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Une proposition intelligente pour refonder la nation

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Un pays aux abois où les voleurs, les kidnappeurs, les corrompus règnent en maîtres. Une jeunesse affolée devant le vide sidéral d’un avenir sombre qui définit son horizon. Une diaspora responsable, laissée derrière la barricade de la mesquinerie, par des intelligents avertis. Voici le cadre qui supporte le tableau de la banalisation du mal absolu qui gangrène cette nation que plusieurs artistes ont maintes fois dessinée à l’eau forte.

Ne voulant pas prôner une guerre fratricide entre frères de sang pour faire le jeu des prédateurs pour une place autour de la jarre à dollars, plusieurs se sont dépassés pour trouver une solution aux fins de calmer le jeu qui semble être déjà fait, tant les intérêts divergent.

Pendant qu’on fourbit les armes et qu’on piaffe dans le décor à l’écho des tambours de guerre, alors que certains sages appellent au calme et que le peuple aux abois interpelle Legba et Gran’Saint-Anne1 dans ses supplications, pour une certaine rédemption, aux fins de sauver ce qui peut l’être, je suis tombé sur cette proposition de la dernière chance du Dr. Jean Fils-Aimé , pasteur évangélique de son état, dans une bande audio en ligne, avec l’animateur de Vision-2000, Valéry Numa. (Cliquer sur le lien en bleu pour l’entendre).

C’est un document d’une clarté invitante et d’une intelligence à toute épreuve, qu’Haïti aurait tout intérêt à honorer si elle veut corriger les tares des instincts primaires et rectifier les erreurs ancestrales inscrites dans l’ADN de la Nation depuis 1806, lors de l’assassinat de l’Empereur J-J. Dessalines par les pires voyous, les pires scélérats sans scrupules, que le monde ait connus.

De crise en crise, le pays a toujours vogué entre les flots du diable et de ses diablotins. Pourquoi ne pas profiter, une fois pour toutes, pour redresser le mât de la caravelle avec le plan de ce visionnaire, qui ne rêve que de servir et non de diriger le pays un jour ?

Ce n’est pas une question de Jovenel Moïse, de X ou de Y. Nous ne sommes plus là. Le pays gît au fond de l’abîme. Si vraiment, chaque soir, au retour à la maison, nous remercions Dieu pour chaque journée récupérée dans notre vie, comme une petite victoire personnelle, c’est la preuve que tous, nous avons baissé les bras, nous avons abandonné notre vie, dans le tremblement, dans l’agenouillement et dans le désespoir, entre les mains des bandits légaux qui rient aux éclats de notre lâcheté.

Nous avons écumé toutes les mers du monde pour fuir les malfrats de chez-nous. Nous avons épousseté les rues de tous les pays sur la terre, pour aller mourir, comme Georges Floyd, sous les genoux d’un écervelé. Cette fuite en avant, nous est-elle bénéfique ? Pourquoi ne pas prendre notre courage à deux mains et créer un État de droit, à protéger, qu’il pleuve ou qu’il tonne, par les fibres de nos poitrines et mourir dans la dignité ?

Les bandits, les pleutres, ne résistent jamais devant la détermination. Demandez-le aux soldats de Napoléon Bonaparte. Beaucoup de désenchantés de l’exil, qui s’étaient bercés d’illusion hier, se mordent le pouce aujourd’hui. « There’s no place like home », comme le dit le poète. Lakay cé lakay. Quoi qu’on en dise ! Quoi qu’on en pense !

Pensez une seconde à nos ancêtres qui s’étaient mis debout devant l’adversité. Pensez à maître Monferrier Dorval qui, tout frais, hier encore, a préféré se faire brûler la cervelle au lieu d’abdiquer. Il est des situations invivables, parfois, où la Nation entière devrait se sacrifier pour permettre à nos descendants ou nos survivants de jouir du droit à la vie comme tout être humain, digne de cette appellation.

Dans la proposition de Fils-Aimé, c’est une voix qui nous invite à la rédemption, à la reconstruction totale d’une nouvelle nation. Elle nous propose de trouver des Haïtiens crédibles, de l’intérieur comme de la diaspora. Et pourtant, au pays, nous en avons des dizaines qui rasent les murs. Même si 60% de nos parlementaires sont des repris de justice, des hommes de sac et de corde, les 40% restants, peuvent être utiles à quelque chose. Dussent-ils se sacrifier, ils seront nos héros, malgré eux. Ils seront les médiateurs de l’impossible.

Selon la proposition du pasteur qui recèle un programme de reconstitution à élaborer sur trois longues années, nous avons le devoir de reconfigurer et de réparer tout ce qui a été détruit depuis 215 ans, sur le plan moral, éthique, social et financier.

L’analyste est allé très loin dans sa réflexion. C’est une bande audio à écouter et à analyser. Mais, il en existe d’autres. Le temps est venu de brasser la cage pour en extirper le meilleur du meilleur. Le nivellement par le bas n’a rien apporté en termes de positivité. Il est grand temps de changer de stratégie. Cette dernière ne nous a apporté qu’une caravane d’Alibabas à donner le tournis. Nous avons tout essayé pour nous extirper du trou; et nous avons récolté que le chaos.

Ces propositions clairvoyantes de la dernière chance, nous interpellent pour refaire le chemin à l’envers de l’inconscience. Nous sommes donc condamnés à réparer les outrages du temps, sinon, vaut mieux attacher un zipper à l’entrée du voile opaque qui recouvre ce théâtre d’insultes, d’envies et d’exclusions, car l’absurdité aura une ahurissante longévité pour défier l’intelligence et la détermination.

Max Dorismond

  NOTE (1) : Croisement des divinités dans le syncrétisme religieux haïtien.

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