dim. Déc 22nd, 2024

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Y a-t-il de l’espoir pour ce pays, au bord de l’asphyxie: Des jeunes s’expriment!

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Les jours sont sombres. La situation politique, sociale et économique s’aggrave de plus en plus. La nation peine encore à entrevoir le bout du tunnel. Les jeunes, considérés comme l’avenir et l’espoir du pays, s’impatientent sérieusement et pensent à mettre le cap pour les pays étrangers. La rédaction du journal Le Quotidien News est allée à la rencontre de quelques jeunes universitaires et écoliers qui s’expriment ouvertement sur la situation du pays.

Les jeunes sont le moteur de toutes les sociétés. En Haïti, ces derniers sont souvent relégués à l’arrière-plan notamment lors de la prise des grandes décisions. Beaucoup d’entre eux se plaignent du fait que les aînés prétendent construire un pays pour eux, alors que cela se fait souvent sans eux. Toutefois, ces derniers veulent s’impliquer dans le changement du pays et s’ériger en agent d’espoir. Ainsi, pour ce nouveau numéro, Le Quotidien News donne la parole à plusieurs jeunes Haïtiens qui proposent des pistes de solution pour la résolution de cette crise multidimensionnelle.

L’avenir des jeunes dans le pays ne tient qu’à un fil, c’est un fait. Cependant, plusieurs jeunes gardent espoir. Pour reprendre Ricardo Junior, étudiant à l’Université de Port-au-Prince (UP),  il y a encore de l’espoir pour Haïti mais sans une prise de conscience des citoyens, sans la volonté de chacun, y compris de l’oligarchie, cette espérance ne servira à rien. Bruno Jean David de son côté appuie les propos de Ricardo mais souligne que l’espoir ne pourra pas résoudre tous les problèmes, il faudrait certainement combiner “espoir” et “action” pour aboutir au changement.

Selon d’autres, même s’il y a de l’espoir pour l’avenir, actuellement percevoir son avenir en Haïti est difficile. « Si la situation actuelle persiste et continue à se dégrader, je ne peux percevoir mon avenir en Haïti. Il ne nous reste que de l’espoir et ça ne suffit pas pour bâtir un avenir. Les conditions dans lesquelles nous vivons en Haïti, nous obligent à penser que pour le présent on doit d’abord survivre », soutient la bachelière Sabatinie. « Je me questionne sur le sort qui m’est réservé. J’ai peur que tout ne soit perdu d’avance. Mon avenir est menacé et sans aucune certitude », se plaint Naika Pierre, une jeune qui s’investit dans les affaires littéraires de sa commune à Tabarre.

S’il y a une chose sur laquelle les jeunes s’entendent, il y a des pays qui ont connu pire qu’Haïti à une période de leur histoire, mais qui se portent mieux aujourd’hui. Donc, cette crise sociale, politique, sécuritaire et économique qui paralyse Haïti peut être résolue du moment où il y a des efforts et une volonté réelle pour le faire. Par ailleurs, il est vraiment difficile de faire des prédictions sur l’année où le pays verra ce changement tant espéré car jusqu’à présent, ni les citoyens ni le Gouvernement ne montrent une réelle volonté de changer Haïti, soutiennent les jeunes.

« L’État est l’ensemble des pouvoirs, d’autorité et de contrainte collective dont la mission est de faire prévaloir ce qu’on appelle l’intérêt général, et avec une nuance éthique le bien public. Or, les pouvoirs sont absents en Haïti », souligne Ricardo Junior. « L’État doit prendre ses responsabilités en tant qu’institution responsable de la bonne marche de la communauté. Il devrait s’associer au secteur privé, dans un consensus de marché équilibré, pour résoudre les problèmes cruciaux tels que : l’inflation, la rareté d’essence », conseille Bruno J. David aux autorités publiques presque inexistantes.

D’un autre côté, tout le travail n’appartient pas à l’État seulement, rappellent les étudiants. Pour Ricardo,  « la société civile devrait s’intégrer un peu plus » et le  peuple doit prendre ses responsabilités et s’engager pour mieux choisir ses représentants . « Un changement de mentalité et surtout une prise de conscience chez tout le monde seraient un premier pas vers le changement », soutient Naika Pierre. « Quant à la société civile, elle doit sortir ses griffes. Il est clair que nous voulons tous le changement, alors unissons-nous et imposons aux dirigeants l’obligation d’une bonne gouvernance », affirme sans ménagement David J. Bruno.

« Un dirigeant, c’est l’employé du pays qu’il dirige, s’il n’est pas à la hauteur de ses tâches, qu’il démissionne ou qu’il soit forcé de démissionner ! », poursuit Bruno. « Si l’État ne veut pas changer la situation, nous ne pouvons que nous retourner vers nous-mêmes ! », déclarent les jeunes à l’unanimité.

« Face à un miroir, c’est votre reflet que vous aurez en face de vous alors, face à cette situation, les citoyens ne peuvent se tourner que vers eux-mêmes car ils sont l’élément clé de la situation. Peu importe votre statut social, sortez dans les rues. Manifestez pacifiquement. Faites connaître vos griefs sans arrêt. Réclamez ce que vous voulez et vous l’aurez, car le peuple souverain est le plus grand pouvoir qui puisse exister », pour citer ‘’Thomas Sankara”, conclut fermement Ricardo Junior.

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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