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Louise Carmel Bijoux consacre sa vie à promouvoir la culture haïtienne

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Très connue dans le paysage culturel haïtien dans lequel elle évolue depuis une vingtaine d’années, la citoyenne Louise Carmel BIJOUX consacre la plus grande part de sa vie à la promotion de la culture haïtienne. Loin d’être satisfaite de son grand parcours, ses aventures la conduisent sur des champs de batailles spécifiques, les uns plus épineux que les autres, tels : l’épanouissement du vodou haïtien, le genre (…avec toute une autre approche), la sécurité.

Après déjà une vingtaine d’années d’observations actives sur le terrain, allant d’un département à un autre, c’est d’avantage l’expérience qui enrichit les acquis intellectuels de Louise Carmel BIJOUX que les théories acquises à la faculté d’ethnologie. Et ces expériences font d’elle, en effet, une professionnelle qui agit avec une certaine autorité dans bien des aspects (historique, patrimonial…) de la culture haïtienne.

« J’ai parcouru les dix départements du pays, effectuant des recherches sur le Vodou, sur les traditions, le rara ou l’histoire du pays; j’en ai appris énormément », affirme l’opératrice culturelle qui est aussi une lectrice avisée.

Élevée dans une famille catholique fervente, Louise Carmel a rencontré le Vodou haïtien dès sa première année à la faculté créée par Jacques Roumain, où elle a fait ses quatre ans d’études en anthropo-sociologie. Depuis, elle manifeste un intérêt profond pour la racine de la culture haïtienne, quitte à le promouvoir avec passion.

La directrice exécutive de CulturEX (firme spécialisée dans la recherche et l’organisation d’événements culturels), Louise Carmel BIJOUX, a constaté l’évolution du Vodou à travers le temps. Un phénomène qui, selon elle, résulte des échanges culturels avec d’autres peuples. « La culture haïtienne comme toute autre culture d’ailleurs, n’est pas statique. Elle est constamment en évolution. Ce qui n’est nullement un problème, tant que les valeurs ancestrales ne changent pas », explique Louise Carmel, amoureuse des vers du poète Jean Claude Martineau. À en croire ses mots, ces traditions ancestrales sont préservées dans des espaces sacrés réservés uniquement aux initiés.

Cependant, elle croit que beaucoup reste à faire au niveau de l’État pour protéger ces traditions ancestrales qui constituent le socle même du Vodou haïtien. Selon madame BIJOUX, aucune politique culturelle n’est définie pour entretenir la mémoire, le patrimoine historique, regrette-t-elle. « Si l’on est vraiment conscient que notre culture est tout ce qu’il nous reste à offrir au monde, il est important par conséquent de bien l’entretenir ».

En dépit du pauvre traitement reçu par le Vodou, Louise Carmel se réjouit toutefois de l’épanouissement de ce secteur qui s’impose de plus en plus dans la société. « Il est à remarquer qu’aujourd’hui ils sont nombreux des gens, sans ambiguïté, qui affirment leur appartenance au Vodou. Cela dit, il y a eu beaucoup de changement, même s’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir », reconnaît la conférencière, passionnée du sport et fan inconditionnelle du septuple ballon d’or, LéonelAndrès MESSI.

Par ailleurs, la citoyenne engagée est membre fondatrice du Groupe de travail sur la sécurité (GTS), une structure regroupant plusieurs personnalités qui alimentent des réflexions sur la crise actuelle due à l’insécurité qui sévit au pays. « Il est inconcevable qu’Haïti soit une menace pour ses citoyens, martèle madame BIJOUX. Il est temps d’instaurer un climat de paix et de confiance dans le pays », ajoute-t-elle.

Rappelons que GTS dans ses multiples actions, a déjà rencontré les principaux acteurs de sécurité du pays, dont le Directeur général de la Police Nationale d’Haïti, et le commandant en chef des Forces armées d’Haïti; aussi, il a déjà adressé une communication au bureau du Premier Ministre Ariel Henry, également le chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (PNH).

En collaboration avec le rectorat de l’Université Quisqueya, elle participe à l’implémentation du programme TNC (TraseyonnouvoChimen pou Ayiti), qui consiste à proposer un plan de développement issu directement de la population, donc participatif. « Ce programme vise à proposer des solutions venant directement des populations, suivant leurs réalités propres. Au terme des travaux de différents experts, qui auront couronnés les ateliers avec diverses couches de la population, un document final sera remis à l’État haïtien, qui à son tour s’assurera de son insertion dans un plan global, pour la mise en œuvre », explique la consultante qui, travaille à la réalisation de deux autres projets phares pouvant contribuer au développement du pays, que sont « Fòspeyizan » et « Fòsjenès », portés encore par le rectorat de l’UniQ.

La quadragénaire, avec fermeté et conviction, martèle que la jeunesse est l’avenir du pays. Elle affirme en effet que si l’on perd la jeunesse, on perdra aussi le pays. « A cet effet, il convient à tout prix de protéger les jeunes du pays. D’où le rôle fondamental de « Fòsjenès », qui invite les jeunes à s’organiser de manière à se constituer en une force imposante et incontournable dans le progrès du pays », avance Mme BIJOUX. Elle invite les jeunes à investir leur temps dans le domaine qui les passionne. « Car, c’est ainsi qu’on peut être heureux », conclut celle qui semble avoir trouvé du bonheur à  contribuer dans la bataille pour une Haïti digne de son histoire.

Statler LUCZAMA

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