Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) vient de franchir sa dernière ligne droite. En effet, le quatrième coordonnateur qui était concerné par la rotation vient, il y a quelques heures, de prendre son investiture. À l’instar d’Edgard Leblanc Fils et Lesly Voltaire, Fritz Jean a passé le flambeau, le 7 août 2025, à Laurent Saint-Cyr pour investir, selon l’accord, le nouveau Président élu, le 7 février 2026.
Partant de l’esprit et de la lettre de l’Accord, le CPT n’a atteint qu’un seul objectif : celui de respecter les termes du mandat de chaque conseiller qui devrait tour-à-tour présidé le Conseil tout en faisant la passation du pouvoir comme ça doit. Ils ont, malgré tout, parvenu à maîtriser leur égo sans faire partir en éclat ce projet expérimental. À quelques mois du 7 février 2026, M. Saint-Cyr prend les gouvernails du conseil sans connaître à qui va-t-il remettre le pouvoir.
Dans son discours d’investiture, il a repris les mêmes refrains que ses prédécesseurs. Il promet de faire ce que les autres n’ont pas pu accomplir en 12 mois. Les défis sont de taille et le facteur temps ne va pas lui favoriser. Il lui faut une réelle volonté pour faire bouger les lignes et redonner un minimum d’espoir à la population qui le voit comme un ambassadeur du secteur privé des affaires. Le dernier qui puisse agir dans l’intérêt de la collectivité.
De ce fait, Laurent Saint-Cyr part avec tout ce déficit de confiance qu’inspire le Conseil. Il porte sur son épaule le mauvais héritage de cette équipe dont le bilan est catastrophique. Le pays, malheureusement, se prépare, plus que jamais, à un devenir incertain. À des jours probablement plus tristes que ce que nous avions vécu ces quatre dernières années. Car, l’échec du CPT aura de lourdes conséquences sur la nation en proie à une crise qui flambe tout. Que deviendra ce collège présidentiel dans les mois qui viennent ? Va-t-on recommencer encore et encore ? S’achemine-t-on vers une nouvelle transition politique ? Les éternels acteurs se frottent les mains et sont prêts à bondir sur cette nouvelle opportunité.
Entre-temps, la première action du nouveau coordonnateur du CPT est la révocation du commandant en chef de la Police, Rameau Normil et son remplacement immédiat par M. Vladimir Paraison. S’agit-il d’une stratégie pour s’assurer son avenir au pouvoir ou pour protéger certains intérêts mesquins ? Est-ce une décision qui témoigne son engagement comme l’a dit son discours ? Mis à part la révocation du chef de la police, s’apprête-t-il à changer d’autres éléments de l’équipe ? Espérons tout simplement que c’est dans l’intérêt du collectif.
Daniel Sévère
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