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Valérie Baeriswyl : une caméra pour une aventure inédite

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Valérie Baeriswyl, photojournaliste, est une femme qui ne vit que de la culture de l’image. Religieusement, avec sa caméra  elle part en quête de très belles prises, qui ne sont aucunement anodines,  et qui traduisent la réalité de tout un monde. Co-lauréate du Prix Philippe Chaffanjon 2021, la jeune Suissesse raconte sa folie pour cet art.

Valérie Baeriswyl est une jeune femme qui s’adonne à la passion des images. Elle  a hérité cela de son père .  « J’ai découvert la photographie très jeune grâce à mon père qui la pratiquait par passion. On a commencé à developper des films quand j’étais à peine adolescente », raconte celle qui a commencé à prendre des photos dès l’âge de dix ans. Il semble qu’elle a eu d’excellents rapports avec son paternel, y compris avec les autres membres de sa fratrie. « J’ai un frère et une sœur avec qui je suis très proche. Ils ont tous les deux des enfants avec qui je suis très proche également. J’ai grandi dans un petit village entouré d’une famille nombreuse en cousins et cousines, avec des grands-parents très aimants », se souvient la Suissesse qui, en période estivale, passe le plus clair de son temps avec ses amis et sa famille.

Dès son adolescence, Valérie prend goût à enregistrer de très belles images, bien avant d’être diplômée en 2012. Elle a fait des études supérieures en Bibliothéconomie, tout en cultivant  ses prédispositions dans ce domaine de la photographie. Par la suite, elle s’est professionnalisée à Paris en photojournalisme. Aujourd’hui, elle travaille comme pigiste à l’AFP et Reuters en Haïti. « Je travaille pour plusieurs médias nationaux et internationaux, et à côté je réalise mes propres sujets », ajoute-t-elle.

Valérie Baeriswyl a à son actif une longue carrière pleine d’aventures, les unes plus marquantes que les autres. « Un jour dans la Forêt des Pins, je devais aller couvrir un mariage et en arrivant dans la cour, il y avait une ambiance étrange, dit-elle. Une petite fille de 10 ans était décédée la veille d’une simple grippe faute de soins médicaux dans cette zone où l’accès à un hôpital est impossible et comme souvent en campagne, il n’y a pas de morgue, elle a été enterrée rapidement avant le mariage. C’était la même famille et les mêmes pasteurs qui participaient aux funérailles, puis au mariage. Une situation troublante », se remémore Valérie qui a reçu pour son reportage sur les cérémonies de mariage en Haïti une bourse de Reuters.

Il lui arrive fréquemment d’être touchée dans son for intérieur par des réalités auxquelles elle se heurte lors de ses reportages. Elle déclare : »En fait,à chaque voyage, j’ai eu de belles rencontres, très fortes. Parfois tragiques. Il y a des reportages sur la malnutrition par exemple qui marquent énormément. Lorsque les droits humains sont bafoués, lorsque des droits fondamentaux ne sont pas respectés. Tout être humain vivant sur terre devrait avoir, je pense –entre autres- accès à l’eau, à pouvoir manger à sa faim, avoir un endroit où dormir paisiblement, avoir accès à l’éducation, etc, et quand  ce n’est pas le cas, ça fait mal. » Elle confie qu’elle finit par rêver de ces gens  à l’agonie, à force d’y penser le jour. « Les jours ne sont pas assez longs pour mener tous les combats, tant il y en a », désole la photojournaliste, Valérie Baeriswyl, lauréate au festival Portraits à Vichy en France (2019).

Sa lecture du photojournalisme en Haïti

Tout d’abord, être photojournaliste selon Mme Baeriswyl, c’est fournir les informations les plus précises et honnêtes possibles, dans un contexte, afin d’influencer, , d’informer et/ou de sensibiliser un public. Ce qui permet, à en croire ses dires, au grand public de mieux comprendre le monde dans lequel il vit, de se rendre compte de ce qui se passe en bas de chez  lui, mais aussi à l’autre bout de la planète.

Ses nombreuses expériences sur le sol dessalinien la convaincront de cette coriace solidarité entre les photojournalistes sur le terrain. « Par exemple, je n’aurais jamais couvert autant de manifestations sans l’aide de mes collègues du Kolektif 2D, comme Jeanty et Abelard », témoigne Valérie Baeriswyl, affirmant que les risques sur le terrain sont énormes, compte tenu du contextedifficile en Haïti. « C’est un stress qui nous quitte rarement l’esprit quand on est journaliste, spécialement en Haïti. Les difficultés sont de trouver de bons sujets, un bon angle, avoir les bonnes infos et trouver comment les transmettre le plus efficacement. »

Elle constate en outre qu’il y  a une belle relève en photojournalisme dans le pays, quoi qu’elle craigne le pire pour certains qu’elle considère comme des « têtes brûlées ». « Si une formation en photographie n’est pas indispensable,  en revanche il en faut sur mesures de sécurité à observer », martèle celle qui a été honorée,en sortant de l’école de photojournalisme, du Prix Paris-Match, pour son reportage sur une jeune fille catholique qui s’est convertie à l’islam.

Ses réalisations inédites

Valérie Baeriswyl fait brûler dans ses œuvres la flamme de sa passion qui, par ailleurs, séduit des admirateurs du monde entier. Pendant six longues années, elle a parcouru le pays pour prendre part à plus de soixante cérémonies de mariage, dans le souci de mieux comprendre la société haïtienne, de découvrir le pays et de montrer qu’en Haïti, au-delà du choléra et du séisme, les gens s’aiment et se marient. Elle en parle dans son livre intitulé « Bonne vie à deux : Pour le meilleur et pour le pire », disponible dans les librairies de La Pléiade. Pour son travail sur les cérémonies de mariage en Haïti, elle a été lauréate au festival Portraits à Vichy en France, en 2019. Elle a également réalisé un excellent reportage sur la forêt des pins, publié dans les colonnes de GEO et bientôt dans la revue du Kolektif 2D, Fotopakle, primé à Vichy. Co-lauréate du Prix Philippe Chaffanjon avec Laura Louis et Philicien Casimir, pour le reportage « Tate Tifi » publié dans les colonnes d’AyiboPost avec qui elle collabore régulièrement.

« J’ai commencé un nouveau projet sur les funérailles en Haïti, je suis à la recherche de familles acceptant que j’aille photographier les veillées, l’enterrement et les traditions, que ce soit à Port-au-Prince ou en dehors.Afin de pouvoir utiliser les photos pour mon projet, je donne toutes les clichés à la famille », informe Mme Baeriswyl qui chérit plus que tout sa passion pour la photographie.

S’il est quelque chose dont elle raffole, hormis ses belles captures, c’est le chocolat. Ah oui ! « J’aime beaucoup le chocolat », confie la gourmande qui se plaît également à faire rire les gens avec de bonnes vannes. « J’adore la sincérité dans mes relations et j’aime découvrir de nouveaux horizons », ajoute Valérie.

« Dans les jours à venir, « j’espère que je serai toujours sur le terrain, que j’accompagnerai des jeunes photographes dans leur cursus et dans la préparation d’un autre livre », souhaite la photojournaliste suisse, à qui la rédaction de Le Quotidien News souhaite une bonne continuation.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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