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Une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle en Haïti, selon l’ONU

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La journée Internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes est l’occasion de soulever les questions essentielles sur les violences basées sur le genre. En Haïti, la conjoncture politique, les conflits armés, le dysfonctionnement de la justice et l’impunité  sont amplement favorables aux violences faites aux femmes.  Selon l’ONU, une femme sur trois est victime de violence en Haïti. Alors, la journée du 25 novembre a plus que jamais son importance dans le pays.

Aujourd’hui, les femmes victimes de violences physiques, verbales, émotionnelles, psychologiques, sexuelles et de meurtres ne se comptent plus. Depuis la recrudescence de la violence en Haïti, les femmes et filles sont devenues de plus en plus vulnérables et sujettes aux violences basées sur le genre. D’ailleurs, selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies publié le 14 octobre 2022, même des enfants de dix ans et des femmes âgées sont victimes de violences sexuelles individuelles ou collectives dans les quartiers contrôlés par des gangs. Face à l’impunité, il est difficile de contrecarrer les violences et de protéger les filles et les femmes.

Dans un communiqué de presse, l’ONU et le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des femmes (MCFDF) envoient un message fort à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’encontre des femmes et des filles. Les chiffres sont accablants en Haïti. Selon le communiqué conjointement publié par l’ONU et le MCFDF, une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle en Haïti. Dans plus de la moitié des cas, celle-ci est perpétrée par un partenaire intime. «  Les niveaux de violence contre les femmes sont alarmants », se plaint Mme Nduwayo, représentante d’ONU Femmes en Haïti.

Ainsi, l’ONU et le bureau du MCFDF appellent les autorités à mettre un terme à ce cycle de violence, à lutter contre l’impunité et à rétablir les victimes dans leurs droits. Selon ces instances, les violences envers les femmes ne sont pas une fatalité mais peuvent totalement être éradiquées et être évitées. En ce sens, ce 25 novembre marque le lancement de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux filles et aux femmes. Plusieurs organisations féministes unissent leurs voix et leurs bras pour lutter contre toutes formes d’abus à l’encontre des filles et femmes haïtiennes.

En cette journée de réflexion sur les situations de violences auxquelles les femmes sont confrontées quotidiennement, le MCFDF et l’ONU invitent fortement la population toute entière  à s’impliquer activement, que ce soit dans le partage d’informations ou sur le terrain, à éradiquer les violences faites aux femmes en Haïti. Parallèlement, Sofia Loréus rappelle qu’il faut: « s’impliquer  dans l’amplification des voix des survivantes et des activistes au soutien des organisations de femmes et au renforcement des mouvements féministes, nous pouvons tous agir pour autonomiser les survivantes, réduire et prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles, et protéger les droits des femmes ».

À présent, il est plus urgent que jamais d’intervenir sur la question des violences dont les femmes sont victimes, surtout en Haïti ou les droits fondamentaux sont totalement bafoués. « Nous devons investir de toute urgence dans des organisations de défense des droits des femmes fortes et autonomes pour trouver des solutions efficaces. En ce sens, l’un des instruments-clés pour l’élimination des violences contre les femmes et les filles et l’avancée des droits des femmes est le programme mondial de l’Initiative Spotlight des Nations Unies, soutenu par l’Union Européenne. Cette initiative vise à éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles, avec un accent particulier en Haïti sur la violence domestique et familiale », affirme cette note de presse.

Sur les réseaux sociaux, à la radio et sur toutes les plateformes de communication de masse, les organisations féministes haïtiennes comme Nègès Mawon et Kay Fanm, entre autres, organisent: « 16 jours d’activisme pour 365 jours d’action pour éliminer toutes les formes de violences qui détruisent les vies des femmes ». Une panoplie d’activités est programmée pour marquer cette occasion. En plus, le programme Marrainage de Nègès Mawon offre la possibilité aux femmes haïtiennes victimes de violences de « s’appuyer » sur l’organisation aux numéros : 3406-5959/3200-5959. Cette année, le slogan est le même partout; « N’ap kwape vyolans kont fanm »!

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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