MUPANAH, conservateur de la mémoire des Pères de la Patrie
3 min readLe MUPANAH participe à la sauvegarde du patrimoine culturel et à sa diffusion. Avec sa fonction de conservation, de protection et de valorisation du patrimoine historique et culturel, il transmet la valeur identitaire à travers des formations, des animations, de la promotion ainsi qu’en procédant à l’enrichissement de ses fonds documentaires et de ses collections par l’acquisition d’œuvres artistiques.
Créé par le décret du 20 octobre 1982, le Musée du Panthéon National a été inauguré le 7 avril 1983, avec le geste symbolique du dépôt en son sein des restes de Toussaint Louverture ramenés de France, où ils sont entreposés aux côtés des héros Jean-Jacques Dessalines, Henri Christophe et Alexandre Pétion. Sa construction est due au talent d’Albert Mangonès pour l’édification du monument, de Gaston Hermantin en ce qui concerne la gestion du dossier et de Prosper Avril pour son rôle d’intermédiaire entre la présidence et ces ingénieurs.
Le musée présente des vestiges taïnos, espagnols, coloniaux et une section consacrée aux héros de l’Indépendance. On y trouve également le pistolet en argent avec lequel Henri Christophe se suicida et la cloche ayant servi à annoncer l’Indépendance. Il renferme aussi des chaînes d’esclaves, des instruments de torture, des sculptures. Souvent, il accueille des expositions temporaires de peintures. L’ancre de la caravelle de Christophe Colomb, la Santa Maria, y est exposée et mesure plus de 4 mètres de haut.
Sur la place des Ministères, face au Palais de Justice, le mausolée de Dessalines et de Pétion s’élève majestueusement alors que dans le hall d’entrée du Musée, on peut observer leurs bustes érigés par Normil Charles, ainsi que leurs restes symboliques. Réunis pour l’éternité, le premier des Noirs et le premier des Mulâtres n’ont aujourd’hui rien de glorieux, sauf qu’un passé historique glorieux. La place qui accueille leur statue est mal tenue et leur tombeau est laissé dans un triste état d’abandon.
L’histoire de l’île est ensuite relatée dans une vaste salle divisée en cinq sections: la première concerne les Taïnos. Elle est représentée par un vase intact trouvé à Gros-Morne, des bijoux, une hache, etc. La seconde section, vouée aux Espagnols, possède une pièce imposante : une ancre, déterrée aux environs de Caracol, dans le Nord-Est, attribuée à la Santa María. On y trouve aussi quelques armes telles que des mousquets, des épées, etc. La période coloniale, celle de l’esclavage, est présentée à travers une chaîne de punition, trouvée près des Cayes ; elle est d’une brutale éloquence.
Dans la section consacrée aux héros de l’Indépendance, divers objets ayant appartenu à Toussaint Louverture, un grand tambour (assotor) et une épée maçonnique, propriété de Pétion, un portrait du roi Christophe dessiné par Evans. La dernière section contient uniquement la couronne de Faustin Soulouque dit Faustin Ier.
Une autre salle est réservée à des expositions temporaires (arts plastiques, photographies). Sur la terrasse, on peut admirer des sculptures en fer forgé réalisées par Andrisson Fils Aimé, Andy Auguste, Serge Jolimeau et Gabriel Bien-Aimé. Une collection riche d’un millier d’œuvres d’art, d’objets d’art décoratifs, de documents historiques et de pièces archéologiques.
L’actuel directeur du MUPANAH, le peintre, Jean-Claude Legagneur, installé en avril 2020, a annoncé à son investiture qu’il souhaite aménager un centre éducatif et culturel pour reconstituer les grands moments de l’histoire haïtienne .
Genevieve Fleury
References:
Avril, Prosper.(2013). Le Mupanah, un monde à découvrir, Port-au-Prince, Imprimeur, S.A., 458 p