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Tifane, la voix sensationnelle qui porte encore son empreinte dans la musique haïtienne

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 « Se kòmsi » un titre, une chanson, un succès et le début d’une grande et belle aventure. Qui ne se souvient pas du début glorieux de Tifane ? Ses mots pervibraient toutes les lèvres, et sa musique pilotait des pas de danseurs sur de nombreuses pistes. Ah oui ! On se souvient bien de cette belle année 2005, quand notre Tifane nationale s’est dévoilée aux amants de la bonne musique.

Stéphanie SEJOUR, artiste haïtienne de grand calibre connue sous le nom de Tifane, a pris naissance un 18 janvier à l’Asile Français de Port-au-Prince. Aînée d’une famille de trois enfants, d’une mère cayenne et d’un père Pétionvillois, Tifane a pu vivre heureusement une belle enfance empreinte de grands souvenirs avec ses cousins et ses grands-parents qui la chérissaient. Au Collège du Sacré-coeur, elle a fait toutes ses classes fondamentales et a bouclé ses secondaires au Collège Catts Pressoir. Tout de suite après ses études  classiques, elle part en terre étrangère pour étudier la Sociologie au North Central Collège à l’Illinois.

À en croire ses mots, la chanteuse de Se Kòmsi a toujours été attirée par la scène. Dans un entretien accordé au Journal Le Quotidien NEWS, elle nous raconte ses premières fois sur scène : « J’ai commencé avec des cours de ballet et de Jazz, donc l’habitude d’être en face du public m’a facilité la tâche. » Depuis l’âge de 7 ans, elle mène une vie de scène. En fait, « J’ai toujours chanté et dansé à l’école jusqu’à l’université » ajoute la mordue de l’art. C’est en septembre 2005 qu’elle se présentera au grand public avec son premier single « Se komsi ». Et le second cataclysme de son succès est son premier album intitulé « Anprent » sorti en 2006, qu’elle a intégralement écrit. Depuis, on reconnaît la valeur précieuse de son talent.

Pour marquer son temps, elle a dû consentir de nombreux sacrifices et surmonter avec détermination le machisme de l’industrie musicale haïtienne. Se sont dressés en face de la révélation de l’année 2006, des promoteurs qui sous-estimaient sa potentialité. Que dire des propositions indécentes qu’elle a dû  être rejetée à maintes reprises. De plus, elle ne croit pas assez à l’HMI. Pourquoi ? « Ce n’est pas une industrie avec des règlements établis ni des outils qui peuvent rendre rentable notre musique », répond l’artiste quadragénaire qui espère qu’un jour un tube jouant 1000 fois par semaine pourra permettre à un artiste haïtien de payer son loyer et nourrir sa famille.

Pendant un certain temps, elle s’est éclipsée de l’univers musical. Sa voix sensationnelle nous a longtemps manquée, en effet. Et on se demandait où était passée l’interprète de « Sekrè a ». « Pendant mes trois ans de pause, j’ai travaillé à Floride dans un centre de refuge hautement sécurisé, où j’ai pu assister des femmes et enfants qui fuyaient le tracic humain, l’abus, la prostitution, la domesticité entre autres, révèle la sociologue. C’est très fort de recevoir un message d’une femme qui te remercie de l’avoir sauvé la vie » renchérit Tifane qui se dit fière de ses accomplissements.

Après 15 ans de carrière, Tifane regrette qu’elle n’a pas assez d’album dans son actif. Elle avoue qu’à un certain moment elle a eu des trous d’inspiration. Cependant, « j’ai eu tellement de collaborations que ma discographie montre ma productivité et ma versatilité entant que chanteuse », déclare Tifane qui est encore loin d’être au terme de sa carrière. Elle se dit satisfaite en partie de son parcours. Il y a encore du travail à faire.

C’est avec Eric CHARLES de Mizik mizik qu’elle aura de loin sa meilleure collaboration, avec « Sekrè a » inspiré de Soukous de Koffi Olomide. Des artistes avec qui elle souhaiterait collaborer : « J’adore la présence sur scène de Kenny, Darline Desca et Philicia Ross. Elle aimerait aussi partager un track avec Yemi Alade et le chanteur de reggae Tarrus Riley. Par ailleurs dans la longue liste des artistes qu’elle idolâtre, on retrouve les noms de « Emeline Michel, Yole Derose, Dadou Pasquet, Myriam Maqueba, Steevie Wonder, Whitney Houston. » Et pour boucler la boucle, s’il est un conseil à donner à la nouvelle génération, ce serait « d’éviter de se comparer aux autres par rapport à la vitesse avec laquelle on progresse. A chacun son chemin. »

Statler LUCZAMA

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