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Théâtre Toupatou, une autre façon d’intégrer les personnes handicapées

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La production Théâtre Toupatou était au Yanvalou le 3 décembre 2020 à l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées pour une activité baptisée : « Éveil, exposition et performance ». Une occasion qui a permis de mettre les projecteurs sur le travail qu’ont réalisé des personnes handicapées.

C’est à l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées que la cour arrière du Yanvalou a accueilli le 3 décembre dernier  « Éveil, exposition et performance ». Cette activité qui mettait en scène des artistes handicapés de la production Théâtre Toupatou a transporté dans un univers d’émotions le public présent qui s’est retrouvé partagé entre le silence et les rires. En effet, tandis qu’à l’intérieur se trouvaient exposées des œuvres de peinture et de sculpture en argile de certains des artistes, dehors, de jeunes acteurs et danseuses voyants faisaient un voyage dans l’univers des non-voyants par une lecture poétique en braille. Cette représentation a été suivie par « Oranger magique » et « Istwa sodo » joués par la conteuse et comédienne non-voyante Syndie Pierre-Louis qui a su tenir le public en haleine et surtout le séduire par un fascinant jeu de synchronisation avec les tambourineurs qui l’accompagnaient.

Cet évènement a été organisé pour donner suite à la 5ème édition de la Quinzaine Internationale Handicap et Culture, un festival qui a eu lieu du 1er au 15 octobre 2020 à Port-au-Prince, Jacmel, Lascahobas et Gonaïves, quatre villes où Théâtre Toupatou a tenu 2 ateliers : un atelier sur les sculptures en argiles avec des non-voyants et un atelier de peinture avec des jeunes femmes sourdes. Ces deux ateliers, qui ont duré une semaine, ont  permis de produire les œuvres exposées ce jour-là au Yanvalou . « L’objectif de la Quinzaine internationale ‘ Handicap et culture ‘ est de créer un espace d’expression artistique et d’échanges culturels permettant aux personnes handicapées et à celles qui ne le sont pas, de se réunir et de travailler afin de créer et produire ensemble sur une même scène ou dans un même espace puisqu’il n’y a aucune différence entre elles », déclare Jonas Lamarque, un des représentants.

Les auteurs de cette initiative visent sa pérennité et prévoient de continuer avec le même genre d’activités en cherchant d’autres moyens qui leur permettraient d’en améliorer la qualité. Nos artistes handicapés reçoivent d’ailleurs une formation qui devrait, au bout de trois ans, leur assurer une certaine autonomie et leur permettre de fabriquer des outils : tableaux ou sculptures qu’ils pourront vendre au public. Selon Jonas Lamarque, s’il est vrai que la production Théâtre Toupatou met l’accent sur les personnes vivant avec un handicap, ce qui les intéresse avant tout, ce n’est pas le handicap lui-même, mais le talent de la personne. Il ajoute que la production travaille avec tous ceux qui ont un talent, même ceux n’ayant aucun handicap. « Nous ne faisons pas de plaidoyer, ni de sensibilisation même si la date de « Éveil, exposition et performance » correspondait à la Journée internationale des personnes handicapées, nous montrons de préférence la capacité de ces gens à travailler en ateliers et à produire des chefs-d’œuvre », ajoute le représentant.

Selon les responsables, la journée a été réussie puisque le spectacle s’est bien déroulé et que les performances ont satisfait le public, même si   le comité organisateur estime qu’il y a quand même quelques détails qui doivent être améliorés la prochaine fois. Des prochaines fois qui ne manqueront pas d’être organisées afin de promouvoir le talent et la personne, tout en créant un espace où les personnes handicapées peuvent évoluer et vendre leur savoir-faire et leurs dons, qu’ils soient innés ou acquis.

Ketsia Sara Despeignes

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