Soleil depuis la fin de l’année 2020. Les informations qui ont été recueillies au cours de ces différentes investigations sont utilisées pour l’élaboration du présent rapport par le biais duquel le RNDDH partage ses constats, commentaires et recommandations avec ceux et celles que la question intéresse

A Bel-Air 81 personnes au moins ont été assassinées par balles dont 12 femmes. 36 personnes ont été tuées, d’août à décembre 2020 et 45 autres, de mars à mai 2021. 24 sont portées disparues et 18 autres ont été blessées par balles. 165 maisons ont été incendiées, 13 autres ont été pillées, rendant sinistrées 262 personnes qui étaient soit propriétaires, soit locataires. 296 enfants sont devenus orphelins d’au moins un de leurs parents ;

A Cité Soleil 44 personnes ont été assassinées par balles dont 11 femmes. 7 personnes sont portées disparues, 15 autres ont été blessées et 1 femme violée. 3 maisons ont été incendiées. 132 enfants sont devenus orphelins à la faveur de ces événements sanglants.

Aujourd’hui encore, les attaques sont en cours tant à Bel-Air qu’à Cité Soleil et encore une fois le mutisme des autorités étatiques prouve leur désintéressement total vis-à-vis des violations massives et systématiques des droits à la vie, à la sécurité physique, à la propriété privée des personnes qui vivent dans ces quartiers défavorisés où des crimes odieux ont été perpétrés : Des personnes ont été brûlées vives, des maisons ont été incendiées avec les maigres biens que possèdent les victimes, des véhicules ont été détournés et au moins une femme a été violée.

Appelés en renfort par des survivants-tes de ces massacres, des agents de la PNH ont affirmé n’avoir pas reçu l’ordre de leurs supérieurs d’intervenir et les autorités judiciaires ont affirmé au RNDDH que les victimes n’ayant pas porté plainte, elles ne sont pas intervenues dans les zones concernées par ce rapport, même pour dresser des procès-verbaux de constat des faits relatés par les survivants-tes.

Il a encore une fois été rapporté au RNDDH que des matériels policiers – blindés, tubes de gaz lacrymogène – ont été utilisés par les bandits armés dans la perpétration de ces attaques.

De 2018 à nos jours, au moins 12 massacres et attaques armées ont été perpétrés dans les quartiers défavorisés de Port-au-Prince. Pour les 10 premiers cas, les survivants-tes ont porté plainte par devant les autorités judiciaires contre leurs agresseurs, pour la plupart, des bandits armés notoires et des autorités étatiques connues. Cependant, aucune poursuite judiciaire sérieuse n’a été enregistrée.

Fort de tout ce qui précède, le RNDDH demande instamment aux autorités étatiques en général et au Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) en particulier de : Mettre fin à l’utilisation des maigres ressources de la PNH en vue de renforcer les gangs armés qui terrorisent la population haïtienne ; Sanctionner tous ceux qui facilitent aux bandits l’utilisation des matériels policiers dans les différents massacres et attaques armées ; Mettre fin aux massacres et attaques armées à Bel-Air et à Cité Soleil en particulier et dans les quartiers défavorisés en général ; Arrêter et transférer aux autorités judiciaires tous les bandits armés qui sèment la terreur au sein de la population.

Résumé du rapport du RNDDH

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