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Vingt-et-un mois de cauchemar, et le théâtre est loin d’être terminé !

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Les Haïtiens ont clairement passé outre leur projet de démocratie, d’État de Droit, de bonne gouvernance et de développement durable acté par le renversement de la dictature des Duvalier, le 7 février 1986 et l’adoption de la nouvelle Constitution, le 29 mars 1987. Depuis, le pays est constamment  l’objet de conflits multiformes occasionnant une instabilité politique qui n’en finit pas et qui génère des scènes de violence à répétition.

Dans l’intervalle, Haïti a connu des coups d’État. Des Gouvernements intérimaires. Des mandats présidentiels non achevés. La réconciliation nationale demeure toujours à l’état fœtal. Chaque groupe ayant accédé au pouvoir depuis, a tout fait pour se débarrasser de ceux qu’il considère  comme des menaces à l’instar des milices pourchassées et massacrées. Des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) démobilisées en 1994, etc.

Cette stratégie de gouverner à l’aide de la corruption atteint son paroxysme sous le régime d’Ariel Henry. La violence est devenue incontrôlable et, la population ne cache pas son ras-le-bol face à cette situation. Pour les deux dernières semaines, des scènes de grande sauvagerie ont choqué le monde. Des civils dont certains armés ont été massacrés dans diverses régions du pays, notamment à Port-au-Prince. La population munie de machettes, de pierres et de toutes sortes d’objets, s’est lancée à la quête, dit-elle, des bandits à travers un mouvement baptisé de « bwa kale », deuxième version.

Au moins 264 cas d’homicides ont été recensés par l’Organisation Citoyenne pour une Nouvelle Haïti (OCNH) pendant la période allant du 1er au 30 avril 2023. Ces gens, précise l’organisation, ont été tués par balles, à coup de pierres ou à coup de machette soit par la police, les gangs ou  la population. La majorité des cas recensés (245 soit 92,8%) concerne le département de l’Ouest, principalement la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Ont été aussi dénombrés quatre journalistes, quatre policiers, onze femmes et sept nouveau-nés.

Depuis que le Premier Ministre  a pris ses fonctions, le 20 juillet 2021, un total de 2845 personnes ont été tuées (Fondasyon Je Klere, 2023). Au moins 16 massacres et attaques armées ont eu lieu dans l’intervalle dans diverses zones de la capitale et certaines villes de province. La FJKL parle d’environ 2000 morts violentes et d’un millier de cas de kidnapping. De cas de viols, de vols, d’incendies. Des personnes qui sont forcées d’abandonner leur domicile, des activités scolaires perturbées, entre autres, sont parmi le bilan des vingt-et-un mois du docteur Henry au pouvoir. À qui profite ces crimes contre l’humanité ? Faut-il voir un projet derrière ces atrocités ? Qui détient réellement les leviers de la violence? Pourquoi le Gouvernement ne pipe mot ? Combien faudra-t-il de morts encore pour que la communauté internationale se détermine clairement ?

Tous ces faits ne font que compliquer la situation en Haïti où, actuellement, un rapport mondial sur les crises alimentaires de la FAO, publié le 3 mai 2023, place Haïti parmi les sept pays au monde qui souffrent d’insécurité alimentaire aiguë. La FJKL rappelle en outre qu’au moins deux journalistes en moyenne sont tués tous les trois mois et quatre policiers chaque mois sous le règne du neurochirurgien. Pourtant, le Gouvernement continue de sommeiller tranquillement sur son oreiller attendant que la situation s’améliore d’elle-même.

Daniel SÉVÈRE

danielsevere1984@gmail.com

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