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Les pratiques politiques en Haïti ne sont pas du tout encourageantes. Ce, depuis plusieurs décennies. Les leaders politiques, potentiels dirigeants du pays, se comportent comme de vulgaires voyous. Des affairistes, des opportunistes, des barbares qui évoluent à des années-lumière de la civilisation. Dommage, même en cherchant à la loupe parmi les plus actifs, on n’arrivera pas à en trouver au moins un qui peut inspirer confiance ou qui veut dépasser l’ordinaire.

En fait, ils auraient dû amener la jeunesse à suivre le bon exempledonné par des gestionnaires nobles et intègres de la Nation. Leur bilan aurait pu servir de bons précédents pour tous ceux qui aspirent à diriger ce pays. Malheureusement, ils ne laissent derrière eux qu’expériences répugnantes, nocives pour la jeunesse, désastreuses pour la Nation.

De la théorie à la pratique, l’Haïtien doit faire un petit arrêt pour essayer de comprendre ce qui ne va pas.  Comment le concept politique est-il passé de la gestion rationnelle de l’État (théorie) au démolissement de celui-ci (la pratique). Comment est-ce que les prétendus administrateurs de l’État ou les prétendus aspirants administrateurs, sont-ils devenus prédateurs des institutions et des lois du pays. Assassins ou détracteurs de leurs adversaires politiques ? Comment ont-ils transformé leurs langues en poisons violents et leurs mains en instruments de violence?

En politique, nos leaders nous rabattent les oreilles avec des termes comme accord politique, compromis, consensus, partage de gâteau, transition, au lieu de nous éduquer civiquement. Ils nous enseignent la corruption à la place de l’honnêteté. Ils se lancent dans des spectacles de mauvais gout. Ils se déchirent les uns les autres promettant à la population monts et merveilles. Mettant à découvert leur nudité, ils essaient de faire croire ce que l’on voit n’est que de l’imaginaire.

À environ deux mois de l’assassinat de Jovenel Moïse, les opposants au régime, qui pourtant avait assuré pouvoir s’entendre et lancer le pays vers la voie du développement au lendemain du départ du Président, peinent encore à constater leurs échecs. Ceux qui s’étaient dit s’entendre sur une proposition de sortie de crise et une feuille de route se battent encore sous les feux des caméras. Ils espèrent encore s’accaparer le pouvoir par la petite porte. Ils veulent présenter à la Nation le bleu pour le noir, le rouge pour le blanc, et ainsi de suite. Comme si tous les observateurs étaient des connards.

Une classe de leaders éclairés nous fait défaut. Il n’y a aucune élite active en Haïti. Ceux qui parlent fort accaparent l’espace public. Et ce, avec beaucoup de violence. Ceux au contraire, qui jouissent d’une certaine crédibilité et honnêteté se rétractent en laissant faire les ignobles et les parasites de la classe politique.

À chaque fois qu’on a tendance à faire bouger les lignes, de nouveaux scandales font surface. Des groupes revendiquent la paternité de l’opposition, d’autres se font passer pour les représentants certifiés du peuple contre l’inacceptable. Personne pour donner le ton. Tous veulent être juges et parties. On compte aussi des défections, des dénonciations, des accusations à tort et à travers. À quelle fin au final? Juste pour essayer de faire braquer sur eux les projecteurs et s’approprier du pouvoir.

Comment va-t-on expliquer aux enfants la bonté de la politique, à travers ces politiciens cupides, mesquins et méchants? Comment expliquer les contradictions de cette opposition qui a pris en otage le pays cinq ans durant et qui peine encore à lui tracer la voie de la sortie? Est-il possible d’expliquer rationnellement aux jeunes apprenants, les accusations de Simon D. Desrat, de Rony Timothée, d’Edmonde Suplice Beauzile, de Moïse Jean Charles, entre autres qui à un moment de la durée défendaient l’honnêteté de l’opposition? Comment va-t-on inculquer à nos descendants que l’opposition faisait souffrir le peuple prétextant qu’elle veut le libérer du joug infernale alors qu’en réalité, elle percevait de fortes sommes de la main du diable lui-même?  Comment va-t-on expliquer que le destin d’un pays soit laissé entre les mains de ces tonneaux vides? Les futures générations auront honte de nous d’avoir plongé le pays dans cette politique abyssale.

Avec ces leaders qui torturent le peuple sous prétexte de vouloir changer de système. Si les révélations de ceux qui étaient dans l’équipe et qui sont obligés de dénoncer sont vraies, pourquoi vous insistez à parler au nom du peuple et à casser toutes les chaises des hôtels pour imposer votre proposition de sortie de crise? Les dénonciateurs, ils ne sont pas plus crédibles que ceux qu’ils dénoncent. La Nation gardera un long souvenir de tous ces leaders politiques en activité. Ils demeureront tristement célèbres. Dommage.

Malheureusement, tous les acteurs donnent la preuve qu’ils ne s’intéressent au pays. À défaut de provisions légales, aucun accord ne peut être trouvé entre les protagonistes. Le pays a pris la direction la plus imprévisible de son histoire. Personne ne s’en soucie. On discute pour savoir qui est le plus crédible pour mener les pourparlers ou comment partager le gâteau pour sortir avec le plus gros morceau. En conclusion, ils font échouer l’accord du Marriott. Ils ont fait partir en fumée les regroupements politiques créés pour aller vers l’unité de l’opposition. Le dialogue à la Nonciature a connu le même sort jusqu’aux récents scandales du Montana. Entretemps, la crise demeure entière. On n’a pas abouti à redonner à la Nation son gouvernement bicéphale, ni avancé vers la tenue des élections, encore moins essayé de maîtriser l’insécurité récurrente. Le pays a besoin de souffler. On a trop déplu au peuple. Montrons au moins notre patriotisme en arrivant à une proposition unique qui améliorera les conditions de vie actuellement inhumaines des Haïtiens. Quant à vos vices, on en a marre.

Daniel Sévère 

danielsevere1984@gmail.com

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